Le blé, le soutien de la vie

Jésus-Christ s’attend à ce que nous éprouvions de l’amour et fassions de bonnes œuvres, même durant les moments difficiles

Ellison Flour Mill

Peu après que mes incroyables parents, Reed C. et Eva R. Ellison, furent mariés au Temple de Salt Lake en 1932, mon grand-père, Morris H. Ellison, le président de l’Ellison Milling & Elevator Co. Ltd., invita les nouveaux mariés à quitter Utah et venir à Lethbridge, Alberta, pour apprendre l’entreprise de meunerie.

Reed C. and Eva R. Ellison
Reed C. et Eva R. Ellison

Il y a 30 ans plus tôt, en 1902, lors d’une réunion qui fut convoquée par le Président Joseph F. Smith de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, mon arrière-grand-père, E. P. Ellison, et Jesse Knight, un autre entrepreneur en Utah, acceptèrent des appels du Président d’améliorer et d’enrichir la vie de plusieurs membres de l’Église qui eurent traversé la frontière canado-américaine.

Ils eurent tous les deux levé des fonds en vendant des actions pour leurs nouveaux projets commerciaux - une usine de betterave sucrière pour Jesse Knight et une minoterie pour l'arrière-grand-père Ellison. Grand-papa fut responsable de construire les deux bâtiments dans le village de Raymond, Alberta. Il s’agit d’un acte de foi pour les deux hommes parce qu’il n’y eut jamais eu de blé ou de betterave à sucre planté dans cette terre dure, dans une région notamment sujette à la sécheresse, la région qui fut nommée le triangle de Palliser. Néanmoins, leurs efforts eurent réussi.

Wheat

Quatre ans plus tard, soit en 1906, une nouvelle usine davantage plus grande fut construite à Lethbridge visant à bénéficier de la voie ferrée transcanadienne nouvellement terminée. Pendant les années qui suivaient, Ellison Milling Company devint un centre majeur essentiel pour les céréaliculteurs dans le sud de l’Alberta agricole.

Puisque la minoterie et les silos-élévateurs ruraux eurent été construits essentiellement pour l’utilisation et la commodité du nombre croissant de membres de l'Église, l’entreprise garda son mandat original dans sa politique. Grand nombre du personnel du bureau et d’employés de la minoterie et du silo-élévateur furent membres de l'Église. Ils furent toujours appuyés dans leurs appels dans l'Église et pouvaient s’absenter du travail, au besoin.

Octave W. Ursenbach, l’acheteur du grain, fut l’un des principaux membres de l’équipe. La gestion l’encouragea d’accepter un appel de l'Église à titre de président de mission pour la mission de Toronto Canada. Il fut soutenu à ce titre pendant plus de trois ans et fut bien accueilli à son ancien poste dès son retour à Lethbridge.

Octave W. Ursenbach
Octave W. Ursenbach

Un plan fut créé

Pendant que Président Ursenbach servit à Toronto, il reçut la visite de l'apôtre Ezra Taft Benson, futur président de l'Église, en 1947, après la Deuxième Guerre mondiale. Lors d’un déjeuner un matin, Elder Benson décrivit la situation désastreuse en Allemagne. Il eut été récemment envoyé en Allemagne par l'Église pour évaluer les besoins des membres dans la région. Il raconta ce qu’il y eut témoigné - une pénurie d’alimentation, de refuges et de vêtements. Une bonne partie de l’Allemagne eut été bombardée. Il n’y eut plus d’engrais, de semences, d’équipements agricoles ou d’ouvriers physiquement aptes. Il dit aux Ursenbach qu’il eut de la peine à manger le petit-déjeuner qu’ils lui eurent préparé, en proclamant, [traduction] « Comment puis-je manger ceci quand cette nourriture pourrait nourrir toute une famille ? »

President Benson
Président Ezra Taft Benson

Peu après, l’acheteur de grains et l’agronome [Elder Benson] commença à créer un plan. Quand Président Ursenbach eut transmis cette information à mon père, devenu gestionnaire de l’entreprise, son plan prit forme. À titre de conseiller dans la présidence de pieu de Lethbridge, il eut la possibilité de contacter d’autres pieux dans le sud de l’Alberta pour solliciter de l’aide. Nous étions situés dans une région qui fut bénie de blé, d’une minoterie et de beaucoup de fermiers. Tout le monde voulait aider. Des fermiers qui furent membres de l'Église à Cardston et de la région de Milk River furent invités à donner une quantité de graine. D’autres membres donnèrent de l'argent pour acheter davantage de blé.

Le plan eut été mis à exécution

Mon père aimable et généreux décida de remplir trois grands wagons ferroviaires avec des sacs de blé de cinq, de six et de dix livres, à expédier en Allemagne. Mon frère ainé, Howard, âgé de 12 ans, cousit des sacs dans la minoterie. D’autres gens, parmi lesquels des habitants de Lethbridge, participèrent à charger des wagons ferroviaires pour ce projet fort nécessaire. Certains gens qui sont rentrés de la guerre en Europe furent reconnaissants de la possibilité de sauver la vie d’autres personnes dans le besoin.

Wheat bags
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À la minoterie à Lethbridge, le blé fut nettoyé et concassé. Ce geste servit à assurer que rien ne fut perdu dans la transformation du blé. Chaque morceau de chaque grain de blé fut utilisé et davantage plus facile à faire bouillir. De plus, c’était extrêmement nutritif. Les deux premiers wagons ferroviaires quittèrent Lethbridge en décembre 1947. La première expédition fut emballée dans des sacs en papier qui portèrent le nom et le logo de l’entreprise Ellison dessus. Pour la deuxième expédition, on se servit de sacs en tissu, surtout parce qu’ils furent plus robustes et crevèrent moins. De plus, le tissu put servir de draps de lit et de vêtements pour les Saints démunis. La dernière expédition, envoyée en début de 1948, fut emballée dans des sacs en tissu qui portèrent le nom et le symbole de « Deseret », un signe d’amour que les saints allemands reconnaitraient certainement.

Wheat

Pendant les années 1950, grand nombre de saints allemands désirèrent immigrer en Amérique du Nord. Ceux et celles qui demeurèrent dans les régions occupées par la Russie, qui devint l’Allemagne de l’Est, ressentirent les barrières que les Russes imposèrent sur les libertés religieuses. Je me rappelle certaines de ces familles qui fuirent vers l’Allemagne de l’Est, puis vers le Canada. Certaines d’entre elles s'installèrent à Lethbridge, furent employées à la minoterie et prièrent avec nous dans notre paroisse.

Des vies furent bénies

Lother Flade et sa famille se retrouvèrent parmi eux. Il fut un musicien qui dirigea la musique dans notre réunion de la Sainte-Cène. J’étais un jeune organiste et j’aimais entendre sa voix de basse puissante quand il dirigeait la musique. Ils furent reconnaissants d'être à Lethbridge, d'où l’origine des sacs de blé concassé qui les nourrirent et alimentèrent.

Ellison Flour Mill
Moulin à farine Ellison

Les Flade racontèrent l’histoire d’une sœur allemande qui utilisa le blé concassé, auquel elle ajouta de l’eau pour en faire une soupe diluée avec laquelle elle nourrit son petit enfant affamé. Un médecin la visita et expliqua [traduction] « Ce bébé est le seul bébé en santé que j’ai vu, et j’ai vu 100 enfants aujourd’hui ».

Les familles Guido et Wella Fuchs arrivèrent à Lethbridge en 1953, après avoir fait un périlleux passage de l’Allemagne de l’Est. Il s’agit d’un passage à la fois long et difficile, avec de nombreux moments stressants, y compris des périodes de maladies qui leur créèrent davantage de stress. Ils montèrent dans le train à destination de Montréal, en dépensant les derniers sous qu’ils avaient empruntés. Au fur et à mesure que le train dépassait la minoterie, Wella aperçut le mot « ELLISON » sur le côté des silos-élévateurs blancs. Elle fut immédiatement soulagée. Elle savait qu’ils seraient en sécurité. Elle savait que ceux qui avaient envoyé le blé furent des gens qui les aideraient à s’installer dans leur nouveau pays. Ils trouvèrent un emploi à la minoterie même.

Bread and Flour

Au fil des ans, j’ai lu certaines des correspondances entre mon père humble et des dirigeants de l'Église concernant ce projet d'après la Deuxième Guerre mondiale et d’autres possibilités de bénévolat. Ces exemples, dont certains sont uniquement connus dans notre famille, ont modelé mon désir de servir mon prochain. J’ai été bénie avec trois générations de parents et de grands-parents qui ont bien choisi de suivre les prophètes et le Sauveur, notamment leurs conseils de manifester l’amour et les bonnes œuvres. Je suis vraiment bénie.

« [...], mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. » (Galates 5:13)

« Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. » (Jacques 1:22)

« Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; [...] ». (Romains 12:20)