Il y a un an envions, j’ai eu une idée qui a fini en rêve, puis s’est transformée en réalité. Il s’agit de visiter un village isolé à Terre-Neuve-et-Labrador, en compagnie de mes sept enfants...avant mon 80e anniversaire. Je désirais visiter en particulier le village de Francois, où mes ancêtres, les Durnford, se sont établis dans les années 1800, quand ils ont émigré de l’Angleterre. Tant d’histoires, tant d’histoire! Je voulais désespérément que mes enfants puissent vivre cette partie importante de leur histoire familiale.
Il y avait un grand nombre d’obstacles dans notre plan, mais quand il y a un puissant désir d’avancer, le Seigneur nous ouvre des voies. « [...] Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps ». (D&A 121:7). En fait, il y a des petits positifs dans tout cela, notamment quand nous avons pu surmonter l’un des obstacles.

Je me demandais, comment est-ce que nous pouvions y arriver? Mes enfants demeurent en Ohio, en Utah, au Texas, en Alberta et en Ontario. Réjouissante de foi, j’ai acheté mon billet d’avion à destination d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, puis dit aux autres, « Qui veut y aller? » Six de mes sept enfants ont rapidement réservé leur vol respectif. J’étais à la fois heureuse et excitée.
Le voyage de ma vie, c’est parti!
Ce voyage historique a commencé le 23 juillet 2024, quand nous nous sommes tous rendus à Halifax en toute sécurité. Des membres de la famille ont ouvert leur cœur, puis leurs portes. Ils ont arrangé une merveilleuse séance d’accueil, nous permettant de vous des amis qui connaissaient nos enfants quand ils étaient jeunes et adolescents. Des amis, que je vois plutôt comme amis, ont pris un vol d’Ontario pour y participer. D’autres membres de la famille ont passé cinq heures et demie en voiture, depuis Cape Breton, pour nous rejoindre. Nous avons ressenti leur amour et apprécié leurs efforts pour nous rejoindre.

Le 25 juillet, nous avons continué notre voyage joyeusement d’Halifax pour nous rendre à Terre-Neuve-et-Labrador à bord un traversier de Marine Atlantic. Stanley Marsden était le capitaine du traversier. Il est également un petit cousin jadis éloigné. Nous avons bien aimé et apprécié une traversée calme de nuit. Nous n'avons pas douté, et le Seigneur nous a livrés. (Alma 56:47)
Une fois avoir décollé, nous sommes tous montés dans une petite fourgonnette qui nous attendait, puis nous avons eu un trajet de trois heures et demie pour nous rendre de Port-aux-Basques jusqu’à Burgeo. Mes enfants chantaient pendant que nous faisions le trajet en fourgonnette. Je me sentais très bénie, comme si j’avais eu un petit coup d'œil sur le paradis. J’étais bien consciente du fait qu’il y a eu une tempête la semaine d’avant et que les rues étaient partiellement inondées. Le déplacement avait davantage était retardé par un troupeau d’environ 200 caribous. Je m’attendais à des obstacles pendant notre déplacement en fourgonnette. Mais, le jour où nous avons voyagé, les rues étaient bien et nous avons vu quatre jeunes caribous seulement. Véritablement, « [...] Et béni est le nom de notre Dieu ; car voici, c’est lui qui nous a délivrés ; oui, qui a fait cette grande chose pour nous » (Alma 57:35)

Le Seigneur est conscient de nos plus petits besoins
Nous avons témoigné notre prochain obstacle à Burgeo. Il n’y avait que 40 places dans le petit traversier à destination de Francois, et les responsables n’acceptaient pas de réservations. Nous sommes arrivés sur le quai à l’heure et avons prié pour des places pour notre famille de sept. Aussitôt que le traversier est arrivé, nous sommes allés directement sur le quai. Nous avons vu d’autres passagers qui chargeaient leurs bagages, en prévision de leur voyage. Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions embarquer tôt et réserver nos places avant que d’autres passagers n’arrivent. Il est clair qu’il s’agit d’une autre tendre miséricorde de notre Père céleste.
Nous avons joyeusement découvert que Brian Durnford, mon deuxième cousin, était notre capitaine. Le Père céleste a vieilli sur nous tout le long de nos deux voyages, avec des membres de la famille qui dirigeaient le tout.
La traversée en traversier de Burgeo jusqu'à Francois a duré quatre heures. Nous avons été inspirés d’apporter des imperméables avec nous, alors malgré la pluie, nous avons bien aimé les pays les plus majestueux au fur et à mesure que notre enthousiasme montait rapidement lorsque nous approchions Francois.

Chez nous...enfin!
Francois est un petit village où demeurent environ 65 habitants. Il n’y a pas d’automobiles, le seul accès au village et par traversier...ou par hélicoptère, en cas d’urgences. Lorsque le traversier a tourné vers l’entrée du port de Francois, j’étais remplie de joie de voir ce petit bout de paradis sur la terre. Les visages de tous mes enfants exprimaient d'extrêmes joies, versaient des larmes et portaient de plus grands sourires au monde. Après avoir fait un voyage de 22 heures, nous étions chaleureusement accueillis par notre famille. Elle avait préparé un repas pour notre arrivée et avait arrangé trois maisons d’accueils pour notre famille. Une membre de la famille qui demeure en Nouvelle-Écosse avait appelé le seul épicerie à l’avance pour assurer que la maison était approvisionnée d'œufs, de pain, de beurre, de bacon, de céréales et de lait. Je suis bénie d’avoir « les meilleurs cousins » qui expriment leur amour de façon extraordinaire.

La visite de nos rêves n’a duré que trois nuits et deux jours, à Francois, et les conditions météorologiques étaient parfaites tout le long de notre séjour. Nous avons monté des montagnes, témoigné de merveilleux panoramas, découvert un musée, bavardé avec des membres de la famille et appris de notre patrimoine. Nous avons fait une promenade en bateau jusqu’à la baie Chaleur, durant laquelle nous avons vu des loutres, des phoques, des oiseaux et une pisciculture de saumon massive. Mon grand-père et mon arrière-grand-père avaient construit de grandes goélettes de pêche et avaient pêché sur les Grands Bancs. Bien des sages ont perdu leur vie dans ces eaux.
Le Temple et l’élément fondamental des familles éternelles.
Dimanche, nous avons visité la petite église anglicane dans le village. Il n’y avait aucun service de culte, mais nous avons pu nous asseoir dans la petite chapelle où des tantes, des oncles, des cousins/cousines, des grands-parents et des arrière-grands-parents avaient autrement chanté, prié et pleuré. La sainteté de cette chapelle nous a enveloppés lorsque nous étions assis sur les bancs et lisions des plaques sur lesquelles était inscrit le nom de nos ancêtres.

Nous avons également passé du temps sacré dans le petit cimetière. Nous sommes montés des petits sentiers en bois, nous avons prié et visité des tombes. Notre cœur était touché au fur et à mesure que nous lisions les noms inscrits sur les pierres tombales. Nos enfants avaient reconnu ces ancêtres, en ayant participé aux ordonnances du temple pour eux. C’était une expérience particulièrement significative pour moi, notamment quand mes enfants ont fait ces liens importants.
Francois est un petit village au bord de la mer entouré d’un littoral montagneux. Nous avons fait beaucoup de randonnées qui ont mis à l'épreuve nos capacités d’escalade. Nos enfants étaient vigilants à veiller sur moi lorsque nous avons accepté l’épreuve de découvrir tout ce que ce petit village offrait et d’adorer la beauté des panoramas entourants. Tel qu’il est promis dans Psaumes 3:4, « Mais toi, ô Éternel ! tu es mon bouclier [...] ». À part quelques piqures de mouches, nous n’avons pas subi de blessure. Nous avons prié plusieurs fois pour notre sécurité, et je sais que le Seigneur a entendu nos supplications. (Psaumes 6:9).

Notre famille est unie dans l’amour
Nous étions attristés de quitter Francois pour retracer notre trajet vers Halifax. Sur la plage au parc provincial Sandbank, à Burgeo, j’ai fait la connaissance du cousin de ma grand-mère. Il m’a expliqué que sa fille avait recherché la lignée familiale. Je l’ai contactée et nous avons échangé nos recherches. Il y avait encore une nouvelle découverte : Maria Bagg, la sœur cadette de ma grand-mère, que je ne connaissais pas auparavant. J’étais bénie de retrouver la « personne » dont je pouvais possiblement bénir la vie, comme Président Nelson nous encourage de faire.

L’écriture préférée de notre famille est la suivante : « [...] leurs cœurs étant enlacés dans l’unité et l’amour les uns envers les autres » (Mosiah 18:21). J’ai prié constamment pour que mes enfants puissent sentir cette unité et cet amour. La réponse s’est manifestée à maintes reprises tout le long de ce voyage familial de notre vie. Je remercie notre Père céleste pour Ses soins constants sur moi et sur ma famille. « Car il voit chacun des oiseaux, Et il veille aussi sur moi » (Cantiques, no. 1005).