Quand Serenity et moi nous sommes mariés en 2005, nous n’avions pas d’enfants. Cinq ans plus tard, nous étions proches de terminer nos affaires pour servir une mission ensemble. Mais, j'ai été appelé à titre de président de la branche de Qualicum (l'île de Vancouver) de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Il semblait alors que nous devions attendre encore plusieurs années avant de pouvoir servir comme missionnaires à temps plein.
Après deux ans et demi comme président de la branche, j’ai demandé à notre président de pieu d’appeler un nouveau conseiller pour servir dans la présidence de la branche. Quelques semaines plus tard, le président a rencontré Serenity et moi. Il a beaucoup prié à propos de ma demande, mais a reçu la même réponse chaque fois. Je devrais être relevé de mon appel et remplacé par celui que j'avais recommandé comme conseiller. J’étais bien surpris, mais heureux du fait que Serenity et moi pouvions maintenant servir notre mission ensemble.

Mais, ce n’était toujours pas le bon moment, paraît-il. Par contre, nous étions appelés à servir comme servants des ordonnances dans le nouveau temple de Vancouver en Colombie-Britannique. Nous avons passé un an et demi à nous déplacer entre l’ile de Vancouver et le continent avant d'être relevés de cet appel. Enfin, nous étions libres de servir une mission. Suivant notre dernière séance au temple, nous avons conduit jusqu’à notre foyer d’été, à Star Valley, Wyoming, pour attendre notre appel de mission.
Un appel de mission nous apporte une surprise inattendue
Pendant que nous étions à Star Valley, nous avons été invités à une entrevue avec le directeur du projet « Histoires du monde » à la Bibliothèque d’histoire de l'Église, au Siège de la Mission, situé en Utah, à Salt Lake City. Impressionné par nos antécédents en recherche et en écriture, il nous a informés qu’il allait contacter le département missionnaire de l’église et recommander que nous soyons sélectionnés pour servir dans la Bibliothèque d’histoire de l'Église. Quelques semaines plus tard, nous avons reçu notre appel - en Pologne. Serenity était tellement ravie de cette nouvelle. Moi, par contre, pas tellement. J’avais mis tout mon cœur dans une mission inscrit en sécurité dans un bureau à la Bibliothèque d’histoire de l'Église à travailler sur ce que j’adore faire. Je ne voulais vraiment pas franchir la moitié de la planète, quoi. Ma première réaction consistait à appeler le directeur la Bibliothèque d’histoire de l'Église et lui demander de corriger une erreur manifeste.

Quand j’ai discuté de cet appel avec Serenity et prié dessus, j’ai commencé à réévaluer mon point de vue. Je savais que les appels de mission venaient de la révélation et je croyais en le verset des Proverbes 3:5-6, « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; Reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers ». Si je tentais de faire changer notre appel, est-ce que je me penchais sur ce que je croyais comprendre plutôt que de me fier au Seigneur? À la suite de quelques quêtes internes, j’ai, en fait, appelé le directeur - pour lui confirmer que j’acceptais la décision d’aller en Pologne.
Nous allons de l’avant avec foi.
Après deux semaines au Centre de formation des missionnaires à Provo, Utah, nous avons entrepris un voyage de 23 heures de Salt Lake City, à Minneapolis, puis à Amsterdam et enfin, à Warsaw.
Nous avons rapidement adoré servir parmi les saints polonais, notamment dans la branche de Warsaw Second. Nous avons également participé à plusieurs tâches particulières. Nous avons donné un coup de main à accueillir Président Dieter F. Uchtdorf quand il a visité la Pologne. Nous avons accueilli un couple missionnaire de Francfort qui étaient spécialistes médicaux en les transportant dans notre voiture missionnaire Opel, pour faire les inspections des hôpitaux polonais. Nous avons aidé les dirigeants des jeunes adultes polonais à organiser une conférence entre huit pays qui allait se dérouler à Szczryk, une station de ski au sud de la Pologne.

Puis, un autre détour à confronter
Tout allait bien pour nous, mais après quatre mois dans la mission, j’ai eu une crise cardiaque. Les médecins ont inséré une endoprothèse pour débloquer l’obstruction dans mon artère et cela a réglé le problème. Mais la nuit précédant ma démission prévue de l'hôpital, j’ai subi un accident vasculaire cérébral. Lorsque les médecins l’ont traité, j’ai souffert d’un pseudoanévrisme fémoral au lieu où ils avaient installé l’endoprothèse. Puis, toujours affaibli par ces traitements, j’ai subi une embolie pulmonaire. Le fait que j’ai pu survivre à ce qu’un médecin polonais appelait « un périple de maladies potentiellement mortelles » était tout un miracle.
Au cours des deux prochaines semaines, c'était une série d’aller-retour à l'hôpital. En plus de soins médicaux de qualité, les bénédictions de la prêtrise, des prières et l’amour et la sollicitude d’autant de gens autour de moi m’ont aidé durant ces mois difficiles : Serenity, les membres de la famille et des amis chez nous, les membres de la Warsaw Second Branche, la présidence de la mission, le personnel administratif, les missionnaires, les personnes au département médical missionnaire à Salt Lake City, et le médecin missionnaire que nous avions accueilli précédemment. En plus de surveiller et de suivre mon progrès de près, le médecin a également accompagné Serenity et moi lors de notre déplacement par train de Warsaw à Francfort et est resté près de moi jusqu’à ce que soyons sur notre vol à destination du Canada.

Le Seigneur nous ramène au point de départ
Un an après notre rentrée chez nous, Serenity et moi avons soumis nos documents pour servir une mission. Cette fois-ci, nous avons reçu notre appel désiré de servir à la Bibliothèque d’histoire de l'Église, où nous avons servi deux missions consécutives à faire de la recherche et à composer des profils de pays, y compris la Pologne, pour le projet « Histoires du monde ».
Au fil du temps, je me demandais souvent pourquoi le Seigneur nous avait envoyés en Pologne. J’imagine que je n’aurai pas la réponse durant ma vie mortelle. Mais, il est fort possible que les finances y aient joué un rôle important. Quand nous avons rempli nos documents pour la mission, nous avons décidé d’acheter une assurance-maladie tous risques que l’une des grosses compagnies d’assurance offrait aux membres de l'Église. Ceux qui servaient à l’étranger avaient une couverture médicale complète et ceux qui servaient aux États-Unis devaient payer un pourcentage des couts des médicaments. Compte tenu de nombreuses chirurgies que j’ai eues et les hospitalisations prolongées que j’ai témoignées, même un pourcentage de nos factures d'hôpital aurait fort probablement vidé toutes nos économies si nous avions servi en Utah. Mais, heureusement, nos assurances ont payé toutes nos dépenses, même les frais pour traduire de mes documents médicaux du polonais vers l’anglais.

Malgré mes épreuves médicales, je suis tellement reconnaissant que Serenity et moi avons fait confiance au Seigneur, qui a dirigé notre trajet vers la Pologne.
Lorsque nous attendions le prochain train à la gare Warszawa Centralna pour retourner au Canada, une jeune artiste de notre branche est venue nous souhaiter un bon retour. Les larmes aux yeux, elle nous a présenté une esquisse au crayon encadré du Sauveur. Nous conservons précieusement ce cadeau - un rappel visuel de « faire confiance au Seigneur ».