Le chemin vers la vie de disciple de Jésus Christ n’était jamais censé être facile. Parfois, il pourrait nous paraître que le voyage sur ce chemin exige de nous beaucoup plus que nous ne pouvons offrir. L’une des raisons pour cette difficulté réside dans le fait que le chemin nous oblige de nous « perdre » dans le service du Christ. Une autre raison tient au fait que le chemin relèvera nos faiblesses et nous force d’éprouver du chagrin au fur et à mesure que nous reconnaissons nos péchés, nos limites et nos imperfections. Le chagrin ne sert pas à nous faire du mal, mais plutôt à nous motiver à nous transformer et à tourner nos regards vers le Christ comme source de tout espoir. Au fur et à mesure que nous nous humilions et nous efforçons de faire ces changements, nous commencerons à voir la beauté dans le repentir et réjouirons dans l’espoir qui relève du « [goût] et [de la connaissance de] la bonté de Jésus » (Mormon 1:15). Nous reconnaîtrons Sa main dans notre vie durant nos périodes les plus sombres mais aussi pendant nos périodes les plus joyeuses. Nous témoignerons Sa main nous élever et nous donner la force qu’il nous faut pour surmonter les épreuves, les tentations et les obstacles qui jonchent notre chemin. En réalité, au fur et à mesure que nous nous consacrons au service du Christ, nous découvrirons notre propre vie. Grâce à la bonté de Jésus, nous pouvons vivre fidèlement, malgré le mal et la méchanceté qui nous entourent (voir: le numéro du 26 octobre au 1er novembre 2020 du manuel Viens et suis-moi—Pour les personnes et les familles).
M’aimes-tu plus que ceux-ci?
Jésus enseigna à Ses disciples: « [...] Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ? (Matthieu 16:24-26). Jésus illustra ce principe tout le long de Sa vie. Son engagement de faire la volonté de son Père est bien évident quand Il dit: « [...] je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ». (Jean 5:30).
Après avoir témoigné la mort et la résurrection de Jésus, Pierre et d’autres apôtres ont porté leur attention vers ce qu’ils leur était familier et « [vont] pêcher » (Jean 21:3). Après qu’ils ont travaillé cette nuit-là sans n’avoir rien pris, Jésus les visita et leur demanda « Enfants, n’avez-vous rien à manger ? » (Jean 21:5). Après avoir répondu qu’ils n'avaient rien attrapé, Jésus leur dit: « Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez.[...] » (Jean 21:6). À la suite de cette demande, ces disciples fidèles, bien qu’ils soient quelque peu perdus, ont jeté leurs filets dans l'eau. Comme ils avaient témoigné il y a trois ans, leurs filets étaient de nouveau remplis, au point où « ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons ».
Sur la rive, Jésus demande à Pierre: « m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? » (Jean 21:15). Le mot « ceux-ci » pourrait renvoyer à tout obstacle qui existait entre Pierre et le Christ. Jésus aurait pu demander: « Pierre, m’aimes-tu plus que toute autre chose, y compris ton ancienne vie? » À ce moment-là, le Christ apprend à Pierre qu’afin de Le suivre, la vie à Pierre ne serait plus jamais pareille. Se perdre dans le service de Dieu, c'est avoir la volonté de marcher avec le Christ, indépendamment de la destination. C’est là l’obligation qui est exigée des disciples modernes. Le chemin vers la vie de disciple est conçu pour révéler « ces choses-là » dans notre vie afin que nous puissions ensuite les éliminer. Tout le long de ce processus, nous pouvons parfois croire que nous nous perdons, en partie ou en entier. Par contre, le Sauveur nous rassure qu’en perdant « ces choses-là », nous sommes, en réalité, en train de ne rien perdre, mais tout gagner.
La bonté infinie de Jésus-Christ
Le prophète Mormon est un exemple de quelqu’un qui était prêt à « se perdre » au nom du Christ. Comme jeune enfant, Mormon était décrit comme « un enfant sérieux » qui était « rapide à observer » (Mormon 1:2). Parce qu’il était sérieux par rapport à sa vie de disciple, Mormon « [fut] visité par le Seigneur, et goût[a] et conn[ut] la bonté de Jésus » (Mormon 1:15). Je sympathise avec Mormon quand il décrit ses efforts d’inspirer son peuple, en leur disant: « Voici, je les avais dirigés, malgré leur méchanceté je les avais conduits de nombreuses fois à la bataille et les avais aimés de tout mon cœur, selon l’amour de Dieu qui était en moi; et mon âme s’était déversée tout le jour pour eux en prières à mon Dieu; néanmoins, je le faisais sans la foi, à cause de l’endurcissement de leur cœur ». (Mormon 3:12).
Lorsque je pense à Mormon, je suis certain qu’il a connu des moments où il a dû faire face aux sentiments d’insuffisance et d’échec. Il a certainement connu l’histoire du capitaine Moroni qui a brandi le titre de liberté. Je suis certain qu’il a germé cette idée quand « [il] parl[a] à mon peuple et l’exhort[a], avec une grande énergie, à résister hardiment devant les Lamanites et à se battre pour ses femmes, et ses enfants, et ses maisons, et ses foyers ». (Mormon 2:23). Nous observons sa lutte quand il s’exprime, disant : « [...] mon cœur a été rempli de tristesse à cause de leur méchanceté [...] ». (Mormon 2:19).
Dans son message chaleureux vers la fin de sa vie à son fils Moroni, Mormon prononça les paroles suivantes: « Je me souviens toujours de toi dans mes prières, priant continuellement Dieu le Père au nom de son saint Enfant, Jésus, pour que, par sa bonté et sa grâce infinies, il te garde, par la persévérance de la foi en son nom jusqu’à la fin ». (Moroni 8:3). C'est l’expérience de Mormon lorsqu’il a témoigné la bonté de Jésus qui a planté la semence d’espoir et lui a donné le pouvoir de persévérer les moments les plus sombres durant son séjour le long du chemin vers la vie de disciple. C’était ce même espoir-là que Mormon s’est efforcé de planter dans le cœur de Moroni. Et c’est ce même espoir qui nous soutiendra aujourd’hui.
Jésus se tient à « ma porte » et frappe
Nous recevons alors l’invitation suivante du Grand Guérisseur des familles humaines : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apocalypse 3:20).
J’ai témoigné cette invitation pour la première fois quand j’étais jeune. J’éprouvais les mêmes difficultés que tous les jeunes et je me sentais comme si ma vie était de valeur et que Dieu m’aimait. On m'avait appris des principes de l’évangile et j’ai reconnu ces émotions-là comme un appel personnel à me transformer la vie. Je me sentais comme si Dieu me disait qu’il pouvait faire de moi quelque chose de plus grand que ce que je n’ai jamais pensé possible. J’ai commencé à sentir que Dieu m’aime d’autant plus que je ne peux jamais comprendre.
J’étais envahi par le sentiment de reconnaissance au fur et à mesure que je me rendais compte que c’était, en fait, ma porte à laquelle frappait Christ. Je savais qu’il s’étendait son bras vers moi. Bien que je sois faible, j’ai reconnu Son bras miséricordieux pendant « toute la journée ». (Jacob 6:4). Lorsque j’ai eu le plus besoin de Lui, j’ai crié, seulement pour constater qu’Il était déjà avec moi. Tout ce qu’il fallait faire, c’est Le laisser entrer dans ma vie.
Ces expériences-là, et bien d’autres expériences, m’ont soutenu tout le long de ma vie. Comme Mormon, je « goûtai et connus la bonté de Jésus » (Mormon 1:15). J'ai appris au fil du temps que mon attitude vers le Christ et l’attention que je porte à Lui me rapprochent du réconfort et de la direction du Saint-Esprit. Je suis reconnaissant de la bonté de Jésus. Ses tendres miséricordes m’ont soutenu tout le long de ma vie. Grâce à Sa bonté, j’ai une plus grande espérance envers l’avenir. Sa bonté et sa grâce infinies nous soutiendront sur le chemin vers la vie de disciple, nous permettant de persévérer et de croire en Son nom jusqu’à la fin.