Nous étions en 1988, et nous attendions notre quatrième enfant. J’étais à 19 semaines de grossesse. J’avais mentionné de temps en temps à mon médecin que je n'avais pas ressenti les mouvements de mon bébé. Il a alors suggéré que nous procédions à une vérification par ultrason. J’étais ravie de passer à mon premier ultrason. Mon mari, David, n’était pas en ville, mais est arrivé seulement à quelques minutes avant que je sois passée dans le laboratoire de diagnostic. Nous étions tous les deux ravis de voir notre petit bébé et de témoigner les magnifiques technologies. Le technicien a pris davantage d’images et de mesures, puis nous a demandé d'attendre le radiologue. Le radiologue est arrivé et nous a déclaré : [traduction] « Vous devez retourner voir votre médecin de famille pour discuter des résultats de l’ultrason ».
Notre monde est tout d’un coup chamboulé
Perplexes, nous nous sommes rendus de nouveau au bureau de notre médecin. Notre médecin nous a confirmé que notre bébé souffrait d’une condition appelée « anasarque foetoplacentaire ». Il nous explique ensuite qu’il s’agit d’une [traduction] « condition potentiellement mortelle qui consiste en des accumulations anormales de fluide dans un fœtus ou un nouveau-né qui provoquent l’enflure dans deux ou plusieurs parties du corps. Cette enflure peut ensuite influencer le développement et le fonctionnement des organes. Souvent, l’enfant meurt avant d'être né ou peu après sa naissance ».
Mais, vous rigolez! Ce n'est pas du tout ce à quoi nous attendions. Notre joie s'est rapidement transformée en détresse.
Mon mari m’a prononcé une bénédiction de la prêtrise et je me souviens clairement de ce qu’il m’a dit : que j'aurai la force d’accepter ce que notre Père céleste prévoit pour moi et pour ce bébé. Une incroyable sensation de paix m’a envahie, et j’ai tout de suite compris que je devais me fier au Père céleste. Cette paie est bien décrite dans le livre de Jean : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point ». (Jean 14:27).
Notre médecin de famille nous a renvoyés à une clinique d’obstétrique pour personnes à risque élevé où nous serons surveillés par un spécialiste. Dans les prochains jours, nous avons rencontré un spécialiste qui a arrangé une amniocentèse. Pendant cette procédure, les spécialistes ont tenté de repérer du sang fœtal du cordon ombilical pour recueillir davantage d’informations. Nous sommes rentrés chez nous, en priant que les spécialistes ont réussi à obtenir les informations dont ils avaient besoin pour sauver cet enfant. Nous avons prié en famille très souvent pour comprendre la volonté de Père céleste pour notre bébé.
Le Seigneur nous bénit avec un miracle
Ils ont procédé à un ultrason de suivi une semaine plus tard. Le spécialiste nous a affirmé : [traduction] « Je ne sais pas trop ce que vous faites, mais continuez à le faire! La condition de votre bébé a amélioré. Sans les heures et les heures de bandes-vidéo et l’ultrason que nous avons fait qui font preuve de l’existence d’anasarque dans cet enfant, mes collègues ne me croiraient jamais ».
Nous savons ce qui s’est passé! Père céleste nous a bénis d’un miracle relativement à notre bébé.
Le spécialiste a continué à suivre notre bébé et moi régulièrement par moyen d’ultrasons. Quand mes contractions ont commencé, mon mari m’a prononcé une bénédiction de la prêtrise juste avant d’aller à l'hôpital. J’ai éprouvé la même paix que j’ai témoignée quand il m’a prononcé une bénédiction de la prêtrise quand nous avons reçu la nouvelle de la condition d’anasarque. Cette paie est bien décrite dans le livre de Philippiens : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ » (Philippiens 4:7).
Quand notre fille était née, les spécialistes médicaux l’ont pris pour faire un profond examen médical. Cette absence semblait durer une éternité, mais notre médecin est enfin revenu et nous a prononcé, [traduction] « Vous avez ici une bébé miracle. Elle a un léger souffle cardiaque et un nombre de globules blancs un peu élevé, mais autrement, elle est parfaite ».
Notre cœur était plein de reconnaissance à cause de ce miracle. Nous avons nommé notre fille Katelyn. Elle est une grande joie et une énorme bénédiction dans notre vie. Katelyn est maintenant la mère de trois belles filles.
Nous ne comprenons pas toujours les objectifs du Seigneur
Quand Katelyn avait environ 10 ans, je parlais avec ma meilleure amie qui était une infirmière et bosseuse. Elle m’a dit, [traduction] « Nous avons connu toute une journée de travail aujourd’hui. Nous avons reçu une bébé anasarque qui est décédé immédiatement après sa naissance ». Je lui réponds, [traduction] « Katelyn est ma bébé anasarque ».
Elle répond ainsi, [traduction] « Mais, elle ne peut être une bébé anasarque parce que les bébé anasarques ne survivent jamais ».
Je lui dis, [traduction], « Mais je sais... Mais, elle a reçu un diagnostic d’anasarque. Aussitôt qu’elle fut née, notre médecin et le personnel médical nous ont expliqué qu’elle était une bébé miracle ».
Après une longue pause, elle dit, [traduction] « Mais, c'est incroyable alors...elle est vraiment une bébé miracle. » J’étais de nouveau remplie d’une immense reconnaissance.
Quelques années plus tard, je participais à une classe de la Société du Secours. Une sœur qui venait d’arriver dans notre paroisse a partagé le fait qu’elle était effondrée quand son fils avait reçu un diagnostic d’anasarque et est décédé dès sa naissance. Je n’ai plus rien compris. Pourquoi mon bébé a-t-elle survécu, mais celui de cette sœur est décédé? Je suis convaincue que je ne suis pas plus digne qu’elle, quoi. Je n’ai fort probablement pas eu la foi comme elle l’a eue. Pourquoi ai-je reçu ce miracle? Cette question me préoccupe depuis bien des années.
Laissez Dieu prévaloir : la meilleure leçon que la vie a à nous offrir
Quand j’y réfléchis, l’expérience que j’ai eue en 1988 a servi d’une base solide pour mon témoignage. En m’aidant à surmonter cette épreuve, Père céleste m’a préparée pour d’autres épreuves à venir. Parmi de nombreuses épreuves que j’ai témoignées à date sont i) certaines de mes filles ont fait de fausses couches, ii) un fils de 17 ans a complètement perdu la vision d’un œil et a failli mourir, iii) l'une de mes filles a vécu le divorce de l’une de mes filles, iv) des chirurgies personnelles, v) un mari a reçu un diagnostic de cancer du cerveau en phase terminale.
Nous n’avons toujours pas témoigné les miracles que nous avons souhaités recevoir et pour lesquels nous avons priés. Cependant, lorsque nous nous sommes fiés au Père céleste, chacune des épreuves à laquelle nous avons dû faire face a compris des miracles. Chacun de ces miracles a sa propre histoire. Certains bébés n’ont pas survécu, mais d’autres sont arrivés plus tard. La vision n’a pas été rétablie, mais notre fils est toujours vivant et fonctionne bien dans la vie. Ma fille a vécu un divorce, mais a plus tard épousé un merveilleux homme. Il y a eu des chirurgies avec des résultats inattendus, mais la vie se poursuit. Mon mari a toujours son cancer de cerveau, mais un pronostic de survie de deux ans est maintenant dans sa 15e année. Père céleste a expliqué, « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées ». (Ésaïe 55: 8-9).
En passant par chacune des épreuves, je me suis rendu compte que Père céleste sait davantage ce qui est mieux pour ma famille et moi. Ces méthodes et manières sont toujours meilleures que les nôtres. Je suis énormément reconnaissante de Lui, des miracles qu’Il a accordés à ma famille et moi. Je ne sais pas comment ou pourquoi certaines bénédictions sont accordées, mais d’autres ne sont pas. Je crois que nous devons laisser notre volonté « êt[re] engloutie dans la volonté du Père ». Mosiah 15:7 Elder Bednar a partagé le conseil suivant, « Avez-vous la foi pour ne pas guérir? Nous avons pris conscience d’un principe qui s’applique à tout disciple dévoué : une foi forte au Sauveur consiste à accepter de nous soumettre à sa volonté et à son calendrier à notre égard, même si l’issue n’est pas ce que nous espérions ou voulions ». (David L. Bednar, « That We Might ‘Not … Shrink » (Afin de ne pas nous dérober), mars 2013)
Je crois qu’au fur et à mesure que nous accepter la volonté et le calendrier du Seigneur, Il nous guidera dans nos épreuves et nous connaitrons la paix.