Patiemment ouvrir les portes à la conversion

Alma baptizing

Alors que j’étais adolescent, je me souviens avoir posé trois questions clés à ma belle-mère: d’où venons-nous, pourquoi sommes-nous ici et, ma plus grande préoccupation, où allons-nous après cette vie?  Comme elle était membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, les réponses qu’elle me donna ont fait que je me suis senti formidable : comme si une ampoule électrique illuminait mon esprit et mon cœur.  J’ai été ensuite enseigné que ce que je ressentais était la puissance du Saint-Esprit qui me témoignait de « … la vérité de toutes choses » (Moroni 10:5).  En conséquence, mon frère jumeau, Darren, et moi avons reçu les discussions missionnaires et avons joint l’Église.  Un an plus tard, nous étions tous les deux appelés à servir comme missionnaires en Angleterre.

Mon père ne s’est pas joint à l’Église avec nous, mais il nous a beaucoup soutenus dans notre nouvelle voie comme missionnaires.  Il fut dévoué en nous écrivant des lettres d’encouragement contenant de nombreuses citations et des poèmes afin de nous aider à bâtir notre foi.  Chaque mois, alors que j’étais en Angleterre, j’attendais avec impatience ses mots de soutien édifiants.  Il a contribué au financement de nos missions et a défendu nos décisions auprès de sa famille non mormone. 

Dans mon deuxième secteur à Harlow Essex, j’ai créé et mis en œuvre une approche missionnaire qui mettait l’accent sur la spécificité avec le Seigneur dans nos prières et dans nos actions.  Nous avons utilisé les noms complets de nos êtres chers pour lesquels nous priions, demandant avec foi au Seigneur d’adoucir leur cœur et d’ouvrir les portes pour leur conversion à l’Évangile de Jésus-Christ.  J’ai appelé ce programme la « Carte Céleste ».  Ma carte portait le nom de mon père, Joseph Julian.  Lorsque nous avons lancé le programme, j’ai invité l’un des membres de la paroisse d’Harlow à parler sur mon magnétophone pour dire un message spécial à mon père.  Je n’avais aucune idée de ce que ce membre dirait.  Je n’oublierai jamais les paroles profondes qu’il dit à la fin de son message destiné à mon père : « … et tu seras baptisé ».

Avançons maintenant dans le temps de 27 ans.  La santé de mon père à cette époque était en déclin chronique.  Il avait lutté contre le cancer à quelques reprises et avait eu divers autres maux.  Son héritage était son travail où il était l’un des meilleurs comptables de la compagnie et contrôleurs de gestion d’entreprise de la ville.  Son principal obstacle pour suivre le Christ était qu’il consommait de l’alcool socialement.  Il consommait de l’alcool comme la plupart de ses associés et amis.  Il disait qu’il arrêterait d’en consommer et se joindrait à l’Église si un ange lui disait de le faire.  Lorsqu’il prit sa retraite, papa semblait vivre sa vie sans espoir ni aucune direction.  Il n’allait pas bien.  J’abandonnai presque tous mes espoirs parce que je pensais qu’il ne changerait jamais.

Après des mois de douleur chronique, mon père a dû être opéré.  Après l’opération, il a eu de sérieux problèmes, alors qu’il se trouvait dans la salle de réveil.  Ma belle-mère (Sharon), ma femme (Emilia), et moi avons anxieusement fait les cent pas et prié pour qu’il s’en tire.  Le personnel de l’hôpital nous a demandé de nous rendre à son chevet dans l’espoir que cela abaisserait suffisamment sa tension artérielle,  afin qu’il puisse être transféré dans sa chambre.  Lorsque je me suis approché de lui, je n’oublierai jamais l’expression de peur sur son visage.  Maman et Emilia m’ont suggéré de lui donner une bénédiction.  Papa a accepté.  Pour la toute première fois de ma vie, j’ai posé mes mains sur la tête de mon père et j’ai exercé ma prêtrise et je l’ai béni pour qu’il se rétablisse (Doctrine & Alliances 66:9).   Après lui avoir donné cette bénédiction, nous avons été demandés de quitter la salle de réveil, mais nous avons été informés quinze minutes plus tard que mon père avait été transféré dans sa chambre pour se reposer.

Maman a dit plus tard que la bénédiction que je lui avais donnée avait sonné « comme un au revoir ».  Souvenez-vous de cela.  Lorsque mon père est revenu à la maison quelques jours plus tard, ma mère a dit qu’il agissait très bizarrement.  Il n’avait aucun souvenir de la bénédiction qu’il avait reçu et croyait que son opération avait eu lieu un mois plus tôt.  Pendant ce temps, la Mission d’Anaheim en Californie, où notre fils Matthew servait comme missionnaire, ont fait le « Mois des Miracles ».  Ils ont prié pour des miracles et les ont ajoutés sur le « Mur des Miracles » au bureau de la Mission.   Toutes nos prières passées et présentes nous préparaient à un merveilleux miracle.  Je crois que le Seigneur bénit les familles de ses serviteurs, et deux générations de missionnaires ont certainement béni la famille de mon père et ses descendants.

 

Joseph with the missionaries of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints

Ensuite, nous avons reçu un appel téléphonique que je n’oublierai jamais.  Papa était au téléphone avec maman et il nous a dit qu’il avait décidé de se faire baptiser.  Au début, j’étais silencieux pendant qu’Emilia criait.  Puis des larmes de joie me montèrent aux yeux et se mirent à couler, alors que je me demandais si je rêvais.  Papa nous a dit : « Il était temps ».  Il a nous expliqué qu’il s’était regardé dans le miroir de la salle de bain lorsqu’il était revenu de l’hôpital et qu’il « vit un fantôme » de lui-même.  Il n’a pas aimé ce qu’il vit.

Lorsque mon père a rencontré les missionnaires, il leur a dit que pendant leurs leçons, il  « se sentait vivant ».  Je lui ai expliqué que se sentir « vivant en Christ »  (2 Néphi 25:25) fait partie de la conversion.  Je ne sais pas ce qui s’est passé pendant que mon père était sous anesthésie, mais je sais que la main du Seigneur était là.  La bénédiction que je lui ai donnée qui ressemblait à « un au revoir » était vraiment un adieu à son ancienne vie et un renouveau de sa nouvelle vie en tant que disciple du Christ.

Joseph with Jason and Darren at his baptism

Le 19 août 2017, mon frère est descendu avec notre père dans les fonts baptismaux, pendant que j’étais témoin.  Son baptême fut tellement puissant et cela complétait vraiment notre famille.  Nos âmes éclatèrent d’une joie inexprimable.  Témoigner que mon père ait été baptisé par l’autorité de la prêtrise appropriée était un rêve devenu réalité et une réponse à de nombreuses années de prières.  J’ai toujours aimé mon père, mais je n’ai jamais su qu’un tel amour puisse atteindre des niveaux encore plus profonds.

Julian and his family at his baptism

Les Écritures nous disent qu’il se produit  « … un grand changement en nous … ou dans notre cœur,  de sorte que nous n’avons plus de disposition à faire le mal, mais à faire continuellement le bien » (Mosiah 5:2).  Mon père a exercé ce puissant changement en entrant dans les eaux du baptême.  Il est certainement un homme changé : apprendre à prier tous les jours, distribuer la Sainte-Cène, s’assurer qu’il donne absolument 10% en dîme et lire autant qu’il le peut.  Lors de notre réunion de jeûne et témoignage en novembre 2017, mon père a partagé son tout premier témoignage.  Voici certaines des choses qu’il a dites :

« Bonjour mes frères et sœurs.  Pendant toutes les années avant d’être baptisé où j’ai assisté de temps en temps à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours avec mon épouse, je n’ai jamais réalisé combien vous étiez béni d’être membre de cette Église.  Après mon opération en juillet dernier, il y a eu une période de quatre jours, juste après l’opération, dont je ne me rappelle plus du tout, y compris la bénédiction que mon fils Jason m’a donnée à l’hôpital.  Le matin du cinquième jour, je me suis regardé dans le miroir de la salle de bain et j’ai vu une image fantomatique de moi-même.  Pour moi, ce fut le début de ma conversion.  Les voies du Seigneur sont impénétrables. »

« L’Église m’a revitalisé et m’a donné un nouveau mode de vie.  Je n’ai jamais fait beaucoup de lecture, mais maintenant je lis beaucoup de livres de l’Église, en particulier le Livre de Mormon.  Je témoigne que ce livre est vrai et qu’il est la clé de voûte de notre religion.  Le président Hinckley m’a aussi donné une bonne compréhension de mon témoignage dans son livre intitulé Stand A Litlle Taller.   J’aimerais partager avec vous une citation de ce livre : « La foi et le témoignage sont semblables aux muscles de mon bras.  Si j’utilise ces muscles et que je les nourris, ils deviennent plus forts.  Si je mets mon bras en écharpe et que je ne le bouge plus, il s’affaiblit et devient inutile.  C’est la même chose avec le témoignage. » (Enseignements des présidents de l'Église: Gordon B. Hinckley, 2016, Chapitre 22).

«Une autre chose dont je peux témoigner c’est que j’ai appris que la meilleure forme d’exercice spirituel consiste à toucher le sol régulièrement avec mes genoux.  Je prie pour que je puisse devenir plus fort spirituellement en faisant cet exercice et que je puisse continuer à aller de l’avant.  Je suis si reconnaissant pour toutes les bénédictions que j’ai reçues de notre Père céleste, en particulier ma conversion.  Dieu nous a donné 86,400 secondes en une journée, et cela ne prend qu’une seconde pour dire « merci », alors je dis : merci, merci, merci pour les nombreuses bénédictions de Dieu!  J’aime cette Église et je témoigne qu’elle est vraie.  Je dis humblement ces choses au nom de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. »

Mon père a toujours été un homme bon, mais maintenant qu’il a embrassé l’Évangile et sert le Seigneur, il est incroyable.  Il est anxieux de parcourir ce nouveau chemin et de recevoir toutes les bénédictions que la vie peut lui offrir en tant que membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

President Thomas S. Monson

C’est ma prière que cette histoire puisse invoquer une nouvelle énergie et un nouvel espoir pour toutes les personnes qui se retrouvent dans des circonstances similaires.  Notre Père céleste connaît ses enfants et fournira un moyen de les bénir si nous exerçons notre foi et nous alignons notre volonté avec la sienne et son calendrier.  La  bénédiction que j’ai donnée à mon père à l’hôpital l’a exhorté à « prendre courage ».  Sa vie est maintenant pleine de joie, alors que nous sommes témoins de la lumière qu’il a dans les yeux et que nous ressentons le témoignage qu’il a dans son cœur.  La vie est belle.  Comme nous a conseillé le président Monson : « Jouissons de la vie en la vivant, trouvons de la joie pendant le voyage et disons notre amour à nos amis et à notre famille. »  (Trouvons de la joie pendant le voyage, President Thomas S. Monson, Conférence Générale, octobre 2008)