En souvenir des anciens combattants

Deborah E. Martin, équipe de la rédaction

J’ai toujours en de l’estime pour les hommes et les femmes qui se sont sacrifiés pour mes libertés. Mon père a servi dans la Marine canadienne pendant 25 ans. Heureusement, c’était pendant une période de paix relative. Cependant, je n’ai jamais connu de parents ou d’ancêtres ayant servie en temps de guerre. J’ai trouvé que ce manque de lien avec un personne spécifique était un défi pour le jour du Souvenir.

Ancestors

J’ai lu que les enfants qui sont entourés d’histoires familiales pendant leur croissance sont plus résilients et capables de relever des défis que ceux qui sont élevés sans ces histoires. Par conséquent, j’ai le désir de retrouver mes histoires familiales et de les enregistrer pour la prochaine génération de ma famille.

Se servir des ressources de FamilySearch

L’histoire familiale occupe une place particulière dans mon cœur, mais je me suis davantage concentrée sur la recherche des informations spécifiques requises pour les ordonnances du temple. Je n’ai pas pris le temps de découvrir les histoires familiales. Après m’être inscrite et avoir payé pour participer à la Education Week 2020 de Brigham Young University (BYU) en ligne, on m’a encouragé de retrouver des photographes de mes ancêtres.

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Alors que je passais en revue mes photos de famille, l’une d’entre elles m’a interpellé. Il s’agissait d’un homme en uniforme militaire, qui s’appelait William John Young. La note au dos l’identifiait comme le grand-oncle de ma mère. Ses ordonnances du temple étaient complètes. C’est ainsi que j’ai commencé à chercher à en savoir plus su l’histoire de cet ancien combattant dans ma famille.

William John Young: vétéran de la Première Guerre mondiale

Soldier
William John Young

Alors que je passais en revue mes photos de famille, l’une d’entre elles m’a interpellé. Il s’agissait d’un homme en uniforme militaire, qui s’appelait William John Young. La note au dos l’identifiait comme le grand-oncle de ma mère. Ses ordonnances du temple étaient complètes. C’est ainsi que j’ai commencé à chercher à en savoir plus su l’histoire de cet ancien combattant dans ma famille.

À l’âge de 37 ans, plus âgé que la plupart de ses compagnons d’armes, il s’est engagé dans la 2ième division du Corps canadien. J’ai trouvé une photo du bateau sur lequel il a navigué vers l’Angleterre : le R. M. S. Corsican.

Il est arrivé en France à l’automne 1915. J’ai trouvé les noms des autres hommes de son bataillon ainsi qu’un journal de querre rédigé par le Grand Prévôt adjoint de la 2e division canadienne. Au cours de l’hiver, il a enduré la pluie, les tranchées humides, les poux et la boue tout en apprenant à combattre l’ennemi.

Au cours des six premiers mois de 1916, William sera contraint de quitter le champ de bataille à trois reprises, mais il rejoindra toujours son unité. En janvier, il a souffert de la grippe, mais il n’a été absent que quelques jours. En avril, un coup de feu lui a blessé l’oreille gauche, et il a eu besoin de quelques semaines de traitement médical pour s’en remettre. En juin, il a été traité pendant trois jours pour le « choc dû à l’obus » (aujourd’hui appelé TSPT – trouble de stress post-traumatique).

L’événement majeur qui a changé sa vie s’est produit sur le champ de bataille de la Somme, à l’extérieur de la ville de Courcelette. Le 7 octobre 1916 à 12 H 45, un obus explosif a explosé et a projeté des éclats d’obus dans son fémur droit et a nécessité l’amputation de son index gauche. Son rétablissement fut lent et prolongé. En raison du nombre de victimes, il était impossible de traiter les blessures de chaque soldat en temps voulu. Il a enduré deux mois d’attente avant que son index ne soit amputé. Il a fallu sept autres mois de septicémie et d’infection avant que les éclats d’obus soient retirés de son fémur et que sa guérison puisse enfin commencer.

Entre-temps, une petite bosse est apparue sur le côté gauche de sa poitrine et a atteint la taille d’un citron. Lorsqu’elle a été enlevée en août 1918, son diaphragme a dû être ouvert en deux endroits afin de retirer la tumeur encapsulée. À ce moment-là, il avait été transféré au Canada. Il a été libéré du service militaire 35 jours après l’armistice, le 11 novembre 1918. Il a survécu et a pu retourner chez lui en Ontario.

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La pierre tombale de William John Young

William a marché avec une canne le reste de sa vie. Les orages fréquents en Ontario déclenchaient souvent son TSPT. Sa main gauche devenait bleue à cause du froid. Il a lutté jusqu’à la fin de sa vie et est mort le 28 avril 1951. C’était un survivant.

La résilience par le souvenir

J’ai ressenti la présence de ceux qui désiraient obtenir les ordonnances du temple. J’ai senti qu’ils me guidaient vers les archives alors que je cherchais leurs informations. En découvrant petit à petit l’histoire de William John Young, j’ai découvert un nouveau type de connexion. Chaque moment de lecture et de recherche m’a rapproché de mon arrière-grand-oncle d’une manière que je n’avais jamais connue auparavant.

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Son histoire m’a encouragé et m’a donné la détermination nécessaire pour faire face à mes nombreuses limitations physiques. Mes défis m’ont amené à rechercher les histoires de ceux qui ont survécu à une myriade de difficultés. Dans les Écritures, je vois de nombreuses voies de survie et de résilience : une arche pour Noé (voir Genèse 6 :14), des barges pour les Jarédites (voir Éther 2 :6), la séparation des eaux et la marche à sec sur la mer Rouge pour les Israélites (voir Exode 14 :21).

L’histoire de mon oncle William m’aide à croire que s’il a pu faire face à la douleur et à la maladie et continuer à vivre, alors je le peux aussi. J’ai appris par moi-même que connaître les histoires de ma famille peut m’aider à relever les défis auxquels je suis confronté aujourd’hui. Les expériences de nos ancêtres peuvent être une source de force et d’encouragement.

Ce jour du Souvenir, je rends hommage à William John Young et à tous les hommes et femmes qui ont servi avec lui. J’ai maintenant un cœur rempli de liens avec leurs sacrifices. Comme tant de jeunes hommes qui sont morts en défendant la liberté, William John Young n’a pas de descendants directs pour se souvenir de lui, mais il a une arrière-petite-nièce qui a partagé son histoire afin qu’il ne soit pas oublié.