Que leur histoire soit racontée

Que leur histoire soit racontée

Joanne Koegler peut retracer son héritage dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours aux vingt-deux premiers ancêtres pionniers qui ont traversé les plaines ou ont participé à la traversée des plaines en charrette à bras.  Son époux, Peter, n’en a pas.  Pourtant, ce sont les ancêtres de Peter, les Koegler, que l’on a choisi de faire figurer dans un film sur les pionniers.   « C’est une histoire qui devait être racontée, » dit Joanne.

Les Koegler eurent comme assignement de pieu de motiver les jeunes à propos d’une randonnée ayant comme thème la route des pionniers, mais rien de ce qu’ils avaient pensé faire pour la veillée qui devait ouvrir cette activité ne prenait forme.  « Nous voulions faire quelque chose de différent.  Nous avions demandé à chaque jeune de trouver le nom d’une de leur famille pionnière et de raconter leur histoire, en se rappelant d’eux et en les honorant pendant la randonnée.  « Juste quelques jours avant la veillée, Joanne a tout à coup réalisée que ce n’était pas tout le monde qui avait un patrimoine pionnier de l’Utah, mais que chacun d’eux avait quelqu’un, quelque part qui avait laissé derrière une ancienne vie, afin de suivre les « saints » lorsqu’il avait joint l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours – étant ainsi des pionniers eux-aussi.  « J’ai commencé à penser à tous ces enfants qui n’avaient pas de famille qui avait traversé les plaines; peut-être qu’ils sont eux-mêmes de la première génération dans l’Église ou bien leurs parents ou grands-parents le sont.  Ces gens sont des pionniers dans leur famille.  Ils ont dû faire des sacrifices aussi.  Ils ont probablement quitté leur famille ou leurs amis eux aussi.  Je me suis réveillée dans la nuit et je me suis dit  ‘je dois me concentrer sur les histoires des pionniers modernes.’  Puis cela m’a frappé, nous avions besoin de partager l’histoire de la conversion de la famille Koegler.  Ensuite, j’ai pensé que cela serait bien d’en faire un film. »

Avec seulement quelques jours avant la veillée, les Koegler réunir certains de leurs voisins et formèrent une troupe ainsi qu’une équipe et recréèrent sur vidéo l’histoire du père de Peter, Siegfried et son épouse, Elizabeth, qui arrivèrent tous les deux au Canada dans les années 1920 avec leurs familles et de jeunes enfants.  Siegfried était originaire de l’Allemagne et Elizabeth était originaire de Yougoslavie.  Ils se sont rencontrés et se sont mariés le 7 août 1943, à Waterloo, en Ontario au Canada.  Sig comme on l’appelait, avait fait des études en pédiatrie.  Lui et Elizabeth allèrent en Angleterre pour qu’il puisse pratiquer comme résident.  Alors qu’ils résidaient en Angleterre, la mère de Sig et sa jeune sœur ont joint l’Église, mais cela eu peu d’effet sur le reste de la famille.  Sig et Elizabeth sont retournés vivre à Kitchener/Waterloo, en Ontario.  Après la naissance de trois garçons, le couple considérait qu’ils avaient fini leur famille.  Sig se consacra à sa pratique privée en pédiatrie et travailla dure afin de pourvoir au besoin de sa famille.  Il chercha une Église à laquelle se joindre, mais estima qu’il n’y avait pas d’Église qui était organisée comme cela était décrit dans la Bible; y compris l’existence des apôtres et du baptême par immersion.  Sa vie était bien remplie et cela pris le dessus.

Un jour en 1959, alors qu’ils étaient assis autour de la table à l’heure du dîner, leur deuxième fils, Trevor, demanda à son père, « Pourquoi n’allons-nous pas à l’Église?  Tous les lundis, mon professeur nous demande toujours ce que nous avons appris à l’École du Dimanche et je ne peux jamais lever la main. »  Sig et Elizabeth ont réfléchi au sujet du commentaire de leur fils.  Sig s’est rappelé que son père avait toujours lu la Bible et leur avait enseigné à la lire aussi.  Sig réalisa qu’il n’avait pas fait la même chose avec ses enfants.  Le couple fut d’accord sur le fait qu’ils avaient besoin de religion dans leur vie.

Quelques semaines plus tard, alors qu’Elizabeth faisait le ménage, deux missionnaires ont frappé à la porte d’entrée.  Elizabeth a répondu, mais leur a dit qu’elle était tout simplement trop occupée et les a littéralement virés de bord.  Elle est ensuite retournée à ses tâches.  Lorsque ses idées sont revenues en place, elle s’est souvenue de la conversation qu’elle et Sig avait eue quelques semaines plus tôt.  Elle a laissé de côté son travail et a couru à l’extérieur pour rattraper les missionnaires.  Elle leur a expliqué, qu’en fait, elle et son mari étaient à la recherche d’une Église et les a invités à venir souper le lendemain soir, lorsque son mari serait à la maison.  Lors du souper, les missionnaires leur ont laissé un bref message et ont donné un exemplaire du Livre de Mormon à Sig. Sig lu presque constamment pendant quatre jours, il lisait entre ses rendez-vous avec ses patients et à jusque tard dans la nuit.  Il savait que ce qu’il lisait était vrai.  « Il était un homme instruit, qui à certains moments se sentait supérieur aux autres, donc le fait pour lui d’accepter l’enseignement de deux garçons de ferme originaire de l’Ouest était incroyable, » fait remarquer Joanne.
Koegler Photo

Maintenant, Sig voulait la viande de l’Évangile et non seulement le lait, mais il ne voulait pas que sa famille se fasse enseigner jusqu’à ce qu’il sache par lui-même que c’était la véritable Église.  Une fois qu’il le su, il a laissé le reste de sa famille se joindre aux discussions missionnaires.  Les quatre membres de la famille ayant l’âge du baptême joignirent l’Église le 19 avril, 1959.  « J’ai découvert dans une entrée de journal du missionnaire qui l’a baptisé, Elder Overson, que Sig avait lu le Livre de Mormon à deux reprises à partir du moment où il l’a reçu jusqu’au moment de son baptême – ce qui fait seulement 6 semaines, » précise Joanne.  Un an plus tard, la famille Koegler s’est envolée pour Salt Lake City, en Utah où président Monson, qui était président de la Mission Canadienne de Toronto lorsqu’ils ont joint l’Église, les a scellés dans le Temple de Salt Lake.  Heureusement, deux autres enfants sont nés de leur union, une fille et un garçon – Peter.  Merci à ses courageux parents « pionniers », qui a fait que Peter a pu grandir dans l’Évangile grâce aux enseignements qu’il reçut au foyer et à  leur façon de vivre.  Lui et son épouse, Joanne, continuent cette bénédiction dans leur propre famille.  Peter et Joanne espèrent que la vidéo pourra aider  d’autres à ressentir la joie du cheminement spirituel de leurs propres ancêtres pionniers.

Pour présenter le concept de « pionniers modernes d’aujourd’hui » aux jeunes de leur pieu, Peter et Joanne ont ouvert la veillée habillés en pionnier de l’époque.  « Nous avons fait une pause et Peter a dit, ‘Vous n’avez pas besoin de pousser une charrette à bras pour être un pionnier.  Peut-être que vous êtes un pionnier dans votre famille.’  Ensuite, il a enlevé le manteau de pionnier qu’il portait et a mis un sarreau de docteur, comme celui que son père portait et nous avons montré la vidéo, » dit Joanne.  « Nous leur avons dit « tout le monde » a dû faire des sacrifices pour joindre l’Église que ce soit en traversant les plaines ou en changeant d’amis ou son style de vie pour être membre de l’Église. »

Alors qu’elle réfléchissait  à propos de cette expérience, Joanne rendit ce témoignage : « Alors que nous filmions notre petite vidéo, mon mari a pleuré.  Il s’est rendu compte que ce n’était pas par hasard que les missionnaires avaient frappé à leur porte au moment précis où son père et sa mère avaient le désir de pratiquer une religion.  Bien que Sig et Elizabeth soient décédés tous les deux, on pouvait sentir leur présence et leur approbation quand nous avons fait le film.  En plus, nous avons eu certaines expériences missionnaires au sein de notre propre famille, alors que nous travaillions sur ce projet.  Nous avions trois enfants en mission lorsque nous avons fait le film.  Deux de nos filles sont revenus depuis.  Je suis tellement reconnaissante pour les deux missionnaires, Gary Magnuson et Leland Overson, tous deux originaire d’Utah, qui ont frappé à la porte de mes beaux-parents, il y a 54 ans.  Grâce à leurs efforts, ils ont non seulement béni la famille de Peter, mais ma famille aussi et tous les gens que mes enfants ont baptisés pendant leurs missions.  Je ne peux pas m’empêcher de penser à mes enfants et à leurs missions et  la façon dont on se rappellera d’eux pendant des générations par les familles qu’ils ont amenées dans l’Évangile de Jésus-Christ.

« Il y a eu beaucoup de gens qui sont venus nous voir après la veillée pour nous dire qu’ils étaient eux-aussi de la première génération de l’Église dans leurs familles et qu’ils s’étaient toujours senti à part lorsque l’on parlait d’histoires de pionniers.  Donc, ils ont vraiment apprécié que nous ayons partagé une histoire moderne.  J’ai eu l’idée, vraiment sous l’inspiration, le mercredi, et le jeudi après-midi, nous étions en train de filmer.  Ensuite, nous avons fait le montage vidéo et l’avons présenté le dimanche soir.  Avec tous les ennuis que nous avions eu afin de trouver des idées pour une présentation, cela a été un miracle pour nous que la vidéo se fasse aussi rapidement – une intervention divine, une tendre miséricorde.  Nous savons avec certitude qu’ils voulaient que leur histoire soit racontée.  « La déclaration finale de la vidéo de la famille Koegler défie tout le monde à ‘chercher  leurs ancêtres pionniers dans leur famille’ et à raconter leur histoire. »
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