Père céleste connait bien ses enfants et répond de différentes manières à leurs besoins, Souvent, c’est à travers l’intervention d’une autre personne qui devient pour nous un catalyseur dans la résolution d’un dilemme.
Un bon exemple se retrouve dans les écritures, dans la vignette intrigante d’Abigail et de David, soit le futur roi d'Israël (1 Samuel 25). Bref, David et son groupe de combattants ont rendu service à Nabal, un riche. Quand David a demandé des provisions pour sa bande en échange de son service, Nabal a refusé sa demande. David fut furieux et jura de tuer chaque homme dans son domicile. Quand Abigail, la femme, apprit des intentions de David, elle prit la décision en main. Elle instruisit ses serviteurs de rassembler des provisions dont David eut besoin et se dépêcha pour l'arrêter. Quand ils se sont rencontrés, Abigail demanda pardon avec humilité pour les gestes mesquins de son mari. David reconnut immédiatement que ce fut le Seigneur qui envoya Abigail vers lui. Il accepta alors son offrande et, plus important encore, abandonna son plan meurtrier (1 Samuel 25: 32-35).
Tout comme le Seigneur envoie Abigail pour sauver David, dans un moment critique de sa vie, le Seigneur répondit aux besoins de ma famille, Il a répondu aux besoins de ma famille, et ce, à au moins trois fois dans ma vie, en nous envoyant notre « Abigail ».
Abigail no. 1 nous a fourni des conseils inspirés
En 1968, ma femme Betsy, notre fille âgée de trois ans et moi, avons quitté Vancouver, en Colombie-Britannique, à destination de Provo, Utah, où je deviendrais un étudiant de première année, âgé de 30 ans, à l’Université Brigham Young https://ca.churchofjesuschrist.org/seek-learning, 16 oct. 2023).
Quand je suis arrivé en 2e année, nous avons été bénis de notre 2e enfant. Betsy était enceinte de nouveau. Jusque-là, nous avons réussi à financier mon éducation, grâce surtout à mes travaux d’été. Mais là, avec un 3e enfant sur l’horizon, je craignais devoir abandonner mes études.
Un jour, notre voisin et moi parlions, et je lui ai avoué que j’allais devoir peut-être abandonner mes études à l’Université Brigham Young. Le lendemain, il m’a apporté un extrait de journal qui annonçait que l’Université Brigham Young acceptait des demandes pour la bourse annuelle Hinckley. J’ai fait des recherches, mais ai conclu que je ne serais pas admissible. Quand mon voisin a appris que je n’ai pas soumis ma demande, il est devenu mon « Abigail », en m’encourageant de faire un petit effort. Pour ne pas le décevoir, j’ai soumis ma demande. À mon étonnement - et grande joie - j’ai reçu l’une des bourses de 1 000 $, qui m'a permis de poursuivre mes études et obtenir éventuellement mon diplôme.
Abigail no. 2 a béni notre famille
Plusieurs années plus tard, j’apprenais un cours d’histoire collégial, à Campbell River, en Colombie-Britannique. Betsy était enceinte avec notre 6e enfant. J’avais mentionné à l’une de mes collègues au travail que ma famille avait désespérément besoin d’une plus grande maison. Mais, avec des taux hypothécaires qui ont montés à plus de 20 pour cent, une nouvelle maison n’était qu’un rêve. Elle m’a parlé d’un plan du gouvernement provincial d’offrir un nombre limité de nouvelles hypothèques de 8,5 pour cent. Campbell River était récipiendaire de 20 hypothèques. Quand le jour est arrivé pour faire les demandes, je suis allé en voiture jusqu’à la caisse de crédit. J’étais choqué de voir une queue si longue qu’elle sortait de l’immeuble, descendait la rue, jusqu’au coin de la rue. Je ne me suis pas joint à la queue.
Quelques jours plus tard, ma collègue m’a informé que la date limite pour faire une demande était en fin de journée. Mon « Abigail » m'a encore encouragé de déposer ma demande. Le gestionnaire de la caisse de crédit m’a informé que, même si le plan avait reçu plus de demandes que de places, je pouvais toujours en faire une demande. C’est ça que j’ai fait. Peu après, j’étais de nouveau choqué d’apprendre que ma demande avait été approuvée. Il parait qu’un grand nombre de demandeurs qui avaient soumis leur demande avant moi n’étaient pas admissibles aux bourses. Grâce à cette hypothèque, nous avons réussi à construire une maison qui était capable de loger notre famille grandissante.
En 1985, nous avons connu une tragédie dans notre famille quand ma Betsy est décédée (Tom Roulstone, [« Une dernière fois »]). Après le décès de Betsy, j’ai connu que ce que j’appelle « la traversée du désert ». Pendant ces deux décennies (de 1985 à 2005), j'ai connu ce que Kipling avait défini comme des « triomphes et désastres ». (Rudyard Kipling, If, dans Rewards and Fairies, [1910]). J’ai tout fait pour suivre le conseil de Kipling, soit [traduction] « Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ». Mais, ce n'était pas facile. Malgré quelques triomphes, par. ex. la publication de plusieurs romans historiques sur les Saints des Derniers Jours, ce fut des années caractérisées par de profondes solitudes. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ” (Genèse 2:18).
Abigail no. 3 a amené de l’amour dans ma vie
Plusieurs années plus tard, une « Abigail » m’a présenté Serenity Borrowman durant une activité sociale de l’église. Serenity avait, ironiquement, 43 ans, soit l’âge de ma Betsy quand elle est décédée. J'avais 66 ans.
Quelques semaines avant cette rencontre, Serenity avait mis fin à ses fiançailles prévues. Elle m’a tout de suite expliqué qu’elle ne cherchait pas l'amour, mais plutôt une amitié. Après avoir passé plusieurs années en Alberta, elle est revenue sur sa terre natale, à l'Île de Vancouver, pour poursuivre sa carrière comme enseignante d'école primaire. Peu après notre première rencontre, Serenity fut invitée à Calgary, pour une entrevue d’emploi. Elle ne voulait pas retourner en Alberta, mais le poste était exactement celui qu’elle cherchait. L’entrevue s’est bien passée. Cependant, elle avait besoin de quelqu’un pour l’amener sur l’Île. Comme, par hasard, plusieurs de mes amis avaient également besoin d’aller en Alberta, alors, je les ai déposés et a amené Serenity chez elle en même temps. Pendant que nous étions en Alberta, Serenity m'avait invité à une séance de dotations au Temple de Cardston Alberta. Après la session, un servant du temple nous a demandé si nous pouvions les aider dans une séance de scellements. Lorsque nous nous sommes agenouillés devant l’autel, en nous tenant la main l’un de l’autre, j’ai remarqué qu’il y avait des larmes aux yeux de Serenity.
Une fois de retour sur l’Île, Serenity et moi avons maintenu notre amitié. Elle a été acceptée pour le poste à Calgary, mais l’a refusé. Quatre mois plus tard, sur un promontoire qui donne sur le détroit de Georgia, je lui ai demandé de m’épouser. C’est à ce moment-là qu’elle m’a expliqué pourquoi elle a témoigné un moment si émotionnel lorsque nous étions au Temple de Cardston. Elle m'avait non seulement vu comme un ami plus âgé, mais aussi comme son époux potentiel. Nous nous sommes mariés au temple de Salt Lake City. Nous avons fêté notre 19e anniversaire de mariage à la fin de 2024.
Je ne peux pas me souvenir du nom exact de mes trois « Abigail », mais j’apprécie énormément l’impact qu’elles ont eu dans ma vie. Comme David, je suis convaincu qu’elles m’ont été « envoyées » par Père céleste. Notre « Abigail » suprême, bien sûr, c’est Jésus-Christ, qui fut envoyé pour nous sauver du pécher et nous guider vers notre Père céleste. (Jean 3:16). Il est notre Sauveur et notre Rédempteur, et tout ce que nous avons, c’est à cause de Lui...et Lui seul. Que nous nous souvenions de Lui, Le suivre et Le reconnaitre toujours et à jamais.