D'une manière quelconque, à un moment donné, il est profondément enraciné dans mon cœur de la reconnaissance pour ma mère et mon père qui ont décidé de quitter la Grande-Bretagne en 1952 pour amener notre famille au Canada. J’ai toujours eu une profonde admiration pour le Canada et adoré regarder les photos, lire les notes et les lettres d’amour de mes parents dans leur jeunesse. Ces souvenirs familiaux m’ont toujours profondément touchée, notamment les photos pâmées démontrant mes parents qui dansaient pendant qu’ils faisaient la vaisselle ensemble.
Il parait que mes parents ont eu une vie relativement confortable, avec toutes les commodités du jour en Angleterre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père fut un inspecteur d’aéronefs. Il travailla avec une équipe d’experts à Bagdad. Ma mère est restée en Angleterre avec mes deux frères Geoff et Derek. J’étais née après la guerre. Mon père était responsable de travailler rapidement à exécuter du travail d'entretien mécanique sur les avions qui atterrissaient pour assurer que leurs moteurs étaient sécurisés et prêts pour décoller quand les pilotes parcouraient les cieux pour combattre l’ennemi et protéger la Bretagne.
Chacun des pilotes mettait leur vie dans les mains de mon père, ayant confiance en lui que le moteur fonctionnerait quand il leur donnait le feu vert. Ils accéléraient le long des pistes pour atterrir dans le grand inconnu, déterminés à remplir leurs missions. Papa disait qu’il attendrait leur retour et qu’il était profondément touché par le nombre de pilotes qui ne reviendraient plus jamais.
Maman s’est serré les coudes quand papa était parti à l’étranger. Il disait que parmi les choses qui la dérangeaient le plus furent les bombes larguées, surtout parce que l’on ne savait jamais ce qu’elles allaient frapper. Ils n’ont pas toujours réussi à se réfugier dans les abris, surtout parce qu’ils avaient très peu de temps pour y arriver en sécurité. Dans ces cas, ses deux garçons et elles se cacheraient en dessous d’une table en bois ciselé qui était à la fois énorme et pesante.
Ils se sont tournés alors vers le Canada. Papa a posé sa candidature pour un poste dans le secteur aéronautique dans la ville d’Edmonton, Alberta. Il y fut accepté.
Nous déménageons au Canada
Mes parents étaient certainement étonnés en arrivant au Canada. Ils ont rapidement découvert que le Canada n’était pas pour les cœurs sensibles. Le Canada fut un rude pays et eut un mode de vie entièrement différent. Ils étaient choqués de voir des toilettes derrière les foyers. Il y en avait une derrière notre foyer aussi. L’eau fut transportée par camion et stockée dans un immense réservoir en dessous de la maison. Maman n’était pas impressionnée.
La famille de son frère a déménagé au Canada aussi, mais est retournée en Angleterre peu après, notamment parce qu’elle n’était pas heureuse. Je ne peux imaginer ce que mes parents ont ressenti par cet événement. Personne d’autre n'est venu les rejoindre au Canada.
Il est clair qu’ils étaient inspirés à venir à cette terre promise. Ils ont appris à aimer ce pays et ont communiqué cet amour à leurs trois enfants...et à leur postérité.
Cela dit, nos trois enfants ont chacun prospéré, tout comme l’ont fait nos familles. Aucun d’entre nous n’a jamais voulu vivre ailleurs dans le monde. Et tout allait bien jusqu’au moment où j’ai trouvé un document juridique qui m'avait identifiée comme une « résidente permanente ». J’ai rapidement fait changer ce fait lorsque j’ai prêté le serment de citoyenneté et suis devenue une citoyenne canadienne. Je suis ravie de ce geste depuis l’avoir fait.
Et bien, oui, j’aime les activités ludiques de la Fête du Canada : la bouffe, les défilés, les familles, les amis. Mais, plus important encore, je me souviens toujours de mes parents qui ont accepté de venir au Canada et décidé d’y rester. C’est ici, au Canada, que j’ai pris la plus importante décision de ma vie. En 1974, je suis devenue membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Notre déménagement au Canada m’a bénie spirituellement et physiquement
Au fur et à mesure que je réfléchis sur mon histoire familiale, je suis convaincue que notre déménagement au Canada est une bénédiction prévue. La vie de chacun d’entre nous a été transformée. J’ai rencontré Earl, mon mari. Il m’a présenté l’évangile et ensemble, nous avons passé une vie remarquable ensemble en suivant l’évangile de Jésus-Christ. En 1978, nous avons conduit 1 000 milles, de Kitimat, Colombie-Britannique pour visiter le temple de Cardston Alberta. Nous y avons été scellés ensemble par Nyal A. Fletcher pour le temps et pour toute l’éternité. Nous avons déménagé dans la région de Cardston à cause de la proximité du temple. Nous y demeurons heureux depuis.
Nous sommes guidés chacun vers le Sauveur si nous suivons les murmures de l’Esprit. Ces murmures remontent souvent à des générations dans une famille. Il existe d’autres pays au monde de nos jours où il y a davantage de temples du Seigneur. À notre façon et le moment venu, chacun d’entre nous sera appelé à aller au Seigneur.
Notre Président Russell M. Nelson nous rappelle ceci.
Mes chers frères et sœurs, voici ma promesse. Rien ne vous aidera davantage à vous tenir fermement à la barre de fer que d’adorer dans le temple aussi régulièrement que votre situation le permet. Rien ne vous protégera davantage lorsque vous ferez face aux brouillards de ténèbres du monde. Rien ne renforcera davantage votre témoignage du Seigneur Jésus-Christ et de Son expiation ni ne vous aidera à mieux comprendre le magnifique plan de Dieu. Rien n’apaisera plus votre esprit dans les moments de douleur. Rien n’ouvrira davantage les cieux. Rien ! » (Russell M. Nelson, Réjouissons-nous du don des clés de la prêtrise, Liahona, mai 2024).