Quand j’étais en 3e année, tous les élèves avaient reçu une tasse en styromousse remplie de sable et avaient eu comme devoirs de planter et de cultiver une toute petite semence de haricot. J’ai placé ma tasse devant la fenêtre dans la cuisine où la semence recevrait beaucoup de soleil et où je pouvais l’arroser tous les jours. Après ce qui semblait être une éternité pour un élève en 3e année, j’ai vu apparaître une petite pousse verte.
Mais, ma petite pousse n’était qu’une mauvaise herbe. Elle était la seule chose à pousser dans ma tasse. Cet échec que j’ai témoigné dans ma jeunesse a probablement contribué à ma croyance que je n’étais pas dotée de « pouce vert ».
Mais, il y a eu au moins une semence qui continue à nourrir dans ma vie et qui me donne de la joie : il s’agit de la semence de la foi.
Le prophète Alma explique comment nourrir la foi. Dit-il : « Maintenant, nous allons comparer la parole à une semence. Or, si vous faites de la place pour qu’une semence puisse être plantée dans votre cœur, voici, si c’est une vraie semence, […], voici, elle commencera à gonfler dans votre sein ; et lorsque vous sentirez ces mouvements de gonflement, vous commencerez à dire en vous-mêmes : Il faut nécessairement que ce soit une bonne semence, ou que la parole soit bonne, car elle commence à m’épanouir l’âme ; oui, elle commence à m’éclairer l’intelligence, oui, elle commence à m’être délicieuse. » (Alma 32:28).
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Éprouver l’excitation d’une croissance spirituelle—le grandissement de mon âme, l’éclaircissement de ma compréhension, la prise des fruits de la foi—est véritablement l’aspect le plus exquis et satisfaisant de toute ma vie.
Nous tourner vers nous-mêmes pour progresser spirituellement
Vous êtes peut-être d’avis que votre jardin, tout comme ma semence dans une tasse en styromousse, ne peut pousser que des mauvaises herbes. L’analogie que fait Alma sur le placement d’une semence de foi est suffisamment tactile pour partager avec les enfants de la Primaire, mais aussi assez détaillée pour que même les membres les plus expérimentés dans l’évangile s’y intéressent toujours. Cette analogie est présentée sous forme d’une liste de choses à faire : plantez la semence et nourrissez-la.
Comme ceux qu’instruit Alma, nous voulons toujours répondre à la question : « Que ferons-nous? » (Alma 32:9).
Elaine Shaw Sorensen écrit ceci : [traduction] « Les Saints des derniers jours semblent naturellement enclins de se concentrer sur leurs propres œuvres. Cette tendance de s’appuyer fortement sur les œuvres qui font preuve de notre obéissance semblent être une ramification de notre société qui est dominée par la technologie et par les comportements et insiste autant sur les accomplissements observables…ce qui nous faut, c’est nous tourner vers nous-mêmes tout tranquillement envers l’humilité et nous tourner vers le haut envers Dieu ». (Seeds of Faith: A Followers View of Alma 32, dans The Book of Mormon: Alma, the Testimony of the Word, éd. Monte S. Nyman et Charles D. Tate Jr. (Provo, UT: Religious Studies Center, Brigham Young University, 1992), pp. 129-139).
Alma rappelle les Zoramites humbles et nous-mêmes que les Israélites avaient trouvé une solution simple à une situation désastreuse où ils risquaient d’être tués par des serpents venimeux. Ils devaient seulement regarder la figure d’un serpent que Moïse avait élevée devant eux. « Et beaucoup regardèrent et vécurent. » (Alma 33:19). Mais, il y avait des multitudes qui avaient endurci leurs cœurs et sont morts. Alma explique que « la raison pour laquelle ils ne voulaient pas regarder, c’est parce qu’ils ne croyaient pas que cela les guérirait ». (Alma 33:20).
Comme Alma avait expliqué plus tôt, le Seigneur était en colère contre Son peuple « parce qu’il ne [voulait] pas comprendre la miséricorde ». (Alma 33:16). Il ne s’est pas tourné vers le Christ pour recevoir le Salut.
Examiner notre dévouement personnel à Dieu
Au début, les pauvres Zoramites croyaient que parce qu’ils avaient été chassés de leurs synagogues, ils ne pouvaient plus adorer Dieu.
Nous comprenons la situation, n’est-ce pas? La COVID-19 a certainement interrompu notre manière normale d’adorer Dieu. Nous ne pouvons plus nous asseoir ensemble dans nos bancs réguliers ou nous rassembler dans nos réunions et activités régulières. Grand nombre entre nous ont dû réévaluer notre dévouement à Dieu et comment nous montrons ce dévouement sur un plan privé, personnel et intérieur.
Soeur Sorenson précise que : [traduction] « Tout comme les Zoramites apostats qui manquaient l’humilité à la base de la foi, les accomplissements et la prospérité qui embellissent notre vie ne sont que des pièges futiles de la mortalité qui n’ont aucune importance éternelle sans la foi…[Ils] ne sont que des offrandes à Raméumptom (Alma 31:21) si notre cœur n’est pas sincère…Le comportement seul ne fonctionne tout simplement pas, par contre, car ces éléments sont de nature spirituelle : le discernement ; la découverte du sens ; la recherche de la bonté ; la conscience éthique et le courage moral ; l’amour de la connaissance; la préoccupation face à l’excellence ; l’amour, la charité ou l’humilité; l’idée de devenir comme Dieu ». (“Seeds of Faith: A Followers View of Alma 32, pp. 129-139).
Dieu est toujours préoccupé par la personne que nous sommes en train de devenir en conséquence de nos actes.
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Elder David A. Bednar résume parfaitement la vision résultant des ajustements récents que nous avons faits comme membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours pour adorer Dieu. Dit-il : « Nous ne devrions pas attendre de l’Église, en tant qu’organisation, qu’elle nous enseigne ou nous dise tout ce que nous devons savoir et faire pour devenir des disciples engagés et pour persévérer vaillamment jusqu’à la fin. Non, notre responsabilité personnelle est d’apprendre ce que nous devons apprendre, de vivre comme nous savons que nous devons le faire, et de devenir la personne que le Maître voudrait que nous soyons ». (Préparé à recevoir tout ce qui est nécessaire, Le Liahona, mai 2019).
Manger le fruit du Christ
Alors, que faisons-nous dans nos efforts personnels pour devenir disciples fidèles?
Nous « commen[çons] à croire au Fils de Dieu ». (Alma 33:22). Nous avons la foi dans la promesse d’Amulek qui explique que « la miséricorde peut satisfaire aux exigences de la justice et nous enserre dans les bras de la sécurité » (Alma 34:16). La semence doit être le Christ. Ce que nous devons faire, c’est croire au Christ. Nous croyons en Lui et avons confiance en Lui. Nous regardons vers Lui et nous vivons en Lui.
Nous croyons qu’ « être serré[s] dans les bras de Jésus » (Mormon 5:11) satisfera aux exigences de la justice et nous laissera libres de nous grandir en toute dignité. Selon les enseignements d’Amulek, nous devons exercer « la foi qui produit le repentir ». (Alma 34:16). Bref, nous croyons suffisamment en l’expiation du Christ pour l’utiliser.
L’« œuvre » consiste à graver les paroles du Christ dans notre cœur afin que Sa puissance et son amour puissent gonfler, croître et élargir notre cœur. Avec le Christ, nous pouvons « travailler à notre salut » (Alma 34:37) en laissant de la place dans notre cœur pour que le Christ puisse travailler en nous.
Nous devons probablement prendre un peu plus de temps pour adorer ce que le Seigneur peut placer dans notre cœur. Si nous y laissons de la place au Christ, même si nous devons arranger quelques priorités dans notre vie, la semence gonflera miraculeusement en nous. La semence nous laissera savoir ce dont elle a besoin pour gonfler, tout comme le corps d’une mère répond aux besoins d’un fœtus et les nourrit.
Nous devons prendre une bouchée des fruits du Christ. Ils sont délicieux. C’est miraculeux. Ils sont précieux et adorables et ont le pouvoir de nous remplir, même le fond de la crevasse de la faim et toute cellule assoiffée.
Je ne suis pas une experte jardinière, mais je peux témoigner de la bonté de la semence.
Je fais de la place dans mon cœur pour les paroles et pour l’amour du Christ en suivant le conseil d’Alma qui dit : « plant[ez] cette parole dans votre cœur, et lorsqu’elle commencera à gonfler, alors nourrissez-la par votre foi. Et voici, elle deviendra un arbre, jaillissant en vous jusqu’à la vie éternelle. Et alors, que Dieu vous accorde que vos fardeaux soient légers par la joie de son Fils. Et même tout cela, vous pouvez le faire si vous voulez. Amen. » (Alma 33:23).
Nous pouvons le faire. Nous pouvons faire de la place pour le Seigneur; pour Sa lumière et pour Sa joie. Nous serons étonnés de tout ce qu’Il pourra faire pour nous. Et nous pourrons faire cela si nous exerçons la véritable foi.