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Nombreuses sont les façons de le dire : jouez avec les cartes que vous avez en main ; cultivez là où vous avez planté ; lorsque la vie vous donne des citrons, faites de la limonade. Si nous sommes humains, nous aurons tous une raison de réfléchir au véritable message de chacune de ces phrases. Nous témoignons tout un chacun de l'adversité. Mais, pour certains d’entre nous, ces adages représentent davantage plus que de simples mots.
De temps en temps, aussi rarement qui est, nous avons l’occasion et le privilège de rencontrer quelqu’un qui sait exactement ce que cela veut dire de « jouer avec les cartes que vous avez en main ». J’ai eu ce privilège. Il s’appelle Kerry Ishida.
Nous demeurions à Taber, en Alberta, à cette époque-là. Kerry et Mitzi, sa mère, vivaient à deux pas de chez nous. Il était carrément impossible de ne pas les connaitre. Ils se promenaient souvent. Ils étaient toujours souriants. Et Mitzi aimait beaucoup nous visiter. Après un certain temps, on m’a invité à faire partie d’une équipe qui était disponible pour aider Kerry avec ses besoins du matin et du soir, pour le réveiller le matin ou le préparer à aller se coucher le soir. En raison d’un accident de voiture à l’âge de 23 ans, Kerry était cloué à une chaise roulante. Même avec un dispositif de levage, Mitzi préférait avoir quelqu’un sur place pour mettre Kerry dans son lit. Pourquoi ? Parce qu’elle s’inquiétait du bien-être de Kerry. Les sangles peuvent pincer et, à cause du manque de sensation dans la partie inférieure de son corps, Kerry ne pouvait savoir quand les sangles lui pinçaient. Les plaies qui en résultaient guérissaient tout lentement, et Mitzi n’en voulait rien comme cela pour Kerry. Une vraie présence humaine qui le levait physiquement était alors la bonne solution. Alors, pendant certaines nuits, c’était moi qui l'aidais.
Étant donné que je travaillais en construction pendant cette période, j’étais capable de le lever, au besoin. Mais, ce n’était qu’une seule partie du travail. Il y avait aussi « les visites ». Je ne sais que peu sur les jeux de cartes, mais l'expression « Jouez avec les cartes que vous avez en main » n’explique pas tout le processus. Pour gagner, il faut absolument « jouer » avec les cartes de l’autre personne. Peu de temps après cela, la vie de Kerry, comme celle de Mitzi, m’a beaucoup influencé.
Kerry avait une fourgonnette qui était personnalisée avec un dispositif de levage motorisé qui, si je comprends bien, lui avait été donné par le Club Lions de son village. Je suis devenu l’un des chauffeurs. Ce travail n’a pas exigé de super compétences, mais je savais que cette automobile était précieuse aux yeux de Kerry et de Mitzi, et je savais que j’ai été confié à un poste de confiance. Kerry était en train de me « soulever ».
J’avais d’autres petits emplois que j’ai pu avoir de temps en temps. Le jardinage, des réparations à un cabanon, le déplacement de certains articles dans la maison (les escaliers du sous-sol étaient très étroits). Mais, nous avons été récompensés avec des cartes de Noël et d’anniversaire et beaucoup de demandes sur le bien-être de nos enfants. Mitzi nous a appelés une fois, avec des échos inquiétants dans sa voix. [Traduction] « Frank, mon lave-vaisselle est en panne. Est-ce possible qu’il soit rempli d’eau? Comment je fais pour sortir ma vaisselle? » Aider autrui est une façon sûre de vous aider vous-même et voir sourire le monde de temps en temps.
La recherche de réponses dans l’évangile
L’évangile de Jésus-Christ nous offre tout ce qu’il nous faut pour « jouer avec les cartes que nous avons en main », mais, j’avoue que je ne suis pas toujours certain où se retrouvent mes cartes, ou quelle carte il faut jouer, ou quand le jouer...pas du tout.
Il y a plusieurs années, Elder F. Burton Howard, alors membre du Premier Collège des Douze, a donné un discours à un coin de feu multi pieux à BYU intitulé « Le don de savoir ». Elder Howard avait servi comme greffier à la Cour suprême d’Utah. Lors de l’un de ses discours qui servaient à offrir de la gratitude et de la louange au juge en chef de la cour, la conversation suivante a eu lieu.
[Traduction] « Que diriez-vous si je {le juge en chef] prenait ma retraite? » demande-t-il.
Même je comprenais pourquoi il aimerait de libérer de toutes les lourdes responsabilités de la cour, je me suis exclamé en prononçant ma réaction réactive à sa question.
[Traduction] « Mais, voyons juge. « S’il vous plait, ne faites pas cela. « Vous ne saurez jamais à quelle mesure cela peut rassurer d’avoir quelqu’un à la cour qui fait de toujours de son mieux pour faire ce qui est juste. »
À ma grande surprise, il s’est fâché. Il s’est levé la voix, a froncé les sourcils, et m’a dit, [traduction] « Mais voyons, Burt. N’importe quel idiot peut faire ce qui est juste. C’est l’idée de savoir ce qui est juste qui est difficile » (F. Burton Howard, « Le don de savoir », Liahona, septembre 1983.*.
Conseils de notre prophète
Lors d’un récent événement, Président Russell M. Nelson, accompagné de sa femme, Sœur Wendy Nelson, en plus d’Elder Dale C. Renlund et Sœur Ruth Renlund, avait annoncé qu’ils allaient visiter le centre de pieu de Lethbridge East pour s’adresser aux Saints dans notre région. Mais, en raison des perturbations de voyage, ils n’étaient pas capables de nous visiter physiquement, à Lethbridge, mais les mots qu’ils voulaient prononcer étaient bel et bien prononcés et entendus.
Parmi les six étapes partagées par Président Russell M. Nelson servant à faire de nous de meilleurs disciples, la première étape consistait à [traduction] « accroitre notre capacité de recevoir des révélations personnelles » (Nouvelles de l’Église, « Six Steps to Becoming True disciples of Jesus,” 16 octobre 2022)**. Ajoutons à cela, « Dans les jours à venir, il ne sera pas possible de survivre spirituellement sans l’influence directrice, réconfortante et constante du Saint-Esprit » (Révélation pour l’Église, révélation pour notre vie, Liahona, mai 2018. Voici alors notre prophète qui nous explique que faire ce qui est juste, ce n'est pas le véritable défi. C’est plutôt l’idée de savoir ce qui est juste.
Le chemin qui m’a offert la possibilité de servir Kerry et Mitzi était carrément sans effort. Cela dit, il y a eu une autre expérience il y a plusieurs années, lorsque je servais à titre d’évêque, je me retrouvais sur une marche, une dinde de Noël et un panier de Noël dans la main, condamné pour avoir présumé incorrectement que la famille avait besoin d’un tel panier. Dans les deux cas, je croyais faire ce qui me semblait être juste.
Nombreux sont les croisées et les chemins qui forment notre condition mortelle. Il serait bien présomptueux de nous de croire que nous avons suivi chacun des chemins en sachant qu’ils sont les bons chemins, que chaque carte que nous jouée était, en fait, la bonne carte parmi toutes les cartes dont nous avons pu choisir. La bonne nouvelle, c'est que Président Nelson nous a également dit « [...] qu’une bonne inspiration est basée sur une bonne information [...]. » (Révélation pour l’Église, révélation pour notre vie, Liahona, mai 2018. Le processus d’améliorer notre capacité de recevoir des révélations personnelles n’a pas besoin d'être difficile. Tout ce qu’il faut faire, c’est jouer avec les cartes que nous avons en main, avec une patience et une attitude de prière. Il s’agit d’un processus que mon ami Kerry a décidé de faire, malgré ses nombreuses épreuves.
Kerry est récemment décédé. Les souvenirs et l’héritage qu’il a créés sont clairement évidents en tout ce que l’on a partagé de lui. Parce que j’ai fait partie de sa vie, j’ai été béni. Je l’ai « soulevé », mais il m’a soulevé aussi. Notre Sauveur aimant est toujours prêt à nous soulever si nous nous fions en Lui, avec patience et une attitude de prière, et croyons que nous avons véritablement sorti des cris de joie face à l’opportunité de vivre notre condition mortelle et de jouer les cartes que nous avons en main.
* Ce document ne se retrouve pas sur le site de l’Église français de ChurchofJesusChrist.org
** Ce document ne se retrouve pas sur le site de l’Église français de ChurchofJesusChrist.org