Leçons à la vitesse Mach 2

Airplane

Au printemps 1972, j’étais très emballé. Je venais tout juste d’obtenir mon diplôme de l’Université d’Alberta à Edmonton et j’étais maintenant en route avec ma petite famille pour commencer à pratiquer la dentisterie à la base des Forces Armées Canadiennes de Cold Lake, en Alberta, située au Nord-Est d’Edmonton, près de la frontière avec la Saskatchewan. C’était une base de l’armée de l’air et arborait de nombreux gros jets et des jets bruyants pilotés par des pilotes de pointes.

Un jour, un pilote avec qui je m’étais lié d’amitié me demanda si je serais intéressé à voler avec lui. Presqu’avant qu’il ait fini sa phrase, je lui ai répondu par un oui retentissant. Il était pilote d’essai et nous fréquentions tous les deux l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans le quartier de Cherry Grove, à quelques kilomètres de la base. Dire que j’étais extatique serait un euphémisme. En fait, j’avais moi-même piloté de nombreux avions, ceux en bois de balsa qu’on recevait dans notre bas de Noël.

Pour voler dans un jet supersonique, il fallait suivre une formation d’initiation au vol en haute altitude. La pensée de tout cela était stimulante en soi. J’ai simplement dit : « Dis-moi juste où et quand. Compte sur moi! » Cette formation était exigée de tous les équipages de conduite opérant au-dessus de 13,000 pieds. En plus d’apprendre à enfiler une combinaison de vol, un casque, un parachute et à trouver notre ceinture de sécurité, c’était très instructif. La partie la plus captivante de ma formation fut le temps passé dans une chambre hypobare. Les étudiants entrèrent dans la salle après avoir enfilé leur équipement de vol et reçurent un crayon et un morceau de papier sur lequel écrire les réponses à des questions très simples. La porte fut ensuite refermée et la chambre scellée hermétiquement.

Don Wright
Don Wright

À propos de l’hypoxie (manque d’oxygène)

« C’est généralement reconnu que le danger le plus grave pour le personnel navigant est la diminution de la pression partielle d’oxygène rencontrée à basse pression barométrique. Sans l’utilisation appropriée de l’équipement d’oxygène et de la pressurisation de la cabine, l’hypoxie peut rapidement entraîner une incapacité et la mort.

« Le temps de conscience utile est la période entre l’interruption de l’apport en oxygène et le moment où la fonction utile est perdue. L’individu n’est plus capable de prendre les mesures correctrices et protectrices appropriées.

« On peut considérer que le temps de conscience à des niveaux élevés pour l’aviation civile de 35,000 pieds est compris entre 0,5 seconde et une minute. Le temps de survie est extrêmement court et si les pilotes ne reconnaissent pas les symptômes de l’hypoxie, cela conduit à un accident mortel » (AMST.Co).

Sunshine

Alors que j’étais assis dans la chambre. L’instructeur posa à travers les écouteurs quelques questions très simples, et les réponses écrites étaient nécessaires. Lorsque les niveaux d’oxygène commencèrent à diminuer, simulant une augmentation progressive de l’altitude, il arriva un moment où je pouvais entendre et comprendre la question, mais je ne pouvais pas faire faire à mon crayon aucune autre chose que de tracer une ligne droite. Mon cerveau connaissait clairement la réponse, mais j’étais incapable de faire réagir mon corps correctement. C’était une sensation très étrange et effrayante. Heureusement, ils « m’ont fait redescendre lentement » et j’ai rapidement retrouvé tourtes mes fonctions normales.

J’étais maintenant prêt à monter à bord d’un jet supersonique et voler. L’engin ce jour-là était un avion à réaction CF104 Starfighter. Il fut surnommé par les pilotes « le faiseur de veuves » ou « le missile avec un homme à l’intérieur ». D’une manière ou d’une autre, j’ai oublié de le mentionner à mon épouse jusqu’après le vol. Les ailes de l’avion étaient si petites qu’elles ne pouvaient pas contenir le train d’atterrissage ni supporter les réservoirs de carburant comme la plupart des avions à réaction. C’était une belle journée ensoleillée lorsque je suis monté à bord de la « fusée », que je me suis attaché derrière le pilote et que j’ai décollé vers le ciel brillant de l’Alberta. Ce fut un tour d’avion incroyable. Le pilote m’informa que nous avions atteint la vitesse de Mach 2 (deux fois la vitesse du son).

Au fil des ans, j’ai repensé à cette expérience incroyable. Il y a des analogies instructives avec la vie ici même sur terre.

Wheat Field

Écoutez le pilote, et apprendre à obéir, tout de suite!

L’instruction pré-vol la plus importante donnée fut peut-être : « Voici le levier d’éjection, et si le pilote dit d’éjecter, faites-le. Ne demandez pas pourquoi, ou n’essayez pas de persuader le pilote de reconsidérer. À cela, j’ai demandé : « Pourquoi? Pourquoi ne pouvons-nous pas parler au pilote à ce moment-là? La réponse fut assez simple; « Parce qu’il sera déjà parti. »

Lorsque nous sommes des membres confirmés de l’Église, nous avons la bénédiction d’avoir un « pilote spirituel » pour nous aider à naviguer dans la vie. Il est membre de la Divinité; il est le Saint-Esprit. Si nous l’écoutons, il « nous enseignera toutes choses » (Jean 14:26). En tant que bénéficiaires de ce don exceptionnel, nous avons droit à sa compagnie constante aussi longtemps que nous en sommes dignes. Dieu a promis : « …voici, je te le dirai dans ton esprit et dans ton cœur par le Saint-Esprit qui viendra sur toi et qui demeurera dans ton cœur » (Doctrine et Alliances 8:2). Cependant, nous avons été mis en garde « Un homme peut recevoir le Saint-Esprit, et celui-ci peut descendre sur lui et ne pas demeurer avec lui » (Doctrine et Alliances 130:23).

Si nous nous retrouvons spirituellement ou physiquement dans un endroit dangereux, il peut nous dire doucement: « Éjectez-vous ». Cela peut prendre la forme d’un sentiment, d’une pensée, d’une impression ou même d’une voix audible. Devrions-nous discuter à propos de la question, ou suggérer que nous sommes en contrôle…Il est peut-être déjà parti.

Jesus Lamb

Éviter l’hypoxie spirituelle

Faire des choix inappropriés peut lentement conduire à une « hypoxie spirituelle ». Cela se produit généralement à notre insu et il est peut-être trop tard pour réagir avec un contrôle approprié. Vous allez peut-être seulement être capable de « tracer une ligne droite » même en essayant de ne pas le faire. Il sera peut-être trop tard ou impossible de trouver le levier d’éjection .

Cela a toujours fait partie du plan de Satan de nous éloigner lentement sans même que nous le sachions. Néphi l’a expliqué ainsi : « Car voici, en ce jour-là, il fera rage dans le cœur des enfants des hommes et les incitera à la colère contre ce qui est bon. Et il en pacifiera d’autres et les endormira dans une sécurité charnelle, de sorte qu’ils diront : Tout est bien en Sion; oui, Sion prospère, tout est bien – et c’est ainsi que le diable trompe leur âme et les entraîne soigneusement sur la pente de l’enfer » (2 Néphi 28:20-21; italiques ajoutés).

Alexander Pope l’a ainsi dit:

« Le vice est un monstre si hideux

Que pour le haïr, il suffit de le voir.

Cependant vu trop souvent, il se familiarise à nos yeux.

D’abord nous le souffrons, ensuite nous le plaignons, enfin nous l’embrassons. »

Manilla Sunset

Rester en sécurité

J’aime les films “Star Wars” (La guerre des étoiles). L’épisode 1 est particulièrement instructif. Anakin, tout en étant paternellement instruit par QUI-GON, donne au jeune Jedi en formation la mise en garde suivante : « Ton objectif devient ta réalité. Reste près de moi et tu seras en sécurité. Et, bien sûr, Yoda (le sage) dit : « Testé, il sera ». (https://imsdb.com/scripts/Star-Wars-The-Phantom-Menace.html)

Nous devons tous apprendre à nous concentrer et à écouter le Saint-Esprit, car testés, nous serons.