« J'irai où tu veux que je sois, Seigneur »

Missionaries
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Elder Darby et son compagnon avec une famille argentine

Le 29 mars 2020, tous les missionnaires de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en Amérique du Nord devaient quitter l’Argentine et rentrer dans leur pays natal. Je servais à titre de missionnaire pendant 10 mois et l’idée de rentrer ne faisait pas partie de mon plan de mission. Néanmoins, c’était ainsi. La pandémie de COVID-19 a sérieusement changé nos attentes et nos désirs. Je quittais le pays et un peuple que j’aimais tellement.

Protégé par le Seigneur

Aussi effrayant qu’il était, je sais que le Seigneur jouait un rôle actif en nous ramenant tous chez nous en sécurité. Mon compagnon et moi servions dans le petit village de Colón dans la mission de Rosario en Argentine. Nous devions nous rendre dans la ville de Pergamino pour prendre un autobus à destination de Buenos Aires. Le matin du 29, un membre moins actif avec qui nous travaillions est venu chez nous pour nous conduire jusqu’à la gare d’autobus. En route, nous avons pris un auto-stoppeur. Je lui ai donné un Livre de Mormon. C’était un moment spécial pour moi—il s’agit de mon dernier acte de service envers le peuple argentin avant de quitter le pays.

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Une fois que nous sommes arrivés dans la ville de Pergamino, nous nous sommes réunis avec tous les autres missionnaires de notre zone au centre de pieu pour attendre notre autobus. L’autobus est arrivé deux heures en retard parce qu’il avait été arrêté par quelques policiers qui voulaient savoir où il allait. Les médias étaient même là. Le chauffeur de l’autobus, lui, avait bien répondu à toutes les questions des policiers, et a pu reprendre la route. Une fois que l’autobus était arrivé, nous avons rapidement – et tranquillement – chargé nos valises pour que personne ne se rende compte que nous faisions tous partie d’un seul et même groupe. Enfin, nous sommes partis à destination de Buenos Aires. J’ai eu la chance de m’asseoir à côté de l’un de mes anciens compagnons. Et parce que nous avions travaillé ensemble, nous étions bien proches. C’était une bénédiction spéciale parmi les « tendres miséricordes du Seigneur » (1 Néphi 1:20).

En route, nous avons été arrêtés par quelques policiers. Nous étions tous prêts à répondre à toutes leurs questions ;  nous leur avons montré tous nos documents que l’église et le gouvernement nous avaient fournis, ce qui confirmait que nous avions eu la permission de quitter le pays. Après un long trajet en autobus, nous sommes arrivés au Temple à Buenos Aires, où nous devions passer quelques heures, jusqu’à l’heure du départ de nos avions. Certains d’entre nous nous sommes endormis dans des chambres situés sur le terrain du Temple.

Argentina Temple

Réconforté dans la réunion avec la famille

Nous avons tous été stressés par les changements majeurs qui se sont arrivés sur la terre ; nous n’en avions la moindre idée de ce qui nous attendait. Nous avons offert beaucoup de prières pour calmer nos inquiétudes. Durant les moments de stress, le Seigneur a offert le conseil suivant : « [...] que votre cœur se console, car atout concourra au bien de ceux qui marchent en droiture et pour la sanctification de l’Église » (Doctrine et Alliances 100:15).

Quand quelqu’un nous a réveillés, nous sommes remontés dans l’autobus en route de l'aéroport. Au terminus, nous avons observé une très longue file de missionnaires qui attendaient au service de contrôle des sacs. C’était un moment extrêmement triste quand nous avons embarqué dans l’avion. Un grand nombre d’entre nous n’avaient pas eu le temps de dire nos « au revoir » aux autres.

Je tentais de faire quelques lectures pendant notre vol de 12 heures jusqu’à Salt Lake City. J’ai dormi pendant quatre heures, puis j’ai passé du temps à parler aux autres missionnaires à proximité. L’avion était plein de missionnaires. À un moment donné, nous avons tous chanté Appelés à servir (cantique 160). Il s’agissait d’un moment glorieux!

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Quand nous avons atterri à Salt Lake City, nous sommes restés dans un hôtel normal. Comparé à nos conditions de vie en Argentine, il s’agit d’un moment idéal : des grands lits, des housses de couette, des tapis, une télévision et une douche avec de l’eau chaude. Ils nous ont servi de la pizza à peppéroni, avec des vrais peppéronis. C’était tout simplement le meilleur du meilleur.

Après un bon repos en compagnie de mon chef de district missionnaire avec qui je partageais la chambre, j’ai pris un autobus jusqu’à l’aéroport, en compagnie de deux autres Canadiens. Nous avons pris le même vol, d’abord jusqu’à Boston, puis jusqu’à Calgary. Il s'agit d’une période bien intense parce que nous allions revoir nos familles. Nous ne nous en revenions toujours pas!

Les membres de notre famille immédiate nous attendaient à l’aéroport, une fois que nous sommes passés par le point de sécurité. C’était vraiment une expérience magnifique. J’étais tellement heureux de les revoir. Ils ont tous commenté sans cesse mes apparences qui, selon eux, avaient beaucoup changées depuis mon départ.

Puis, nous avons quitté l’aéroport en voiture et sommes allés dans un stationnement où m'attendaient tous les membres de ma famille élargie. Ils m’ont tous salué et m’ont accueilli avec des grands panneaux et beaucoup de cris. J’ai monté ma tête par-dessus le toit ouvrant et ai crié quand nous sommes passés près d’eux. Il faisait très froid, mais je sentais une chaleur en moi à cause de l’amour que j’ai ressenti auprès d’eux.

Quand nous sommes mis à l’épreuve, que nous mettions notre confiance en le Seigneur

Toronto Temple
Elder Samuel W. Darby devant le Temple de Toronto Ontario

Il est difficile de croire que tous les missionnaires sont rentrés chez eux en sécurité. Il n’y a eu aucune complication tout le long du processus d’évacuation qui nous aurait rendu la vie difficile. Le Seigneur ramenait Ses serviteurs chez eux pour qu’ils puissent retourner à Le servir plus tard. Je suis reconnaissant de cette expérience et du temps que j’ai passé en Argentine à servir le Seigneur.

Je continue de servir le Christ : J’ai été réaffecté à la mission de Toronto Canada. Je quitte dans un mois, quand j’aurais terminé mon service à titre de missionnaire à temps plein. Lorsque je retourne chez moi, je sais et je témoigne que la promesse prononcée dans Mosiah 23:21-22 est vraie. « Néanmoins, le Seigneur juge bon de châtier son peuple; oui, il met à l’épreuve sa patience et sa foi. Néanmoins, quiconque place sa confiance en lui sera élevé au dernier jour ».