Nous étions bien stationnés devant le temple. Comme d’habitude, j’ai étalé quelques cartes de noms de famille prêts pour les ordonnances pour que deux de nos filles puissent en choisir un. Elles aiment toutes les deux regarder les renseignements indiqués sur les cartes, par exemple, le nom, les dates de naissance, de mariage et de décès. Plus la date est ancienne, plus elles veulent choisir cette carte en premier. Selon elles, cet ancêtre en particulier a attendu assez longtemps pour que le travail au temple soit fait pour lui ou elle.

Ce jour-là, l’aînée de nos deux filles a choisi « Jane Smith » (son véritable nom), quand elle a remarqué que Jane était décédée en 1781.
En saisissant rapidement la carte de mes mains, ma fille a poussé un cri de joie et, avec le sens de l’humour que nous lui connaissons et que nous aimons, elle a dit : « Jane, c’est ton jour de chance ! »
Les enfants ressentent l’influence du temple
Depuis ce moment, j’ai beaucoup réfléchi à cette affirmation. Chaque fois, cette pensée me fait sourire et me réchauffe le cœur. Chacun de nos enfants aime le temple. Pas seulement parce qu’ils aiment rendre service aux membres de la famille qui ont traversé le voile, mais parce que c’est aussi un endroit où ils vont pour trouver direction, confort, paix et amour, non seulement pour eux-mêmes personnellement, mais pour les uns les autres. Ils choisissent d’être ensemble aussi souvent que possible. Je n’ai pas besoin de chercher bien longtemps pour savoir d’où vient leur amour pour le temple.

Lorsqu’ils étaient encore trop jeunes pour entrer dans le temple, ils nous encourageaient, leur père et moi, à y aller, car « ils étaient jeunes, mais assez grands pour prendre soin les uns les autres. » Il me semblait vraiment qu’ils ressentaient l’esprit dans notre foyer lorsque nous revenions du temple. On y ressentait alors plus de douceur, de gentillesse et de sainteté, un endroit à l’abri du monde extérieur.
Être centré sur le temple a une incidence générationnelle
Je repense à mon enfance et je vois les mêmes tendances. Malgré leurs moyens financiers limités, mes parents profitaient de chaque occasion possible pour aller au temple. Je me rappelle un long voyage en voiture aux États-Unis au milieu des années 1970. Je devais m’occuper de mes frères et sœurs plus jeunes dans les jardins d’un des temples afin que mes parents puissent faire une session. J’étais heureuse de le faire. J’aimais le sentiment que j’éprouvais dans ces beaux jardins et ce que je ressentais lorsque mes parents ressortaient du temple.

Des années plus tard, lorsque chacun de leurs enfants et petits‑enfants sont allés au temple pour la première fois, mes parents veillaient à être là pour offrir soutien et amour. Ils passaient aussi de longues heures à préparer des noms pour les ordonnances du temple. C’est pour cette raison qu’il y avait plus de noms que de temps pour accomplir ces ordonnances. Par conséquent, ils nous confiaient des noms à moi et à certains de mes frères et sœurs. Ceci nous a permis de développer une relation très étroite avec mes parents plus que jamais auparavant. J’ai clairement compris l’important travail qui était accompli, et j’ai commencé à partager leur passion pour l’histoire familiale.
Le temple nous donne une perspective éternelle
Le 28 novembre 2021, pendant que ma mère était à l’hôpital pour consulter ses spécialistes afin de déterminer les prochaines étapes de ses soins, elle a soudainement subi un arrêt cardiaque et il a fallu lui faire des traitements de choc pour rétablir son rythme cardiaque. Malheureusement, en raison de l’arrêt cardiaque, ses autres organes ont commencé à ne plus fonctionner adéquatement. On lui a dit qu’elle n’avait que quelques jours à vivre, car ses reins avaient cessé de fonctionner.

Ma mère était en paix, sentant que c’était une réponse directe aux prières qu’elle et mon père avaient faites. Ils avaient beaucoup de difficulté à décider s’il fallait ou non procéder à une deuxième chirurgie cardiaque. À ce moment-là, ni l’une ni l’autre de ces options ne semblaient bonnes.
Puisque ma mère ressentait que la décision avait été prise pour elle, elle comptait ses bénédictions et était reconnaissante du présent qui lui avait été donné, quelques jours de plus pour dire au revoir à la plupart de ses frères et sœurs et à ses enfants.

Lorsque j’ai rendu visite à ma mère pendant ces dernières heures qui lui restaient, nous avons discuté de ce qu’elle désirait comme arrangements funéraires. J’ai soudain ressenti son désarroi émotionnel.
Elle savait qu’elle allait bientôt revoir ses parents, sa sœur cadette, ses trois arrière-petits-enfants et d’autres membres de sa famille qui avaient déjà traversé le voile, et cela la réconfortait. Toutefois, la tristesse et des sentiments mitigés s’emparaient d’elle à l’idée de laisser son bien-aimé (mon père) et leurs enfants affronter les difficultés de la vie mortelle. Elle avait mené une longue carrière d’infirmière en partie à cause de son désir naturel de prendre soin des autres. Je voulais que maman se sente en paix et rassurée que tout irait bien pour nous malgré le fait qu’elle nous manquerait énormément.

Tout à coup, une idée m’est venue à l’esprit. J’ai présenté ce plan à ma mère et je lui ai dit de me « rejoindre » au temple. Nous avons décidé d’avoir bientôt une « sortie au temple ». Nous ferions le travail ensemble, mais de chaque côté du voile. Cette idée a immédiatement calmé mon cœur et j’ai vu la paix refléter sur son visage. Maman m’a regardé avec un sourire éclatant et elle a fait oui de la tête. Je peux témoigner que ce plan était un cadeau qui nous était offert dont nous avons profité à quelques reprises depuis son décès. Je l’ai sentie tout près de moi pendant que je servais au temple.
L’œuvre s’accélère … des deux côtés du voile
Je sais sans l’ombre d’un doute que cette vie n’est ni le début, ni la fin. Le travail continue. Les membres de notre famille qui sont de l’autre côté du voile sont là pour nous aider à accomplir cette œuvre. Le plan du bonheur unit les familles. Les membres de la famille attendent pour que nous fassions le travail qu’ils ne peuvent faire pour eux-mêmes. Cela ne s’arrête pas là, les ordonnances du temple continuent de nous apporter espérance, foi et direction pendant cette vie.

Lorsque nous nous tournons vers le temple, nous voyons clair. Même si nous ne pouvons pas physiquement entrer dans le temple, il y a bien des façons de contribuer au travail qui s’y accomplit en aidant ceux qui peuvent y aller.
Après le décès de maman, notre plus jeune, qui n’avait pas encore reçu sa dotation, est venu avec nous au temple chaque mois, peu importe le climat. Elle nous attendait dans la voiture ou dehors dans les jardins du temple, et ressentait les mêmes sentiments de paix, d’amour et de joie que nous ressentions à l’intérieur. Elle a trouvé clarté et réponses à ses prières et s’est sentie près de sa famille, tant les vivants que les morts.
Les temples sont la maison du Seigneur. Il veut et désire que nous y allions. Les familles ne sont pas parfaites, mais le plan pour les familles l’est. Les temples nous rapprochent de bien des façons.
Vraiment, « j’aime voir le temple ». (« Oh, j’aime voir le temple », Chants pour les enfants, 99)