Il y a quelques années, la présidente de la Primaire de notre paroisse m’a demandé de participer à une activité spéciale de Noël pour les enfants. L’idée était d’aller à la recherche de l’enfant Jésus. C’était un peu comme une course au trésor. Le groupe partirait de la classe de la Primaire ici à la chapelle à Cardston puis, en suivant différents indices, il passerait d’un endroit à un autre pour finalement arriver à l’étable du Remington Carriage Centre. À cet endroit, les enfants trouveraient Marie, Joseph et l’enfant Jésus. Mon rôle dans cette activité serait de personnifier l’ange du Seigneur faisant la première annonce : « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Luc 2:10-12)
L’enthousiasme pour Noël surpasse la révérence
L’activité a eu lieu le dernier jour de classe avant le congé de Noël et les enfants sont arrivés très excités. Ils se sont rassemblés dans la classe de Primaire, mais ils n’ont pas enlevé leur manteau, car on leur avait dit qu’ils iraient immédiatement à l’extérieur. Cependant, l’heure de l’activité approchait, mais aucune dirigeante de la Primaire n’était arrivée pour tout organiser. Il semblait qu’elles étaient toutes en retard, occupées à vérifier les derniers détails des différents arrêts que nous ferions avant d’arriver à la crèche.
J’étais donc le seul adulte dans la salle, et je n’avais aucun lien régulier avec la Primaire ni aucune autorité pour prendre les choses en main. J’avais réfléchi à ma responsabilité solennelle d’agir en tant qu’ange annonciateur, et j’étais découragé de voir que les enfants étaient très énervés. Je savais qu’ils devaient être dans un autre état d’esprit pour pouvoir comprendre le but de l’activité. J’avais envie de hausser le ton et de les réprimander, surtout lorsque les garçons ont commencé à courir à pleine vitesse et à se jeter contre la cloison de séparation vêtus de leur gros manteau et à se rouler par terre dans une cohue joyeuse et bruyante. Comment donc ramener tout le monde à l'ordre sans prendre des mesures disciplinaires extrêmes qui créerait sans aucun doute un climat négatif dans la pièce?
Le pouvoir de la musique sacrée l’emporte
Puis, un miracle s’est produit. Une jeune fille de notre paroisse est entrée dans la pièce. Elle avait probablement 17 ans. On lui avait demandé d’accompagner au piano le cantique d’ouverture. Elle s’est assise et a commencé à jouer de jolis cantiques de Noël. En peu de temps, les enfants se sont rassemblés autour du piano et ont commencé spontanément à chanter. L’atmosphère a complètement changé. L’Esprit du Seigneur a envahi la pièce. Quelques minutes plus tard, les dirigeantes de la Primaire sont arrivées et ont regroupé les enfants sans avoir à faire un seul reproche. Nous avons chanté un cantique, fait une prière et on m’a fait signe de m’avancer et de faire mon annonce devant un groupe d’enfants heureux et attentifs, enthousiastes de partir à la recherche de l’enfant Jésus.
Tout était bien grâce à la musique. Les cantiques sacrés et les chants de Noël ont toujours réussi à calmer l’esprit des enfants et des adultes et à créer l’harmonie. On nous dit dans la prière de Sainte-Cène que si nous nous « souvenons toujours de lui », nous aurons son Esprit avec nous. Peu de choses tournent nos cœurs et notre esprit vers le Christ plus sûrement, plus facilement et plus sereinement que des cantiques sacrés. J’ai gardé en mémoire la leçon que j’ai apprise en ce jour de décembre et cette leçon s’est avérée au fil des ans en chantant avec des chorales de l’Église, harmonisées en quatuors, me tenant sur le bout des pieds et chantant d’une voix puissante le chœur de l'Alléluia du Messie, en chantant dans des hôpitaux et des établissements pour personnes âgées ou en méditant les paroles pendant que je chantais avec l’assemblée lors de mes réunions de Sainte-Cène. Je témoigne du pouvoir merveilleux de la musique sacrée d’apporter l’Esprit à qui que ce soit n’importe quand.