Son histoire

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Note de l’éditeur: Le présent article est l’un des deux articles rédigés par un mari et une femme sur les sujets de pornographie et de dépendance sexuelle. Le but consiste à cultiver une image positive de d’intimité sexuelle et de la loi de chasteté. 

Mon expérience malheureuse avec la pornographie a commencé à l’âge de neuf ans quand un enfant du voisin m’a montré un magazine. Je me souviens d’avoir pensé que ces images étaient à la fois bizarres et drôles. Et je n’avais plus trop réfléchi dessus. Cependant, cette expérience a quand même piqué ma curiosité, surtout parce que personne autour de moi ne parlait jamais de sexualité.

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Finalement, mes parents m’ont fait « le discours ». Je me rappelle qu’ils m'avaient dit que j’aurais de grands problèmes si jamais ils me retrouvaient en train de regarder des images impures! Je sais qu’ils ont eu de meilleures intentions pour moi, mais au lieu de m’encourager de venir leur en parler, leurs paroles m’ont donné plutôt envie de cacher les images pornographiques que j'avais déjà regardées et de cacher tout ce que je regarderais dans l’avenir. J’avais vraiment peur de décevoir mes parents. C’est là où a commencé ma vie secrète, une vie qui durerait pendant les vingt prochaines années, ou presque.

Je savais que la pornographie était mauvaise. Mais, le cycle vicieux d’arrêter pendant de courtes périodes avant de retomber dans le piège m’a donné des sentiments extrêmes de dégoût qui m’ont hanté pendant toute ma jeunesse. D’une part, j’essayais de devenir une bonne personne; j'allais à l’église et j’assistais aux classes de Séminaire. À l'extérieur, j'avais l’air d’un enfant parfait; mais ce n’était qu’une partie de ma vie réelle. À l’intérieur, j’étais plein de mensonges, de déception et de honte. 

Je n’étais pas capable alors de bénéficier d’une grande partie de mon enfance. Je ne pouvais pas aller au temple, par exemple, et je ne pouvais pas non plus distribuer la Sainte-Cène. Je ne sentais pas digne du tout, mais j’ai quand même participer à ces activités-là parce que j'avais peur de confesser mes péchés. Ces actions ont tout simplement prolongé et amplifié mes émotions de honte, de dégoût et de culpabilité.

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Le repentir et la régression

Enfin, lors de mon 18e anniversaire, je ne pouvais plus vivre avec mes péchés. J’ai décidé d’en parler avec mon évêque. Je me rappelle avoir été si étonné par ses réactions si sympathiques. Il ne m’a ni réprimandé ni déshonoré. Il a par contre exprimé son amour pour moi. À cause de cette expérience, j’ai pu trouver le courage qu’il m’a fallu pour la partager avec mes parents. Il s’agit des meilleurs sentiments que j’ai jamais eus de ma vie. J’ai tout de suite pensé: « Comment se fait-il que j’aie pris si longtemps pour confesser? »

Ma mission m’a permis de trouver du répit et de l’abstinence. Une fois rentré de ma mission, par contre, j’ai fortement ressenti la tentation de nouveau. Et parce que je n’étais pas supervisé et parce que j'avais un accès facile aux technologies, je suis rapidement retombé dans mes mauvaises habitudes. 

J’ai toujours pensé qu’après avoir servi une mission, tout allait être bien. Que s’est-il arrivé? J’ai eu un témoignage! Enfin, la dépendance et un témoignage ne sont pas liés l’un à l’autre comme je le croyais. Dans les années qui suivaient, je connaîtrais des périodes d’abstinence, mais je finirais par être victime de mes mauvaises habitudes.

L’un des mensonges que Satan me chuchotait dans l’oreille est l’idée que je ne faisais aucun mal à personne. Mais en y réfléchissant, je peux maintenant voir que le diable me guidait vers une obscurité dominée par la dépendance. Que nous apprend Néphi, le diable « les mène par le cou avec une corde de lin, jusqu’à ce qu’il les lie à jamais avec ses fortes cordes » (2 Néphi 26:22).

Le mariage au temple vs. la pornographie

Après ma mission, j’ai réussi à rencontrer une femme incroyable et l’accompagner au temple avec dignité. Pendant que nous sortions ensemble, je lui ai raconté mes expériences avec la pornographie. Elle savait bien qu’il s’agit d’un problème de plus en plus commun, mais grâce à affirmation de l’Esprit, nous avons pu nous concentrer sur notre avenir ensemble.

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Je croyais qu’une fois que nous étions mariés, je traverserais avec succès la ligne d’arrivée pour me débarrasser une fois pour toutes la pornographie et qu’elle n’aurait plus d’influence sur moi. Mais, environ six mois après notre mariage, je me suis rendu compte que la pornographie n'avait rien à voir avec la sexualité, tout comme elle n'avait rien à voir avec le témoignage.

Mes activités de dépendance étaient d’autant plus graves. Non seulement je faisais des activités qui nuisaient à ma croissance personnelle, mais ce faisant, je brisais le cœur de ma femme. Je me rappelle que je m’en voulais tellement, même après avoir fait des alliances toutes récentes avec ma femme pour nous protéger l’un l’autre à jamais.

Au cours des prochaines années qui suivaient notre mariage, je croyais que ma seule solution consistait à lire les Écritures et de prier plus fréquemment. Il s’agissait alors d’un cycle vicieux. Je me pardonnerais; je m’efforcerais de faire mieux; et je retomberais de nouveau dans le piège et le cacherais jusqu’à ce que je ne puisse plus tolérer la douleur et finisse pas le pardon. Puis, c’était comme si j'avais le moral à zéro.

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Programme de traitement de la dépendance

Mes évêques m’avaient suggéré le Programme de traitement de la dépendance : Le programme en douze étapes dans le passé, mais ce programme n’était pas considéré une étape nécessaire du processus du repentir. Comment pourrais-je m'asseoir avec un groupe de toxicomanes? Ce n’était pas une partie de ma vie, jusqu’à ce que j’eusse décidé que j’étais prêt à tout essayer.

Mes réunions de groupe de soutien sont devenues l’un des endroits les plus sacrés sur la terre pour moi. Les personnes dans ce cercle figurent parmi les personnes les plus incroyables et spirituelles que j’ai eu le plaisir de connaître; elles sont devenues mes meilleures amies.

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L’image soumise par Les Nouvelles de l’église.

Grâce à ma participation à des réunions de soutien, j’ai appris la différence entre la confession, le repentir et le rétablissement. Plus tôt dans mon mariage, quand j’étais victime d’une récidive, j’étais également très insensible aux émotions de ma femme quand elle voulait partager ses sentiments ou ses blessures physiques causées par mes actions. Mes réactions du départ consistaient à la faire sentir coupable en lui prononçant des mots comme : « Comment penses-tu que je me ressens quand tu me dis cela? »; « J’ai repenti; laisse tomber! »…Je me présentais comme victime.

Mon groupe de soutien m’a aidé à comprendre qu’il s’agissait-là de la manipulation. Je me suis rendu compte que si ma femme avait la patience pour rester à mes côtés pendant ces moments difficiles, je devais également être patient avec elle et l'aider à surmonter le mal que je lui ai fait.

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J’ai appris que le parcours de la guérison est plus important que la destination. Il y aura plusieurs soirées très tardives dominées par des conversations difficiles, et il y aura beaucoup de sacrifices. Mais, je ne suis plus seul. En plus de mon groupe d’appui, j’ai invité ma femme à suivre ce parcours du repentir avec moi.

Et comme parent, j’ai appris comment utiliser des termes comme « pornographie », « sexe » et « dépendance » dans le lexique familial de tous les jours. Plus je parle de la sexualité du point de vue d’un parent aimant, plus il est facile pour mes bien-aimés de s’ouvrir et recevoir de l'aide. Je sais que le Père céleste aime chacun de Ses enfants et qu’Il désire nous aider tous et chacun. Je témoigne que Jésus-Christ est notre « notre avocat, qui connaît la faiblesse de l’homme et qui sait comment secourir ceux qui sont tentés ». Doctrine et Alliances 62:1).