Ceci est l’un de deux articles d’une femme et de son mari sur les sujets de la pornographie et de la dépendance sexuelle. Leur objectif est d’encourager une vision positive de la sexualité, de l’intimité sexuelle et de la loi de chasteté.
Après notre mariage, au fil des années nous sommes devenus conscients que mon mari avait des difficultés et une faiblesse avec la pornographie. Mais en tant que couple, nous ne connaissions pas les signes qui indiquaient une dépendance. Sans cette connaissance, je ne pouvais pas comprendre pourquoi il devenait si distant; et à cause de ses mensonges, j’ai commencé à douter de mes instincts et des inspirations du Saint-Esprit que j’avais reçues.
Lorsque nous avons approché la possibilité de nous engager l’un à l’autre, mon chéri m’a avoué avoir lutté avec la pornographie dans le passé et de s’être repenti de ses péchés en se confessant à un évêque. Avec la confirmation de l’Esprit, je n’ai jamais douté qu’il devait être mon mari. Je croyais que le passé devait être oublié et laissé derrière, c’est donc ce que nous avons fait.
Comprendre la dépendance et les tromperies de Satan
Nous avons limité, sans le vouloir, notre compréhension de l’ampleur de sa lutte. Parce qu’il n’avait jamais partagé la profondeur de son passé, mes yeux se limitaient aux seuls événements survenus après notre mariage. Mon mari pensait qu’il pouvait gérer cette bataille tout seul. Il ne voulait pas admettre à moi, ni à lui-même, à quel point il luttait réellement. J’avais l’impression qu’à chaque fois que cela se reproduisait, je me retrouvais sur une trajectoire où je n’avais aucun contrôle de la direction que cela prendrait. Personne ne semblait avoir de réponses pour moi au-delà du fait que je devais pardonner et continuer à avancer.
Mon mari refusait que la dépendance soit une possibilité, et j’étais continuellement maintenue dans l’obscurité de ma réalité. En conséquence, nous nous sommes nourris des mensonges de Satan :
- « Il n’a pas participé à cela depuis si longtemps – peut-être que nous avons seulement besoin de faire un peu de nettoyage dans nos actions. »
- « La pornographie est si répandue dans le monde – peut-être qu’il y aura toujours des moments de lutte inévitable. »
Cependant, en combattant cet ennemi, nous en sommes venus à comprendre que toute participation dans un comportement indésirable, malgré le désir d’arrêter, est une dépendance.
Alors que mon mari participait à des groupes de soutien pour tuer ce monstre, je me suis retrouvé dans le besoin de devoir être aidée moi-même. Pour lui, la confession a initié les merveilleux sentiments du repentir; pour moi, sa confession a ouvert des sentiments de douleur et de trahison. D’après mon expérience, le pardon n’aboutit pas toujours à la fin de l’angoisse et du chagrin: les répercussions peuvent durer tellement plus longtemps.
En réalité, je savais déjà que la lutte interne de mon mari n’avait rien à voir avec moi, mais je vous promets que ce n’est pas ce que je ressentais. Même lorsque mon mari ne participait plus dans ce mauvais comportement, je souffrais toujours de la confiance brisée et je réapprenais à redevenir vulnérable avec mon cœur.
Je vivais avec les mensonges que Satan nous lance constamment:
- « Tu n’es pas à la hauteur. »
- « Fais juste abandonner, de toute façon ton conjoint ne veut pas être avec toi. »
- « Tu n’es pas assez forte pour pardonner, et encore moins pour continuer à avancer. La douleur est trop insupportable. »
- « Ce n’est pas de l’amour. Le véritable amour ne te ferait pas cela. »
Avoir besoin d’aide et trouver du soutien
Comme Alma le jeune, je peux comprendre les sentiments comme ressentir la terre trembler et tomber sur le sol parce qu’on est trop faible. Comme Mormon l’a expliqué, « (Alma) devint faible, de sorte qu’il ne pouvait plus bouger les mains; c’est pourquoi, il fut pris par ceux qui étaient avec lui, et porté, impuissant » (Mosiah 27:19).
D’après ces mots, je savais que j’avais besoin d’amies qui avaient vécu la même trahison; des amies qui pourraient me comprendre et me soutenir; des amies qui portaient les même cicatrices. Satan voulait que je me cache et que je souffre seule. Il ne voulait pas que j’aille vers les autres.
Rosemary M. Wixom l’a si bien dit : « Individuellement, nous sommes fortes. Ensemble avec Dieu, rien ne peut nous arrêter » (« Le respect de nos alliances nous protège, nous prépare et nous donne du pouvoir », Le Liahona, mai 2014).
Pour que je puisse trouver la guérison, j’ai demandé de l’aide et les conseils de ceux qui ont parcouru – et marchent – ce chemin. Le Programme de traitement de la dépendance et le Guide de soutien pour les conjoints et les familles m’ont fourni des groupes de soutien aux conjoints et aux membres de la famille qui m’ont aidé à guérir et à secourir mon âme.
Jésus-Christ peut nous guérir
J’ai appris que je peux vraiment pardonner et être guérie de la douleur que j’ai subie. J’ai appris que le pardon ce n’est pas croire que les actions de mon mari sont correctes et que ses choix n’ont pas d’importance ou que je dois oublier et agir comme si cela n’était jamais arrivé. Le pardon, c’est être capable de reconnaître et de surmonter la grande douleur que j’ai ressentie et d’offrir tous mes sentiments à mon Sauveur.
Jésus-Christ est la source de ma guérison. J’apprends continuellement que le pardon est un processus plutôt qu’un événement unique. Avec le temps et la prière pour obtenir de l’aide, le pardon était et est possible.
Mon Écriture préférée est 2 Néphi 10:20 où Jacob déclare : « Et maintenant, mes frères bien-aimés, étant donné que notre Dieu miséricordieux nous a donné une si grande connaissance à ce sujet, souvenons-nous de lui, et délaissons nos péchés, et ne gardons pas la tête basse, car nous ne sommes pas rejetés; néanmoins, nous avons été chassés du pays de notre héritage; mais nous avons été conduits dans un pays meilleur, car le Seigneur a fait de la mer notre sentier, et nous sommes dans une île de la mer. »
Bien que j’aie été « chassée » de la vie que j’avais planifiée pour moi-même, je sais que j’ai besoin de continuer à apprendre à propos de l’exemple du Christ et à toujours me souvenir de lui. En m’efforçant de vivre mes alliances, je permets à mon Sauveur de m’aider à naviguer les eaux et calmer les mers agités qui viendront tout au long de ma vie. Je sais qu’il mènera ma famille sur le chemin vers la terre promise.
Il n’y a pas de limite à l’amour de Dieu, je sais qu’il a pourvu le chemin vers ma guérison. Mon Père céleste est au courant de ma situation et ne me laissera pas sans réconfort, mais c’est ma responsabilité de rechercher les outils qu’il a mis à ma disposition et de les utiliser. J’ai ressenti mon Sauveur lors de ces réunions sacrées du programme du traitement de la dépendance et le programme de guide et de soutien pour les conjoints et les familles à travers les paroles prononcées, les idées partagées, les accolades que j’ai reçues et l’atmosphère dans laquelle le Saint-Esprit était présent. J’ai été témoin de l’amour du Sauveur par les paroles encourageantes, les mains réconfortantes et les actions compatissantes des autres.
