À l’âge de 80 ans, l’ancien maitre-chien Ron Purvis a eu le cœur brisé à plusieurs reprises, soit à chaque fois qu’il perdait un autre chien bien-aimé. Il pleure facilement lorsqu’il parle de la perte de Shadow et de Breton, puis de Chilly et de Sparkle.
[Traduction] « J’ai créé des albums photos de chacun de mes chiens, mais je ne peux pas compléter les quatre derniers parce que je pleure trop », explique-t-il.
Ces temps-ci, il oriente son amour et son attention vers ses huskies sibériens Flags Up et Amira, des chiens d’exposition canadiens qui accueillent des visiteurs au foyer de Ron, à Mission, en Colombie-Britannique, avec des hurlements de joie.
Foyer de chiens
Converti à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours il y a 11 ans, Ron sert dans sa paroisse comme représentant pour les jeunes adultes. Il aime tellement les missionnaires et l'œuvre missionnaire. Le chemin de sa vie a connu de nombreuses expériences différentes depuis ses débuts dans l’Iowa, aux États-Unis, son déménagement à Calgary, sa carrière comme maître-chien professionnel et sa décision éventuelle de joindre l’Église.
Son foyer est un sanctuaire dédié à ses chiens et à l’évangile. Des photos et des peintures de chiens sont disposées le long des murs. Des chiens en peluche et des figurines de chiens remplissent toutes les surfaces. Même les serviettes ont des photos des chiens dessus.
[Traduction] « Je suis pas mal bavardeur quand je parle des chiens, des œuvres d’art sur mes murs, des photos de l’église sur mes murs et de ma conversion », explique-t-il. « Et cela me rend très émotif ».
Ron a déménagé à Calgary à l’âge de 24 ans, quand il a accepté un poste comme enseignant de français et d’allemand au secondaire. Quinze ans plus tard, sa vie a changé à jamais quand il a vu une photo de [traduction] « la plus magnifique race de chiens que j’ai jamais vue », se souvient-il. « J’ai découvert que c’était un keeshond, soit le chien naturel non officiel de la Hollande ». Le keeshond est un chien de taille moyenne qui a une double couche de poils mats de couleur argentée et noire, et une queue collerette et frisée.
Il voulait tellement en avoir un qu’il avait continué sa recherche jusqu’à ce qu’il ait trouvé deux éleveurs de chiens. Il a tenté en vain de les retrouver, mais ils étaient tous les deux occupés à présenter des chiens aux expositions qu’ils ne lui ont pas répondus. Il a alors découvert où ils allaient présenter des chiens ensuite et a assisté à l’exposition.
[Traduction] « J’ai fait ce que l’on ne doit pas faire », explique-t-il. « J’ai tenté de parler à l’éleveuse juste avant qu’elle entrait son chien dans l'arène ». Une chose menant à une autre et Ron a pu acheter son premier petit keeshond, mais à condition qu’il entre Shadow dans les expositions pour chiens. Ainsi commença sa participation aux expositions et à l’entraînement de chiens.
Victoires et défaites
Il faudra entre deux et trois ans d’entraînement à la fois rigoureux et compétent pour préparer un chien pour des expositions. [Traduction] « Si tu veux entraîner un chien, il ne s’agit pas de crier tout simplement ‘assis’ encore et encore », explique-t-il. « C’est comme si ta mère te demande de nettoyer ta chambre, puis, 15 minutes plus tard, elle te demande encore...et encore. Puis, elle entre dans une rage folle. Que ce soient des chiens ou des enfants, tu leur fais une commande une seule fois, puis tu la renforce ».
Il a eu probablement entre 18 et 20 chiens dans sa vie d’adulte, dit-il. Ils n’étaient pas tous des chiens d’exposition, par contre. Et il n’a jamais tenu compte du nombre de championnats qu’ils ont gagnés.
[Traduction] « J’ai eu mes quatre chiens extraordinaires (ses quatre derniers chiens) et je me disais qu’ils seraient mes derniers chiens », se rappelle Ron, les larmes aux yeux. Et peu à peu, ils me quittaient un à la fois. D’abord, j’ai perdu la mère, suivie de son fil, qui avaient tous les deux le cancer. Ensuite, j’ai perdu Chilly. J’avais encore Sparkle, mais nous nous ennuyions tous les deux d’autres chiens dans la maison. C’est à ce moment-là que j’ai reçu Flags-Up d’un éleveur en Pologne; peu après, Sparkle, puis Amira sont morts. J’ai eu besoin de chiens ; un seul ne me suffisait plus. »
Trouver la religion
Il y a envions 15 ans, des missionnaires de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ont cogné sur la porte de Ron. Il avait peu de bonnes choses à leur dire. [Traduction] « Avant que je ne sois déménagé à Calgary, j’habitais à Colorado, près de la frontière de l’Utah. J’ai eu un savon de la part de certains gens dans le coin qui détestaient les Mormons. Ils me disaient que les Mormons étaient hypocrites, qu’ils ne respectaient pas le peuple et qu’ils (les habitants) se sentaient souvent rejetés. J’ai raconté tout cela aux missionnaires. Ils m’ont écouté, puis m’ont demandé, ‘Est-ce que nous pouvons revenir la semaine prochaine?’ J’ai dit, [traduction] ‘D’accord, et je vous promets que je la fermerai et vous écouterai.’ Je les écoute toujours et ils sont toujours mes amis, même aujourd’hui. »
Un grand nombre de missionnaire l’aurait visité au cours des trois années qui suivaient cette visite. Il a fallu un missionnaire puissant de Nevada et une manifestation spirituelle chez Ron avant qu’il (Ron) ait décidé d’être baptisé. Le missionnaire en question, James Hayward, et Ron se sentaient comme s’ils se connaissaient avant, peut-être dans la préexistence. Puis, un soir, lorsque Ron écoutait de la musique, il a senti une voix lui dire, [traduction] « Ron, il est l’heure de te faire baptiser. Tu es acceptable devant Dieu et toutes tes questions seront répondues un jour ».
Puis, une tournure miraculeuse d’événements s’est produite que Ron ne comprend toujours pas aujourd’hui. Elder Hayward et Elder Dillon Kearl, les deux missionnaires d’Edmonton qui avaient appris l’évangile à Ron, ont eu la permission de retourner pour son baptême. Hayward a baptisé Ron.
Des larmes coulaient sur leurs joues lorsqu’il se souvenait du jour de son baptême. La vie est très différente aujourd’hui. Il était viticulteur et préparait son propre vin, qu’il consommait. Mais, il a tout abandonné. Il n’a plus participé aux expositions de chien le dimanche. Sa vie est remplie d’amour ; il a reçu des réponses à ses prières.
[Traduction] « Je ne suis pas très bon à lire les Écritures tous les jours », réfléchit-il. « Je ne les comprends toujours pas. Je ne suis pas très bon à lire les leçons. Pourtant, Dieu me bénit tellement. Il m’a donné Flags, puis Amira, quand j’en ai vraiment eu besoin d’eux. Il nous montre le chemin, vraiment.
[Traduction] « Les chiens d’exposition et l’évangile nécessitent tous les deux le dévouement, l’amour et la foi, » conclut-il.