Je dirais que je suis une personne distraite de nature. Il n’y a pas que moi qui pense ainsi. C’est aussi ce que croient les gens qui ont fait partie de ma vie : des professeurs frustrés parce qu’encore une fois, j’avais oublié un travail qui était dû plusieurs jours auparavant, des médecins qui m’avaient facturée pour avoir manqué des rendez-vous, des amis qui ne voulaient plus rien me prêter, car j’oubliais pendant trop longtemps de leur rendre ce qu’ils m’avaient prêté, etc. Ma pauvre mère qui me demandait d’aller chercher quelque chose dans nos réserves au sous-sol, se tenant ensuite en‑haut de l’escalier attendant que je crie : « Qu’est-ce que tu voulais que je vienne chercher déjà ? » Mon frère m’a taquinée pendant son discours comme maître de cérémonie à mon mariage, disant en plaisantant que je lui avais téléphoné pour lui demander avec qui je me mariais.
Une faiblesse qui devient un problème
Est-ce une faiblesse d’être distrait ? Dans mon cas, s’en est une. Cela m’a causé beaucoup d’embarras, de préoccupation et d’inquiétude. Et si j’oubliais de donner le médicament d’ordonnance à mon enfant au bon moment? Je m’inquiète que si j’oublie d’apporter la purée de pommes de terre au souper de Noël de la paroisse, il n’y en aura pas assez. Un jour, j’ai accepté, des semaines à l’avance, de remplacer la choriste pour notre réunion de Sainte-Cène. Le dimanche en question, j’étais là, assise avec les autres membres de l’assemblée me demandant qui allait diriger la musique lorsque la pianiste a commencé à jouer.
Le pouvoir de rendre fortes les choses qui sont faibles vient de notre ami et sauveur Jésus-Christ. « Et si les hommes viennent à moi [Jésus-Christ], je leur montrerai leur faiblesse. Je donne aux hommes de la faiblesse afin qu’ils soient humbles; et ma grâce suffit à tous les hommes qui s’humilient devant moi; car s’ils s’humilient devant moi, et ont foi en moi, alors je rendrai fortes pour eux les choses qui sont faibles. » (Éther 12:27)
Étapes pour qu’une faiblesse devienne une force
La première étape pour moi a été d’admettre humblement que ma nature distraite était une faiblesse et que j’avais besoin de l’aide du Sauveur. Je savais que je devais être une personne fiable, surtout dans les appels à l’Église qui m’avaient été confiés. J’ai commencé à comprendre qu’en étant distraite, je donnais l’impression d’être une personne négligente ou condescendante. Je désirais être une meilleure personne.
La deuxième étape a été de croire avec foi que cette faiblesse pouvait devenir une force avec l’aide du Sauveur. J’ai demandé de l’aide dans mes prières, mais j’étais encore trop embarrassée pour demander de l’aide à qui que ce soit d’autre. Un jour, j’ai pleuré lorsque mon mari, Jason, a ri en plaisantant après que j’ai oublié où j’avais mis mes clés… une fois encore. Je lui ai expliqué comment c’était embarrassant d’oublier où je mettais les choses, et je lui ai dit que je croyais que c’était plus que de la distraction. Je lui ai dit « Et si quelque chose ne va pas chez-moi? Et si je souffre d’une maladie mentale? ». Je craignais vraiment que c’était quelque chose qui ne pouvait pas être corrigé.
Je ne lui avais jamais parlé de ces craintes auparavant, et j’avais toujours essayé d’en rire comme tout le monde. Ça a été un point tournant pour moi. Quand je repense à cette époque, il me semble que lorsque j’ai admis, à moi-même et aux autres, que j’avais vraiment besoin de soutien, j’ai commencé à recevoir de l’aide de toutes sortes de sources.
Il faut des efforts et de l’aide pour s’améliorer
Jason m’a réconfortée et m’a dit qu’il m’aiderait. Nous avons discuté de techniques pratiques : je mettrais toujours les clés sur le crochet près de la porte d’entrée dès que j’entrerais dans la maison. Nous avons placé un bloc-notes aimanté sur la porte du réfrigérateur et un calendrier sur le côté. Chaque dimanche après-midi, nous examinions nos listes de choses à faire. Avec les avancées technologiques, j’ai appris à enregistrer mes promesses, mes rendez-vous et mes inspirations spirituelles dans mon application de choses à faire et dans mes calendriers en ajoutant des alarmes de rappel. En fait, je me suis littéralement mise prendre des notes lorsque je planifiais quelque chose. Du point de vue santé, nous avons commencé à faire de meilleurs choix alimentaires, à faire de l’exercice afin d’avoir moins de perte de mémoire.
Bien que j’oublie beaucoup de choses, il a toujours été important pour moi de me rappeler que je ne suis jamais oubliée. Jésus-Christ a dit : « Une femme oublie‑t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, Moi je ne t’oublierai pas. Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; Tes murs sont toujours devant mes yeux. » (Ésaïe 49:15-16). L’aide que j’ai reçue a été pour moi la voie qui m’a aidée à faire d’une faiblesse une force.
Cette force est venue du fait que je sais que je peux gérer les résultats embarrassants de ma nature distraite en demandant du pouvoir par la prière et en me rappelant d’exprimer ma gratitude pour l’aide que je reçois chaque jour.