En tant qu’écrivain débutant, j’ai parfois eu des désaccords avec mes éditeurs. Cependant, j’ai vite appris à suivre leurs conseils, car leur expérience l’emportait invariablement sur la mienne. De la même manière, j’ai découvert au fils des années que suivre les conseils de nos dirigeants entraîne de merveilleuses bénédictions.
À la fin du mois d’août 1977, mon épouse Betsy, nos quatre enfants, Sasha notre chienne et moi nous nous sommes dirigés vers la magnifique île de Vancouver dans une wagonnette lourdement chargé tirant une petite remorque. J’allais bientôt occuper un poste de professeur d’histoire au nouveau North Island College (NIC) à Campbell River, modestement surnommé « la capitale mondiale du saumon ».
Lors de notre premier dimanche là-bas, nous avons assisté aux réunions des Saints des Derniers Jours dans la salle des Aigles (Ordre Fraternel des Aigles), qui empestait la fumée de cigarette et de bière rancie du bar attenant. La branche était plutôt une brindille. Elle avait été organisée un an plus tôt et regroupait une vingtaine de membres actifs qui nous ont chaleureusement accueillis. Mais nous avons vite constaté que tout n’allait pas bien dans la branche. La moitié des membres, y compris le président de la branche, voulaient que la branche soit dissoute et que les membres retournent à la plus grosse branche de Courtenay, à une cinquantaine de kilomètres de là. La présidence de pieu, cependant, se sentait inspirée par le fait que la branche devait continuer.
Je fus rapidement appelé comme conseiller dans la présidence de branche. L’année suivante, la branche a eu du mal à survivre. Il n’y a pas eu de baptême et nous n’avions pas pu trouver de lieu plus approprié pour nous réunir. Un point positif fut qu’au cours de l’été, un groupe de Saints des Derniers Jours passionnés de pêche, pour la plupart originaires de l’Utah, passèrent quelques semaines à Campbell River et assistèrent à nos réunions.
Le sentiment de dissolution persista et en janvier 1979, la présidence de pieu vint discuter de l’avenir de la branche. Finalement, le président de branche fut relevé et je fus appelé pour le remplacer. Lors de ma mise à part, le président de pieu me rassura que c’était la volonté du Seigneur que la branche continue et qu’il me révèlerait, ainsi qu’à mes conseillers, la voie à suivre.
L’une des premières choses que nous avons faites en tant que nouvelle présidence fut d’organiser une cérémonie en plein air au lever du soleil au cours de laquelle, entre autres choses, nous avons demandé à notre Père céleste d’augmenter le nombre de membres et de trouver un lieu de réunion plus approprié.
Notre Père céleste entendra-t-il nos prières?
Peu de temps après, nous avons reçu le dossier d’un membre, Woodrow (Woody) Green. Un soir, je lui ai rendu visite ainsi qu’à son épouse, Margaret, qui n’était pas membre. Woody était un peu bourru, mais Margaret était très aimable. Woody était un Albertain qui n’avait pas été actif dans l’Église depuis des années. Il m’a cependant montré fièrement son certificat de diacre, signé par un certain Hyrum Smith. « Hyrum Smith? » Je lui ai dit : « Quel âge avez-vous, frère Green? » Cela le fit sourire et sa mauvaise humeur s’évapora. En fait, il était dans la soixantaine et lui et Margaret avaient pris leur retraite et s’étaient installés à Campbell River. Les Green me promirent de venir à l’église lors de la visite de leurs petits-enfants, qui étaient tous des membres actifs.
Peu de temps après avoir rencontré les Green, j’ai reçu un appel téléphonique du président de la mission de Canada Vancouver. Il m’a dit qu’il avait affecté un couple missionnaire senior dans une zone de l’île, mais que cette zone ne disposait pas d’endroit où garer leur roulotte de camping. « Est-ce que Campbell River a un tel endroit? » « Oui! » Lui ai-je répondu, en supposant que nous en avions un. Ainsi, Elder Frampton et sœur Frampton se joignirent à nous. Quelle bénédiction!
En fait, le premier dimanche où les Frampton vinrent à l’église, Woody et Margaret vinrent également. Les deux couples se lièrent d’amitié. Woody fut bientôt réactivé et Margaret fut baptisée par lui. Finalement, Woody est devenu mon premier conseiller et Margaret la présidente de la Société de Secours. Au cours des mois qui suivirent, les Frampton enseignèrent et baptisèrent plusieurs autres personnes, dont David Corlett, un jeune homme doté de compétences en construction, dont nous allions avoir besoin plus tard. Il y a également eu plusieurs familles membres de l’Église qui ont emménagé dans notre localité.
D’autres bénédictions sont arrivées
En décembre 1979, l’Église pentecôtiste mit sa chapelle en vente. C’était un beau bâtiment avec des plafonds cathédraux en bois verni. En contraste avec la salle des Aigles malodorante, c’était le paradis. J’ai immédiatement contacté le président de pieu et peu de temps après, un représentant en bâtiment de l’Église nous a rendu visite. Il a été tout aussi impressionné par la chapelle. Mais il y avait un problème. Bien que la participation aux réunions de Sainte-Cène ait considérablement augmenté, elle n’avait pas encore atteint le seuil justifiant la construction d’un bâtiment. Le représentant m’interrogea sur la branche, et je lui ai mentionné que la participation augmentait en été avec les visiteurs venant de l’Utah. « C’est ça! » s’est-il exclamé. Apparemment, l’Église a fait une exception dans les zones touristiques. En fait, dans certains endroits, comme le parc du lac Waterton en Alberta, la chapelle est fermée pendant l’hiver. Le représentant est retourné au siège de l’Église et a rapidement fait une offre. Malheureusement, l’offre fut rejetée en faveur d’un salon funéraire. Nous étions dévastés.
Quelques mois plus tard, j’étais devant ma maison en train de laver ma voiture lorsque le pasteur pentecôtiste est passé. Il m’a demandé si notre Église était toujours intéressée par l’achat de la chapelle. Il m’expliqua que pour que la chapelle soit transformée en salon funéraire, un changement de zonage était nécessaire. Le soir où le changement de zonage fut discuté lors d’une réunion du conseil municipal, la salle était rempli de résidents locaux. Ils se sont violemment opposés au changement, et celui-ci a été rejeté. J’ai immédiatement téléphoné à Salt Lake City et une nouvelle offre fut faite et, à notre grande joie, elle fut acceptée. Le premier juin, une réunion spéciale jubilatoire eut lieu dans notre belle chapelle.
Les travaux de rénovation ont immédiatement commencé pour transformer la chapelle pentecôtiste en lieu de culte des Saints des Derniers Jours. Les frères Woody Green et David Corlett furent chargés des travaux. Quinze ans plus tard, Campbell River, devenue alors paroisse, eut une nouvelle chapelle construite par l’Église. En repensant au matin de notre service au lever du soleil, je suis convaincu que le Seigneur a souri à propos de nos efforts pour suivre la révélation de la présidence de pieu selon laquelle Campbell River devait continuer à être bénie par la présence de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.