Comme beaucoup d’enfants au Canada, je me souviens d’avoir chanté « Ce pays est ton pays, ce pays est mon pays, de Bonavista à l’île de Vancouver ». Cela me faisait sentir très patriotique et me donnait un sentiment d’appartenance. Pourtant, dans mon monde très restreint du sud de l’Alberta, ma compréhension de « ce pays » était très limitée. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, en raison d’un assignement de 11 ans dans l’Atlantique, je serais à Terre-Neuve avec mon épouse et mon petit groupe d’enfants, chantant cette chanson à tue-tête en direction de la magnifique et historique communauté de Bonavista, à Terre-Neuve. Il ne m’était jamais venu à l’esprit non plus qu’à peine 10 ans plus tard, un nouvel assignement me ferait parcourir les magnifiques paysages de l’île de Vancouver. Aujourd’hui, toutes ces années plus tard, mon idée du Canada s’est élargie et je sens vraiment une appartenance et un patriotisme envers ce pays.
J’ai eu le rare et passionnant privilège non seulement de voyager à travers le Canada, mais aussi d’interagir avec beaucoup de membres fidèles de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours d’un océan à l’autre et d’être influencé par eux! J’ai appris de première main ce que le président Boyd K. Packer a enseigné en 2004 : « Que personne ne sous-estime la puissance de la foi des saints des derniers jours ordinaires » (« L'un de ces plus petits », Conférence Générale, octobre 2004). Je ne pense pas qu’aucune de ces âmes choisies que j’appelle maintenant mes amis ait une page Wikipédia, ait publié des livres ou ait reçu l’Ordre du Canada. Pourtant, je pense vraiment que la promesse de la première section des Doctrine et Alliances s’est accomplie dans leur vie : « mais afin que chacun parle au nom de Dieu, le Seigneur, le Sauveur du monde » (Doctrine et Alliances 1:20).
Sion dans les Maritimes
Les saints de Terre-Neuve sont un parfait exemple de ces âmes choisies. Juste avant un voyage de deux semaines depuis la Nouvelle-Écosse pour visiter toutes les branches de Terre-Neuve, nous avons découvert qu’un plafond de notre maison était très mouillé. Comme les prévisions annonçaient une semaine de fortes pluies et que nous n’avions pas le temps de faire les réparations correctement, nous avons été obligés de nous protéger contre d’autres fuites avec la chose la plus absorbante que nous pouvions trouver dans la maison : une couche… ou deux.
Avec ces couches en place et ne sachant pas si notre plafond serait encore intact à notre retour, nous sommes partis pour une aventure inconnue en traversant l’Atlantique Nord et en conduisant sur toute la longueur de cette île surnommée « Le Rocher ». Nous avons été accueillis par un président de branche des plus humbles et fidèles. Il a accepté notre offre d’organiser un « coin de feu » pour sa petite branche, bien qu’avec son expérience limitée dans l’Église, il n’avait jamais entendu ce terme auparavant. Sa famille ne nous a pas seulement ouvert leur maison, mais aussi leur cœur. Nous avons vu dans ce petit coin de Terre-Neuve une famille qui, bien que loin du courant dominant de l’Église, aimait le Sauveur et Son Église et donnait tout ce qu’elle avait pour édifier le Royaume. Nous avons ressenti la puissance de ces saints des derniers jours ordinaires, mais extraordinaires partout à Terre-Neuve.
Plus tard, je suis retourné dans une autre région éloignée de Terre-Neuve où une sœur bien-aimée m’a suppliée d’apporter ses dîmes soigneusement épargnées au président de la branche, qui vivait à des heures et des heures de là. En raison de l’immense géographie et des circonstances familiales, elle n’était pas allée à l’église depuis des années. Pourtant, elle avait respecté ses alliances, y compris le paiement de sa dîme, même lorsqu’elle n’avait personne à qui la donner. J’ai été honoré de pouvoir m’acquitter d’une telle responsabilité sacrée. Sa foi, son dévouement et son discipulat silencieux continuent de me motiver et m’inspirer.
Le pouvoir vient lorsque nous unissons nos voix et nos cœurs
Il n’est pas nécessaire de vivre longtemps dans la région d’Halifax pour reconnaître la profondeur de la foi et de l’engagement qui sont à la base de la vie des saints des Maritimes. Je ressens encore la puissance d’une classe de l’Institut, alors que nous terminions une étude sur Joseph Smith et le rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ. Le cantique de clôture était « Au grand prophète » (cantiques, no.16), et on m’a demandé de les accompagner au piano. Nous n’étions pas très loin dans le cantique lorsque j’ai levé les yeux et j’ai vu que tous ces jeunes adultes fidèles étaient debout et chantaient avec énergie ce grand cantique du rétablissement. Je n’ai aucune idée qui s’était levé le premier ni du temps qu’il fallut aux autres pour faire de même, mais l’Esprit était palpable alors que ces jeunes, qui remplissaient la chapelle, se levaient pour louer cet homme « qui a vu Dieu le Père. » Ils louaient ainsi Dieu lui-même.
Des années plus tard, lors d’une visite dans l’Est du Canada, nous avons rencontré une sœur très chère que nous avions connue et aimée. Bien qu’enserrée par de graves difficultés familiales, elle a partagé avec nous une phrase qu’elle répétait souvent pour pouvoir continuer à avancer et progresser face à une telle adversité. Maintenant, cette phrase est collée sur notre réfrigérateur depuis des années et nous inspire à aller de l’avant : « Il y a un Dieu; il a un plan; c’est pour mon bien. »
Les expériences de frère Pilling avec les saints à travers le Canada se poursuivront la semaine prochaine. Ne les manquez pas!