L’appel de père

Lorsque je réfléchis sur mon expérience comme père, il y a une occasion qui se répète à maintes reprises dans mon esprit. Quand mes enfants étaient jeunes, il s’endormait souvent dans notre lit à côté de ma femme pendant que j’étudiais tard dans la nuit. Cela veut dire qu’il n’y avait pas de place pour moi dans notre lit quand il était temps de me reposer. Je me retrouvais souvent forcé de me reposer sur le fauteuil ou dans le lit de l’un de mes enfants, avec une toute petite couverture et un oreiller. Cela ne m’a jamais dérangé, aussi épuisé que je sois. Voir mes enfants se relaxer et se coucher à côté de ma femme était toujours une source incroyable d’inspiration pour moi. Il me pousse à vouloir devenir un meilleur mari et père, et me redonne le courage de confronter mes craintes.

J’ai souvent pensé que c’est de cette façon que notre Père céleste pense de nous. Bien qu’il reçoive relativement peu en retour pour les bénédictions qu’Il accorde sur l’humanité. Il continue de donner à cause de l’amour et de la compassion qu’Il a pour nous. Son dévouement à Ses enfants est à la fois inspirant et intimidant. C’est inspirant parce que c’est une grande source de réconfort de savoir que nous avons un Père bienveillant qui est là pour nous quand nous avons besoin de Lui. C’est intimidant parce qu’Il s’attend au même niveau de dévouement de ceux qui sont responsables de veiller sur Ses enfants d’esprit.

L’amour dont nous faisons preuve envers Dieu lorsque nous nous forçons de devenir comme Lui, c’est ce qu’Il demande de nous tous. C’est Son exemple que j’essaie d’imiter dans ma vie. Le plan de Dieu est clairement énoncé dans le livre de Moïse : « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (Moïse 1:39).

Les pères sont irremplaçables

Lorsque mes yeux ont été ouverts à l’énorme responsabilité de l’appel de père, il est davantage clair que devenir père est un processus qui dure toute une vie et qui grandit grâce à l’expérience. Le rôle d’un père équivaut le dévouement de suivre un chemin bien loin de l'idéal. Grand nombre des meilleurs pères ne sont pas des pères biologiques. Certains d’entre eux sont célibataires et arrivent à peine à survivre. Certains sont divorcés et voient rarement leurs enfants. D’autres sont encore débordés par ce qu’Elder Holland décrit comme « le poids de la peur du jeune père » (Jeffrey R. Holland, « Un sacrificateur des biens à venir », L’Étoile, novembre 1999). Certains pères ont perdu tous leurs repères et n'arrivent plus à comprendre la responsabilité

Être né dans une famille avec un père aimant est l’une des plus grandes bénédictions qu’un enfant ne puisse jamais avoir. Mais, ce n’est certainement pas le cas pour un trop grand nombre d’enfants. Nous vivons une période d’une pandémie grandissante de foyers privés de pères (Farrell, Warren et John Gray, The Boy Crisis [2018]). Nous devons être vigilants de l’objectif et des grandes possibilités qui attendent les pères qui prennent un rôle actif dans leur foyer. Rien ne peut remplacer un père juste ni dans nos foyers ni dans notre société. La contribution d’un père dans le monde et dans la vie d’une génération montante est irremplaçable.

Elder D. Todd Christofferson a déclaré : « La paternité nous expose, nous les hommes, à nos propres faiblesses et aux choses pour lesquelles nous devons nous améliorer. La paternité exige des sacrifices, mais elle procure d’incomparables satisfactions et de la joie. L’exemple suprême est à nouveau notre Père céleste : il nous a tant aimés, nous ses enfants d’esprit, qu’il a donné son Fils unique, pour notre salut et notre exaltation. Jésus a dit : ‘Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.’ Les pères manifestent cet amour au quotidien en laissant leurs intérêts personnels de côté pour subvenir aux besoins de leur famille et œuvrer à son service » (D. Todd Christofferson, « Pères, » Liahona, mai 2016).

Un enfant apprend à son père

Quand mon fils ainé était petit, et j’étais toujours aux études, il s’asseyait souvent à côté de moi lorsque j’étudiais dans mon bureau (c’est-à-dire notre chambre à coucher). Je me rappelle un jour quand je suis rentré, après avoir connu une journée stressante à l’université. Lorsque je rentrais dans mon bureau/notre chambre à coucher, je pensais à toutes les difficultés que je vivais à ce moment-là, et je me sentais assez terrible dans la peau. Mon fils est entré, comme d’habitude, mais il n’a prononcé aucun mot. Je crois qu’au fond, il savait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas bien.

Il est monté sur le lit et s’est assis directement en face de moi. Je lui ai souri, mais n’ai rien dit. Puis, il m’a fait un gros câlin. Après ce câlin, il m’a regardé directement dans les yeux, mais ne m’a toujours rien dit. Il a tout simplement souri. J’aurais dû baisser la tête parce qu’au moment où j’ai détourné le regard, il a pris ses petites mains, a pris mon visage et m'a levé la tête jusqu’à ce que nos regards se soient croisés de nouveau. Puis, il a souri et m’a donné un autre câlin. Il a répété ce geste à plusieurs reprises. Mais, nous n'avons pas échangé un seul mot. Il est resté avec moi pendant quelques minutes, et m’a tout simplement câliné. Je n’oublierai jamais comment j'ai ressenti ce jour-là. J’ai eu l’impression que le Seigneur était en train de me dire que tout allait bien se passer, que l’on m'aimait, et que les choses allaient s’améliorer.

J’ai souvent dit à mes enfants qu’ils sont mes enseignants, tout comme je suis le leur. Parce qu’ils sont dans ma vie, je suis une meilleure personne. Je ne suis pas le père parfait, mais j’ai un Père parfait au paradis qui oriente ma vie. J’essaie d’entraîner mes fils d’avoir les oreilles pour entendre et les yeux pour voir (Matthieu 13:15-16). Ils ne sont pas parfaits non plus, mais il y a des moments quand mes enfants ont démontré les enseignements de notre Sauveur, et j’ai reconnu ces moments comme opportunités d’apprentissage personnelles.