Depuis des années, j’essaie de développer un amour pour l’histoire familiale. Lentement, cela commence à se réaliser. L’histoire familiale est vraiment un amour élargi, approfondi et éternel envers la famille.
Il y a trois étés de cela, mes sœurs et moi sommes allées en Irlande avec notre mère. Au départ, nous avions considéré le voyage comme une aventure amusante sans véritable objectif familial autre que de parler davantage de la famille de ma mère qui venait d’Irlande. Je souhaitais également en savoir plus sur la famine de la pomme de terre et l’immigration irlandaise en Amérique du Nord. Depuis que j’enseigne les sciences sociales, j’espère que mon intérêt pour l’histoire puisse déteindre sur mes étudiants.
Ma mère s’est convertie à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours lorsqu’elle était adulte, nous n’avons donc jamais pensé qu’elle avait des liens avec l’Église dans sa lignée. Imaginez notre surprise lorsque l’arrière-grand-père irlandais de ma mère est apparu dans ma boîte « Family Search » comme l’un des premiers missionnaires de l’Église restaurée de Jésus-Christ.
Comment cela a-t-il pu arriver?
« L’Évangile est venu »
Le grand-père de mon grand-père a quitté l’Irlande et a finalement résidé dans le sud de l’Alberta où il a été baptisé à l’âge de 40 ans. À 57 ans, il a été appelé à servir dans la nouvelle mission canadienne Canadian Mission*, en 1919. Cette information fut rendue plus intéressante par le fait que notre fille, Quincy, servait dans la mission canadienne de Toronto Canada Toronto Mission** exactement 100 ans plus tard. Elle assistait aux célébrations du centenaire et enseignait le même Évangile que son troisième arrière-grand-père avait enseigné.
Je disais à la sœur de mon grand-père de 99 ans à quel point c’était cool que son grand-père soit à Toronto 100 ans avant que notre fille serve dans ce même endroit. Ma grande tante m’a dit quelque chose que je n’ai pas oublié : « L’Évangile est venu – et cela s’est réalisé. »
Réparer les cœurs troublés, brisés ou anxieux à travers le Christ
Il y a eu une rupture au niveau de l’Évangile dans la lignée de ma mère, mais les vérités de l’Évangile ont quand même pu se révéler d’une manière ou d’une autre. Le père de ma mère a été baptisé à l’âge de 8 ans, mais l’Évangile n’a pas pris racine dans sa vie. Il a lutté contre la dépendance toute sa vie. Il était donc difficile pour la famille de parler de lui souvent.
Beaucoup de familles ont des pauses similaires. Le fait de pouvoir me reconnecter et d’avoir une image plus complète de mon propre arbre généalogique m’a aidée à mieux comprendre le plan de bonheur de notre Père céleste. Nous venons sur cette terre pour connaître la mortalité, et nous sommes très certainement touchés par les décisions de ceux avec qui nous sommes placés – nos familles.
Nous venons tous sur cette terre dans des circonstances variées: certains avec des privilèges apparemment grands et d’autres dans des circonstances très difficiles. J’ai essayé d’imaginer ce que ce serait de vivre pendant la famine de la pomme de terre en Irlande ou de naître dans un foyer où la dépendance a un impact sur l’amour qu’un parent peut donner à son enfant. Je ne comprends pas vraiment une vie mieux que la mienne, mais je sais que mon Sauveur Jésus-Christ le peut.
Elder Dale G. Renlund, du Collège des douze apôtres a fait une promesse étonnante aux gens qui font leur histoire familiale et l’œuvre du temple : « Une plus grande capacité de réparer les cœurs troublés, brisés ou anxieux et de guérir les blessés » (« L'œuvre de l'histoire familiale et du temple: scellement et guérison, » Le Lihaona, mai 2018).
Corianton et apprendre à aller de l’avant
Corianton est un exemple d’une telle guérison. Il quitta sa mission pour aller à la suite de la prostituée Isabel (Alma 39:3). Par conséquent, beaucoup de gens n’écoutèrent pas Alma. Néanmoins, Alma n’a pas perdu espoir, mais a encouragé son fils à se repentir et à avancer sur le chemin de l’alliance.
Alma essaya de répondre aux questions de Corianton et de l’aider à comprendre le plan de bonheur de Dieu. Elder Gerrit W. Gong, du Collège des douze apôtres, souligne qu’Alma utilisa une forme du mot restauration, ou une autre forme synonyme de « rétablissement » 22 fois (« Hosanna et Alléluia: Jésus-Christ vivant, le cœur du Rétablissement et de Pâques, » Le Liahona, mai 2020). Alma exhorta Corianton à « agir avec justice, à juger avec droiture et à faire continuellement le bien » (Alma 41:14, italique ajouté). Il passa en revue pour Corianton l’histoire familiale d’Adam et Ève, lui expliquant comment le Seigneur enseigna à nos premiers parents le plan de restauration du salut (Alma 42:2-26).
L’introduction de la leçon du 27 juillet au 2 août dans Viens et suis-moi réaffirme le pouvoir rédempteur de l’expiation du Christ : « Le fait que Corianton finisse par retourner à l’œuvre du ministère (voir Alma 49 :30) nous permet d’espérer le pardon et la rédemption lorsque nous sommes « troublés » (Alma 42:29) par nos péchés ou ceux d’un être cher.
Croire en l’amour réparateur du Christ
Je ne sais pas comment mes ancêtres seront jugés par un Sauveur aimant. Ma vie doit être jugée sur la façon dont mes choix auront pu profiter à ceux qui m’ont précédé et à ceux dont j’aurai pu toucher pendant que je suis ici. Peut-être que si mon grand-père avait compris ce qu’Alma essayait d’enseigner à son fils, il aurait fait des choix différents.
Mon grand-père a fait certains bons choix entre autres; il a épousé ma grand-mère. Elle n’était pas membre de l’Église. Elle buvait du café et fumait des cigarettes et ne comprenait pas le plan de bonheur de Dieu. Je savais cependant qu’elle m’aimait et je l’aimais de tout mon cœur.
Grâce à mon amour pour ma grand-mère, j’ai appris à quel point l’amour de Dieu est incroyable pour chacun de nous. J’étudiais à BYU (Université de Brigham Young) lorsque ma mère me téléphona pour me dire que grand-mère avait un cancer et ne resterait pas avec nous plus longtemps. C’était ma première vraie expérience avec la réalité de la mort. Certes, elle n’irait pas dans un mauvais endroit.
Alors que je cherchais des réponses, j’ai lu Alma 39-42 plusieurs fois, essayant de comprendre où ma grand-mère irait après la mort et si tout irait bien pour elle. Un jour, alors que je faisais de la course à pied, et que je pleurais et réfléchissais, une puissante pensée spirituelle m’est venue à l’esprit : « J’aime aussi ta grand-mère! Parce que je suis parfait, je suis capable de l’aimer encore plus que toi! »
Cette pensée et ce moment ont changé ma vie. J’ai vécu une expérience où je savais que le Christ aimait ma grand-mère et moi. Je savais aussi que je voulais passer le reste de ma vie à aider les autres à ressentir son amour.
Utiliser notre libre arbitre pour devenir des Sauveurs sur le mont de Sion pour nos ancêtres et jeter des ponts de la foi pour la prochaine génération sont sûrement des vérités qu’Alma voudrait que nous comprenions aujourd’hui. Lorsque nous comprenons l’amour et la miséricorde que Christ nous accorde, nous voulons suivre et vivre une vie juste.
Nous étendons l’amour et la miséricorde aux autres, même à ceux de notre arbre généalogique brisé. Nous voulons que la miséricorde du Christ nous soit rendue, et nous apprenons donc à étendre la miséricorde aux autres des deux côtés du voile. D’une manière que nous ne comprenons pas pleinement, Jésus peut offrir la rédemption à tous ceux qui viennent à lui. En cherchant à ne pas juger notre arbre généalogique mais en apprenant à l’apprécier, nous pouvons aider à réparer les bris à travers le pouvoir de guérison et de scellement accordé par Jésus-Christ dans ses saints temples.
*Cet article n’est pas disponible sur le site français de ChurchofJesusChrist.org
**Cet article n’est pas disponible en ce moment sur le site français de ChurchofJesusChrist.org