Voici mon histoire concernant la foi et l’Église de Jésus‑Christ des saints des derniers jours. J’espère que vous aurez du plaisir à découvrir mon parcours jusqu’au Canada et jusqu’au Christ.
Histoire
Je suis né le 8 avril 1956 à Lulea, Norrbotten, en Suède. Ma mère Jorun (1927-2020, née Kristoffersen à Lodingen, en Norvège) et mon père Gerhard (1925-2000, né à Alvsbyn, en Suède) se sont rencontrés en Suède lorsque ma mère est venue de Norvège quelques années après la fin de la Seconde guerre mondiale. La vie et les croyances de mon père à propos du Christ ont changé lorsqu’il est devenu membre de l’Église luthérienne juste avant d’épouser l’amour de sa vie en 1951. J’ai moi-même quitté cette église après avoir rencontré celle que j’allais épouser le 9 juin 1979.
Une première rencontre avec les missionnaires
À l’époque où j’étudiais à l’Université de Karlstad dans le sud de la Suède, les missionnaires ont frappé à la porte de mon appartement. Je venais tout juste de terminer mon entrainement d’athlétisme, car je participais au décathlon pour le club d’athlétisme IF Gota à Karlstad. Plus jeune, j’avais fait partie des clubs d’athlétisme IFK Lulea et Luela Friidrott.
Lorsque j’ai ouvert la porte, j’ai vu deux jeunes hommes en habit qui se sont présentés en disant : « missionarer fran Jesu Kristi Kyrka ». Je savais qu’ils étaient « mormons », et j’ai répondu que j’étais un fervent luthérien depuis ma naissance et que mon père était un pasteur dans le nord du pays. À trois reprises, j’ai brusquement voulu fermer la porte, mais une de mes chaussures de course empêchait la porte de fermer. À ma dernière tentative, la porte s’est fermée.
Une invitation pour étudier à Ricks College
Cet incident est survenu aux alentours de mars 1978. Je me préparais alors pour la prochaine saison d’athlétisme extérieur après avoir remporté le championnat jeunesse de Suède en 1974 et le championnat de décathlon junior de 1976, ainsi que le championnat junior nordique à Copenhagen, au Dannemark. Les collèges américains avaient remarqué mes accomplissements, et mon ami Jari Keihas (un lanceur de javelot) m’a demandé si des études à Ricks College (maintenant BYU-Idaho) m’intéressaient. Quelques‑uns de mes amis membres de l’équipe suédoise fréquentaient BYU-Utah, alors j’ai répondu « bien sûr! ».
Arrivée en Idaho
Je connaissais un peu le programme de Ricks, car ses équipes étaient très compétitives et les athlètes de piste scandinaves les intéressaient beaucoup. Dans le cadre du processus d’inscription, je devais rencontrer mon président de branche à Lulea, en Suède, ce qui n’était pas un problème. J’ai accepté d’obéir à la « parole de Sagesse », car c’était pas mal mon style de vie de toute façon. À mon arrivée en Idaho, j’ai été accueilli par l’entraineur Jed Gibson, il m’a inscrit à mes cours et m’a conduit aux Apollo Apartments où j’allais habiter. C’était près d’un parc, d’un Circle K et du campus du Ricks College.
Soirée familiale et plus encore
Un mois plus tard, nous, pour la plupart des athlètes non membres étrangers, avons été invités à une soirée « familiale » du lundi. C’était agréable, il y avait de jolies filles, des biscuits et des jus. Une fille du nom de Julie Bender, de Montréal, au Québec, a attiré mon regard et retenu mon attention. Elle m’a invité quelques fois à revenir après cette activité du premier lundi.
Quelques semaines plus tard, elle a invité les missionnaires, et j’ai rencontré un ancien missionnaire suédois qui habitait à Rigby, en Idaho. Il fréquentait aussi Ricks, et Julie l’avait trouvé en s’informant sur le campus. Il s’appelait David Boyce et m’a dit que j’étais l’athlète de piste de Karlstad qui lui avait fermé la porte au nez. Wow! Je me suis dit : « Me voilà bien pris au piège…je lui donne une deuxième chance et chez lui en plus! C’est impossible…mais je n’ai pas de porte de sortie! ».
Après plusieurs discussions, je me suis finalement rendu à Pocatello, en Idaho, et j’ai rencontré un prêtre luthérien à qui j’ai rapidement ressenti le besoin de me confier quant au choix que je devais faire concernant ma foi en Christ. À ma grande surprise, il ne m’a pas découragé et n’a pas dénigré la foi « mormone », alors un peu plus tard, j’ai décidé de joindre l’Église et j’ai été baptisé à Rexburg, en Idaho, le 15 mars 1979.
Mon baptême devait avoir lieu la même fin de semaine que mon premier décathlon où je devais représenter Ricks à Fresno, en Californie. J’étais tellement excité à l’idée de participer aux compétitions sous les palmiers de la Californie, mais après m’être blessé à la cheville, le baptême a pris la priorité dans le calendrier du Seigneur.
Je me souviens de ce jour, mon entraîneur et près de 100 étudiants du collège étaient présents pour me soutenir lors de mon baptême. Je sentais l’Esprit qui me poussait à aller rendre mon témoignage pour la première fois et à partager le récit de ma conversion avec les gens qui étaient là, à reconnaître la véracité du Livre de Mormon et à témoigner que le prophète Joseph Smith était un jeune homme de 21 ans comme moi lorsqu’il a interprété les plaques d’or.
Ce jour-là, j’ai aussi témoigné que j’acceptais le fait que le Livre de Mormon et les Doctrines et Alliances étaient vrais. J’ai rendu hommage aux nombreux saints (environ 9 000) qui avaient quitté mon pays d’origine et avaient souffert ainsi qu’aux saints européens qui constituaient la majorité des immigrants (80 000) installés à Salt Lake et en Utah à la fin du XXe siècle (deux tiers de la population de l’Utah).
J’étais convaincu d’être enfin entièrement converti au Christ et d’avoir accepté tout l’Évangile. J’y étais entièrement dévoué comme je l’étais à l’athlétisme et à mes objectifs académiques. Ma foi en tant que « Mormon » avait maintenant intégré ma foi et mon âme à jamais. Bien sûr j’avais d’abord partagé cette nouvelle avec une de mes sœurs, Berit, et plus tard avec mes parents et le reste de ma famille. Ils semblaient accepter mon choix, mais ils étaient vraiment confus et déçus quant à cette « secte religieuse » à laquelle j’avais adhéré. Ma mère et mon père ne pouvaient pas vraiment nier l’existence du Livre de Mormon, mais ne comprenaient pas pourquoi j’avais dû abandonner la religion dans laquelle j’étais né.
Ma vie en rétrospective
En janvier 2024, je repense aux dernières 45 années. Mon épouse Julie ainsi que nos trois enfants, Michael (33), Stephanie (37) et Christoffer (41), et trois petits‑enfants (âgés de 5, 6 et 10 ans) sont des bénédictions dans ma vie au‑delà de tous mes efforts. De plus ma carrière comme entraîneur et professeur est sans égal. Voici les résultats de mes 32 années comme entraîneur des Kodiaks du Collège de Lethbridge : 7 bannières de course XC de l’Association canadienne du sport collégial (ACSC), 16 bannières d’équipe provinciales de l’Alberta Colleges Athletic Conference (ACAC), 43 médailles individuelles de l’ACAC, 18 médailles individuelles nationales (ACAC), soit un total de 110 médailles (49 médailles d’équipe et 61 médailles individuelles) pour mes athlètes.
Je remercie mon Seigneur Jésus‑Christ de m’avoir béni avec une bonne santé et d’avoir renforcer le programme et les athlètes qui étaient sous ma responsabilité.
Je remercie ma chère épouse, Julie, je suis reconnaissant pour tout son temps, ses efforts et son soutien dans ma vie et dans ma foi.
Que Dieu vous bénisse!
Note de l’éditeur
Bertil Johansson sera intronisé au Temple de la renommée du sport de l’ACAC en Alberta dans le cadre du 60e anniversaire de l’organisation le 10 mai 2024, à Red Deer, en Alberta comme entraîneur le plus décoré de l’histoire collégiale en Alberta.
Plus tôt cette année, le 19 janvier 2024, il a aussi été intronisé au Temple de la renommée des sports du Collège de Lethbridge.