Quelle est la dernière excellente histoire que vous avez regardée, écoutée ou lue? Pourquoi l'avez-vous tellement aimée? Est-ce à cause des personnages robustes ou d’un scénario captivant? Est-ce que les critiques de films ou les listes « best seller » (meilleures ventes) vous ont convaincus? C’est possible. Mais, c’était fort possiblement en raison d’un dénouement prometteur et une fin d’histoire qui est à la fois puissante et résolue. Des histoires des héros et des héroïnes attirent nos sentiments d’intrigue les plus profonds et créent des liens proches au fur et à mesure que nous vivons par procuration à travers leurs histoires et nous identifions nous-mêmes dans leurs expériences.
Un élément clé dans presque tous les récits est le conflit. En fait, peu de récits existent sans conflits. Il s’agit d’un mode qui nous familiarise avec les expériences et le changement d’une manière à la fois puissante et permanente. La résolution du conflit pourrait être révélatrice d’une histoire de réussite et la voie vers un dénouement heureux. Cette fin d’histoire est totalement différente du point de départ initial de l’histoire. La plus grande différence se produit au fur et à mesure que les personnages de l’histoire surmontent les conflits et rendent leurs expériences plus remarquables qu’elles n’étaient auparavant.
Dans le Nouveau Testament, Paul explique au peuple que « [...] dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (Romains 8:37).
L’expression « plus que vainqueurs » signifie que nous pouvons non seulement triompher dans notre propre histoire, mais pouvons également prospérer durant l’histoire et être bénis de meilleurs résultats que ceux que nous aurions envisagés pour nous-mêmes. Nous avons chacun une histoire à raconter. Nous connaissons le début et nous espérons voir un dénouement heureux, mais il est possible que nous nous retrouvions dans les chapitres du milieu, avec un dénouement qui nous est toujours inconnu.
Elder Patrick Kearon a parlé de ce fait dans un discours qu’il a donné récemment lors de la Conférence générale d’avril 2022. Demande-t-il, « Serez-vous un jour secouru, survivrez-vous à votre propre histoire de survie ? La réponse est oui. Vous survivrez. En fait, vous avez déjà été secouru : vous avez déjà été sauvé par celui qui a souffert le même supplice que vous et subi des angoisses identiques aux vôtres. Jésus a vaincu les sévices de ce monde pour vous donner, non seulement le pouvoir de survivre, mais aussi un jour, grâce à lui, celui de surmonter et même de vaincre, pour vous élever complètement au-dessus de la douleur, de la détresse, de l’angoisse et les voir remplacées par la paix. » (Patrick Kearon, Il est ressuscité avec la guérison sous ses ailes, Liahona, mai 2022).
L’assurance que le Seigneur conférera le pouvoir et la paternité à notre histoire peut nous apporter de la paix et de l’espoir lorsque nous Lui prêtons figurativement la plume. Au fur et à mesure qu’Il nous tissera le récit d’un héros conquérant, malgré la douleur et l’angoisse que témoignera ce dernier, nous pouvons retrouver le courage de jouer le rôle principal et avoir la confiance que le dénouement lui amènera peu à peu vers un succès céleste et éternel. Un tel dénouement ne peut se réaliser du jour au lendemain, mais nous pouvons être rassurés par le fait que « tout concourra à [n]otre bien ». (Doctrine et Alliances 90:24).
En printemps 2017, notre fille Sara jouait au basket-ball avec son équipe d’école secondaire lorsqu’elle a déchiré le ligament dans une partie. Elle connaissait bien du succès dans le basket-ball et considérait fortement jouer au basket-ball au niveau universitaire. Tous ses amis, comme les membres de sa famille, ont trouvé cette blessure bien dévastatrice et injuste. Après une chirurgie, d’autres blessures, deux autres chirurgies et plusieurs larmes de versées, il était bien clair qu’elle ne jouerait plus jamais au basket-ball. Elle croyait que son histoire avait été brusquement terminée et qu’elle, comme héroïne dévastée, était destinée à vivre un dénouement bien malheureux.
Dans le Livre de Mormon, l’un des héros, Néphi, eut dû ressentir des émotions semblables quand, après deux tentatives échouées, ses frères et lui furent incapables de récupérer les plaques d’airain de Laban. Il a dû avoir l'impression que son histoire fut destinée à l’échec, surtout lorsque ses frères l’eurent ridiculisé et l’eurent battu. Mais, Néphi fut résolu et a tenté de nouveau, en tentant une nouvelle méthode. Il « remonta de nouveau » (1 Néphi 4:1-2). Il cita Moïse comme son mentor et marcha résolument.
De même, notre fille n’a jamais renoncé, mais elle a envisagé d’autres options et méthodes pour retrouver du bonheur dans sa vie. Il s'agissait de chercher le Seigneur, de méditer sur lui et d’apprendre de Lui et de Son plan. Peu à peu, elle a pu reconnaitre comment les choses se déroulaient pour son bien. Son chemin l'a amenée vers une université autre que celle qu’elle avait autrement envisagée ; elle a pu rencontrer des gens qui sont devenus des personnes clés dans son dénouement et l’ont aidée à retrouver une vocation qui n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait imaginé. Son dénouement se déroule toujours, mais la paternité est incroyable et un dénouement positif captivant l’attend.
Être « plus que vainqueurs » est bien possible et, de plus en plus, une certitude si nous détournons notre histoire vers le Seigneur et Lui permet d’en faire partie. Même si nous ne connaissons pas le dénouement à ce moment, l’assurance qu’ « Il ne fait rien qui ne soit pour le profit du monde », autrement dit, pour chacun d’entre nous personnellement, est certaine. (2 Néphi 26:24). Ces chapitres désordonnés du milieu auront une résolution, et la conclusion éventuelle sera à propos d’un héros conquérant qui aura le Seigneur à côté de lui.