La charité — un aperçu personnel et intime

The Good Samaritan

La semaine du 18 au 14 avril 2021 est désignée comme la Semaine nationale du bénévolat.  Cet événement pourrait nous inspirer à contribuer à une œuvre de bienfaisance, répondre à un besoin, aider nos prochains et partager notre abondance. Nous devons imiter la charité. « [...] l’amour pur du Christ, [...]; et tout ira bien pour quiconque sera trouvé la possédant au dernier jour. (Moroni 7:47).

Si vous cherchez des opportunités d’entraide locales, connectez-vous tout simplement au site Servir,toutsimplement.org et inscrivez votre ville, votre province ou votre code postal. Ce site Web vous aidera à trouver des projets d’entraide dans votre localité qui vous mettent en contact avec des gens de toutes les démographies - sociales, raciales, religieuses et économiques - à travers le service. Des millions d’heures de service ont été données grâce à Servir,toutsimplement.org, un chiffre qui ne cesse de croître rapidement, même pendant la pandémie actuelle continue.

Affronter les besoins des autres, tout comme Jésus-Christ l’a fait

Il y a plusieurs années déjà, je me suis rendu compte que, malgré mes efforts d’aider les nécessiteux à bien des égards, j’étais malheureusement indifférente quand je les rencontrais en personne en dehors de mon « projet d’entraide ». Cela vous arrive-t-il parfois aussi? Est-ce que vous donnez aux refuges pour sans-abris et aux soupes populaires, puis les ignorer complètement quand vous voyez les bénéficiaires en public? C’est ça que j’ai fait. J’ai malheureusement délaissé la partie « humaine », c’est-à-dire la charité chrétienne.

Miracles

Une expérience qui a changé ma vie

Voici alors l’histoire de l’expérience qui a fait mon moment « eurêka » et m’a ouvert les yeux, tout en motivant mon cœur.

Il était un jour en février 2001 bien frais, et Lou, un mécanicien retraité de 72 ans, venait de quitter le centre commercial après sa marche régulière pour conduire à la piste de curling et rejoindre ses amis retraités qui l’attendaient. 

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Lou Krammer

Il avait des problèmes cardiaques connus et avait pu sentir qu’il y avait quelque chose qui clochait. Il a rapidement et aveuglement garé sa voiture dans le premier parc de stationnement qu’il a vu. Il s’est immédiatement écroulé sur le volant de sa voiture, immobilisé. 

Lou avait garé sa voiture dans une allée située à côté d’un refuge pour sans-abris. Certains clients assis dehors l’ont vu arriver. Avec un sentiment d’urgence, ils l’ont sorti de sa voiture. L’un d’entre eux a commencé à appliquer la RCR; un autre a couru vers un téléphone pour appeler les urgences; deux autres ont enlevé leur manteaux en lambeaux pour le chauffer et le réconforter; ceux et celles qui sont restés ont fait de leur possible pour l’aider, en offrant des prières et du réconfort.

Ils ont crié des exclamations d’espoir pour lui. [Traduction] « Allez - vous êtes capable. » « Ne lâchez pas, bonhomme. » « Respirez, monsieur. » « Ne nous quittez pas. » « Le secours est en chemin. » « Vous allez bien vous en tirer. »

Mais, ils ne savaient pas que Lou était déjà mort.

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Quelques jours plus tard, pendant que la famille à Lou fouillait dans un sac d’objets personnels que les médecins leur avaient donné, ils y ont trouvé deux manteaux en lambeaux. Les amis, la famille et les collègues avaient été bien généreux pendant ce temps-là. On avait apporté à la famille plus d’aliments qu’elle ne pouvait consommer. Elle a décidé d’envoyer une bonne quantité de leur abondance au refuge pour sans-abris, et notamment les manteaux. Quelqu’un là-bas allait pouvoir s’en servir.

Quand les vêtements ont été présentés, les clients les ont tout de suite reconnus comme appartenant à deux messieurs qui y demeuraient. Il s’agit d’une preuve des personnes qui sont venues secourir Lou ce matin-là où il a fait froid.

Pourquoi cette expérience m’a-t-elle tellement marquée?

Et bien, il y a deux raisons. Ces hommes sans-abri n’ont pas traité Lou avec indifférence. Ils ont tout de suite passé à l’action et ont donné ce qu’ils pouvaient pour aider un autre être humain, et ce, d’une manière très personnelle. Ils n’ont pas cherché de récompenses, de reconnaissance, de gloire. Ils ont tout simplement agi selon un besoin humain.

Ensuite, ils ont donné un cadeau à un autre inconnu ce jour-là. Voyez, Lou, c’est mon père. Ces hommes-là m’ont apporté une certaine tranquillité d'esprit en me rassurant que mon père n’était pas seul lorsqu'il est décédé. Bien qu’il soit avec des inconnus, c’étaient des hommes gentils qui lui ont donné carrément tout ce qu’ils avaient — même si c’était vraiment tout ce qu’ils avaient.

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Famille Krammer

Depuis cette expérience, j’ai tenté d’ouvrir mon cœur d'une façon plus humaine, c’est-à-dire personnelle. Comme famille, nous avons préparé beaucoup de pâtisseries pour les sans-abris; ce faisant, nous espérons qu’ils vont avoir de bons souvenirs de chez eux, même si ces souvenirs sont parfois très loin dans le passé. Avant la COVID-19, je faisais du bénévolat tous les lundis matins, à 6 h, où j’ai préparé et servi le petit-déjeuner à une soupe populaire locale. Au lieu d’offrir des cadeaux lors des célébrations locales, nous avons donné des chaussettes et des mitaines aux sans-abris.

Je m’attends à ce que les gens soient généralement bons. Je choisis alors de ne pas les voir avec indifférence ni les ignorer. Est-ce que je vais être déçue un jour? Bien sûr que oui. Malheureusement, je suis déçue tous les jours par les actes ou les paroles de ceux qui travaillent à temps-plein, ont de belles maisons, une abondance de vêtements et bien suffisamment de ressources.

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Nous n'avons jamais rencontré les bons samaritains qui avaient réconforté mon père dans ses dernières minutes mortelles, mais j’aimerais bien croire que j’observerais le bien dans tous ceux et celles qui ont une vie difficile. Ces bons samaritains n’avaient plus rien à donner que leur cœur compatissant. Quelques inconnus, des sans-abris, m’ont appris comment être charitable avec mon cœur, mon temps et mon argent; plus important encore, ils m’ont appris à le faire en personne.

Mise à jour un dessin divin

Le 21 septembre 2017, je suis entrée dans la Streets Alive Mission, à Lethbridge, Alberta, pour y faire du bénévolat avec mes collègues de travail lors d’une journée de service communautaire. J’ai été assignée à accueillir les médias qui venaient faire une entrevue avec notre gestionnaire. Pendant que j’attendais leur arrivée, le pasteur m’a invitée dans son bureau pour une petite visite. Lors de nos discussions, je lui ai demandé s’il voulait entendre l’histoire de mon père.

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Karen Iwaasa

Lorsque j’ai commencé à lui raconter l’histoire, il a commencé à hocher la tête pour signaler qu’il comprenait bien ce que je lui disais. Il m’a ensuite conseillée de raconter mon histoire à Julie, l’une des cofondatrices de la Mission. Je suis alors entrée dans son bureau et j’ai repris mon histoire.

Elle m’a répondu tout doucement « Je m’en souviens ».

Notre conversation est tout de suite devenue très personnelle. Son fils était celui qui avait sorti mon père de la voiture aussitôt que la voiture s’est aveuglement arrêtée. C’était Julie qui avait commencé des compressions RCR pendant qu’une autre femme avait fait la réanimation bouche à bouche. Ce sont les autres alentour qui avaient crié des mots d’encouragement et avaient offert des prières ce jour-là. 

Après 16 ans, j’ai été enfin bénie de rencontrer la femme qui avait tenté de sauvé la vie de mon père. On nous avait dit qu’il est décédé rapidement; Julie a confirmé qu’elle savait qu’il était mort le moment où elle avait commencé à travailler sur lui. Malgré cela, elle n’a jamais lâché jusqu’au moment où les médecins sont arrivés. Julie m’a donné un câlin d'adieu en me chuchotant ses excuses sur le fait qu’elle n’a pas pu sauver mon père. 

Je ne crois pas aux coïncidences. Elder Neal A. Maxwell expliqua que Coïncidence ne convient pas pour décrire la manière dont un Dieu omniscient opère. Il ne fait pas les choses par ‘coïncidence’, mais […] par ‘dessein divin’ (Brim with Joy [Neal A. Maxwell, « Brim with Joy » (réunion spirituelle de l’université Brigham Young, 23 janvier 1996), speeches.byu.edu. Consultez aussi le discours Par dessein divin de Ronald A. Rasband, Le Liahona, novembre 2017).

Cette série d’événements ont créé un miracle dans ma vie et m'a transformée à jamais.  Pour ceux et celles qui ne croient pas aux miracles, je vous demande de croire en vous-même et de croire que vous êtes ici pour faire une différence —même dans la vie des personnes que vous ne connaissez pas. Mais, Dieu bien-aimé les connaît; ce ne sont pas des inconnus à Lui.