Le Canada – Bien plus qu’un pays

Canada Day Flag

Le 1er juillet est toujours pour moi une journée heureuse, pleine de célébrations en famille. C’est un jour pour me souvenir et être reconnaissante pour mes arrière-grands-parents, Ferdinand et Bertha Sommerfeldt. Ils sont venus au Canada en 1905 après avoir été convertis à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Voici leur histoire.

Ferdinand and Bertha Sommerfeldt
Ferdinand et Bertha Sommerfeldt

Ferdinand et Bertha vivaient à Stettin, en Allemagne. Une amie de Bertha lui parla d’une nouvelle église et lui demanda de l’accompagner à une réunion. Grand-mère accepta et le lendemain, elle y alla avec son amie. La réunion commença par le cantique « Venez, venez, sans craindre le devoir », chanté par les missionnaires. Lorsque grand-mère entendit ce cantique, elle a dit qu’elle sut que l’église était vraie et fut convertie à l’Évangile. En peu de temps, Bertha et son fils aîné, William, furent baptisés. Il y avait des persécutions à l’époque de leurs baptêmes. Une foule qui les harcelait a dû être chassée juste avant que le baptême qui se faisait dans la rivière locale ne se déroule. Peu de temps après, l’époux de Bertha, Ferdinand, fut baptisé.

Venez, venez, sans craindre le devoir

Plusieurs membres de leurs familles et leurs amis les ont reniés. La famille continua à vivre à Stettin, alors qu’elle envisageait venir au Canada. Le choix du Canada était dû au fait que l’un des missionnaires venait de Cardston, en Alberta, et qu’il leur avait parlé des terres agricoles qui étaient disponibles.

Nous trouverons l’endroit

Ferdinand fit quelques années de service actif dans l’infanterie allemande. Puis, il fut transféré dans les réserves de l’armée. À cette époque, la Prusse constituait ses forces disponibles en prévision de la Première Guerre mondiale et il lui fut interdit de quitter le pays jusqu’à ce qu’il ait plus de cinquante ans.

Pour que lui et sa famille quitte l’Allemagne, ils devaient s’échapper secrètement avec seulement les choses qu’ils pouvaient emporter. Ferdinand, Bertha et leurs quatre jeunes enfants allèrent jusqu’à la rivière, rampèrent sous une clôture, montèrent dans des tonneaux vides et attendirent qu’un bateau vienne prendre les tonneaux et les chargent sur un grand navire.

Leur route passa par la Hollande, puis l’Angleterre où ils prirent un bateau pour Montréal au Canada. Bertha eut le mal de mer tout le temps du voyage, étant enceinte de sept mois. La dernière étape de leur voyage jusqu’à Lethbridge, en Alberta, se déroula en train. Lorsqu’ils arrivèrent, il n’y avait personne pour les accueillir et ce soir-là ils durent dormir sous un panneau publicitaire dans le fossé. Le lendemain, la famille canadienne qui les avait parrainés arriva à Lethbridge et les emmena à Kimball, en Alberta, une région agricole juste à l’extérieur de Cardston, en Alberta.

Sommerfeldt Family
Ferdinand, Bertha and Adult Children

Un nouveau courage

Après leur arrivé au Canada, Bertha et Ferdinand eurent un petit garçon. Ils étaient si heureux d’être installés au Canada qu’ils le nommèrent « Canada ». Ils endurèrent de nombreuses difficultés en vivant sur le ranch. Ce furent des moments difficiles pour tous les fermiers, mais ils rencontrèrent des problèmes supplémentaires en tant que famille germanophone, essayant d’apprendre l’anglais. Beaucoup de gens n’acceptaient pas les allemands à cause des problèmes en Europe et on se moquait d’eux et certains n’étaient pas gentils envers eux et ne les traitait pas bien. Les membres de la famille étaient souvent rapportés comme étant des espions allemands, ce qui donna lieu à des enquêtes de la GRC.

Sommerfeldt House

L’une des difficultés majeures fut de voir deux de leurs maisons en Alberta incendiées. Dans l’un des cas, Bertha venait de nourrir son bébé de quatre mois, Rhoda, et de l’endormir. Ensuite, elle se rendit dans le champ où travaillait Ferdinand pour lui apporter son diner. À mi-chemin, elle se retourna et vit leur maison en flammes avec son bébé à l’intérieur. Malheureusement, Rhoda n’a pas survécu à l’incendie. La famille a été ensuite forcée de vivre dans deux tentes pendant trois mois pendant que Ferdinand construisait une autre maison.

Barn

Tout est bien

J’aime lire la prophétie de Léhi lorsqu’il parle du continent américain: « …nul ne viendra dans cette terre s’il n’y est amené par la main du Seigneur…Et s’ils le servent selon les commandements qu’il a donnés, ce sera pour eux une terre de liberté » (2 Néphi 1:6-7). Je crois que Bertha et Ferdinand furent conduits dans le sud de l’Alberta par le Seigneur. À travers toutes leurs épreuves, ils restèrent fidèles à l’Évangile et ont maintenant une postérité juste qui se compte par centaines.

Ferdinand and Bertha Sommerfeldt

J’ai toujours ressenti un lien spécial avec mon arrière-grand-mère, Bertha, même si je ne l’ai jamais rencontrée. En tant que musicienne de formation, la musique occupe une place très importante dans ma vie. Chaque fois que le cantique « Venez, venez sans craindre le devoir » est chanté, je pense à mon arrière-grand-mère et je me sens proche d’elle. Je m’émerveille de sa force, de son témoignage et de ses sacrifices; oh, tant de sacrifices. Cela a renforcé mon propre témoignage, et je peux rarement chanter ce cantique sans verser une larme. Je pense à elle et aux sacrifices de Ferdinand pour venir dans ce grand pays, le Canada, et j’adore le fait qu’ils aient nommé un enfant d’après notre pays. Cela me rend fier d’être canadienne.

 

« Dieu nous prépare un brillant avenir,

Dans l’Ouest, au lointain.

Notre destin pourra s’y accomplir;

En dépit du malin. »

 

« Recouvrons-nous du bouclier;

Allons partout nous écrier

Que Dieu sera notre soutien

Tout est bien, tout est bien! »

 

(« Venez, venez, sans craindre le devoir, » Cantique, no. 18).