Il y a quelques années, nous avons eu une occasion unique de vivre dans une petite collectivité isolée en Colombie-Britannique au cœur des montagnes, mais à quelques minutes de l’océan. On ne pouvait y accéder qu’en hélicoptère ou par bateau. La beauté du paysage, la collectivité, les possibilités, la vie sauvage et l’abondance du poisson n’étaient que quelques-uns des magnifiques attraits de la région.
Lorsque nous sommes arrivés, Earl a ressenti que nous devions tous les deux suivre un cours en profondeur de la Garde côtière auxiliaire qui nous permettrait d’être confiant en haute mer si jamais nous décidions d’acheter un bateau. Il a aussi ressenti que nous devions être bien préparés pour affronter n’importe quelle situation. Il a vu à ce que nous possédions tous les outils essentiels pour assurer notre sécurité, notamment une radio VHF permettant d’envoyer et de recevoir des appels de détresse à la Garde côtière et à d’autres plaisanciers. Nous avions également un GPS afin de toujours savoir où nous étions et vers où nous nous dirigions ainsi que l’HPA afin qu’on puisse nous trouver si un incident devait arriver. De plus, Earl s’est procuré des cartes marines pour la navigation maritime.
Peu de temps après, notre nouveau bateau de 25 pieds était amarré tout près, équipé de tous les outils et de tous les gadgets dernier cri. Nous étions prêts pour partir explorer en toute sécurité.
Notre journée d’aventure en mer
Le jour est enfin arrivé, et nous avons décidé de tracer une route pour nous rendre à Port Hardy, une localité située au nord de l'île de Vancouver, une excursion d’environ 230 miles nautiques. Darren, notre fils, et un ami nous accompagnaient pour ce voyage.
Le capitaine Earl Steves a pris les commandes et nous sommes sortis en mer. Vous ne pouvez imaginer l’excitation ressentie! Tout était parfait lorsque nous sommes partis, mais peu à peu nous avons perçu de la houle qui s’est transformée en vagues.
Earl surveillait la situation de près, car finalement le ciel s’est obscurci et une tempête s’est levée alors qu’il tentait de manœuvrer le bateau sur la mer de plus en plus agitée et les vagues de plus en plus hautes. Il a songé à mener le bateau dans une anse où nous pourrions attendre en toute sécurité que la tempête passe, mais il s’est dit que nous n’étions pas assez près. La tempête semblait s’intensifier à chaque minute. L’Esprit murmurait « gardez le cap ».
Darren se souvient avoir été balancé de tout bord, tout côté par les vagues qui s’écrasaient sur le bateau, et d’avoir été soulevé et projeté par une vague. À un moment donné, Darren a regardé dehors et a constaté que la chaloupe n’était plus amarrée de façon sécuritaire et risquait d’être emportée par les vagues et les grands vents. Lui et notre ami pouvaient à peine s’accrocher ou rester debout lorsqu’ils ont bravé la tempête et sont sortis pour aller attacher la chaloupe au cas où elle serait nécessaire pour nous sauver la vie.
Des années plus tard, Darren s’étonne toujours de la mesure avec laquelle nous étions restés calmes. Il en a toujours été très impressionné.
MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY
Dans ces circonstances et sous inspiration divine, Earl a appuyé sur le bouton de transmission de la radio et a clairement répété trois fois le message de détresse MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY. Il a fourni le nom de notre bateau, notre position exacte, la nature de notre situation d’urgence et le nombre de personnes à bord. Il a ensuite ajouté « Terminé ».
La Garde côtière a répondu immédiatement. On nous a informés qu’il n’y avait aucun endroit sécuritaire où nous pourrions attendre jusqu’à ce que la tempête soit passée. Nous n’avions pas d’autre choix que de poursuivre notre route vers le port. La Garde côtière lui ont dit de continuer à conduire notre bateau comme il l’avait fait jusqu’à ce moment et de nous rendre directement à Port Hardy. Il y aurait un comité d’accueil chaleureux pour nous à notre arrivée, et ce fut le cas.
Nous avons depuis revécu bien des fois ce moment. Earl dit qu’il sentait la main du Seigneur qui le guidait dans chacune de ses décisions, notamment en ce qui a trait aux cours de navigation, à la formation, aux outils, au choix du bateau idéal pour résister aux horribles pressions qu’il a subies et aux capacités de naviguer sans incident pendant cette terrible tempête.
Préparation et bénédictions vont de pair
Nous avons appris une excellente leçon sur le pouvoir de la gratitude et de la prière sincère. Nous avons été bénis et inspirés concernant un grand nombre de points qui trottaient dans notre tête et qui étaient chers à notre cœur. L’Esprit nous a rassurés et a renforcé notre confiance que tout irait bien dans notre situation particulière.
Darren résume bien la situation en se rappelant que « sans les incitations de l’Esprit, papa et maman n’auraient pas été si bien préparés. Nous serions devenus une épave au fond de l’océan ».
En plus d’être préparés, Président Russell M. Nelson nous rappelle qu’il est nécessaire d’écouter l’Esprit lorsqu’on surmonte la tempête, qu’elle soit en mer ou dans la vie. Il s’agit des mêmes principes : « Décidez de faire l’effort spirituel requis pour bénéficier du don du Saint-Esprit et entendre la voix de l’Esprit plus fréquemment et plus clairement » (Russell M. Nelson, Révélation pour l’Église, révélation pour notre vie, Liahona, mai 2018).