Au service des enfants de notre Père céleste : Amour

Au service des enfants de notre Père céleste : Amour

« Au service des enfants de notre Père » est une série d’articles regroupant des extraits sélectionnés dans le journal de frère Christensen. Il a voyagé dans bien des régions du monde servant charitablement les enfants les plus pauvres de notre Père céleste, beaucoup d’entre eux vivant dans les plus terribles conditions. Les expériences qu’il y décrit (et qui n’ont pas été modifiées) ont été regroupées en collections et illustrent bien les attributs ou les qualités chrétiennes que possèdent ces gens merveilleux.

« C'est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » (Jean 15 : 12)

« A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13 : 35)

Au cours des huit dernières années, j’ai voyagé de par le monde à la recherche d’enfants devenus orphelins en raison d’un désastre, de violence ou de la pauvreté. Cette aventure m’a mené en Haïti, aux Philippines, en Guyana, au Japon et dans bien des régions d’Afrique.

Bien que je sois né et que j’aie grandi au Canada, j’ai toujours senti le besoin d’aider mes jeunes frères et sœurs, peu importe où ils pouvaient être. Je me suis mis à la recherche de ceux qui ne pouvaient s’aider euxmêmes et je leur ai apporté les bénédictions que mon Père m’a données en me confiant la tâche de « paître ses brebis ». Ces récits relatent quelquesunes des nombreuses et merveilleuses expériences que j’ai vécues en faisant ce travail en Afrique.

Aimer peut avoir tant de significations différentes pour diverses personnes. Souvent, cela fait référence aux sentiments que ressent une personne à l’égard d’une autre personne, d’un endroit ou d’un objet. En Afrique, l’amour se mesure par ce que vous êtes prêt à sacrifier pour une autre personne. Dans ce sens, aimer est vraiment un geste qui confirme un sentiment. Le Sauveur nous a enseigné que si nous l’« aimons » nous allons garder ses commandements. Autrement dit, nos gestes concrétiseront notre amour.  

Sur un continent où les besoins sont si grands, nous serions portés à croire que les gens auraient plutôt tendance à penser tout d’abord à eux-mêmes, mais en réalité ils se voient vraiment comme une communauté interdépendante dans laquelle leur bonheur est conditionnel à l’aide qu’ils apportent autour d’eux.

Entrée dans le journal : LE JOUR DE LA SAINT-VALENTIN

Entrée dans le journal : LE JOUR DE LA SAINT-VALENTIN

J’ai visité récemment un de nos orphelinats à Nairobi. C’était le jour de la SaintValentin, et je jouais avec environ 20 petits enfants de deux ans. Pendant que nous nous amusions, la responsable est arrivée dans la cour avec un gâteau que quelqu’un avait apporté à l’orphelinat. Il faut que vous compreniez que ces enfants n’avaient jamais eu une telle gâterie, et il est fort probable que c’était la première fois qu’ils voyaient un gâteau. Je ne les intéressais plus du tout. Ils ont entouré la responsable dans l’espoir d’avoir un morceau de gâteau. Elle leur a dit de s’asseoir sur le sol et elle a commencé à couper le gâteau en forme de cœur en 25 morceaux. Les enfants regardaient en silence pendant qu’elle coupait le gâteau en petits carrés d’environ un pouce chacun. Chaque enfant a reçu son morceau et a commencé à savourer sa gâterie. Un des petits garçons, debout à côté de moi, dégustait lentement son gâteau en gardant le glaçage pour la fin. Comme il était sur le point de manger cette dernière bouchée, que
lqu’un l’a accidentellement accroché et son précieux morceau de glaçage est tombé sur le sol. Il a regardé par terre un peu paniqué pour voir où était son glaçage et il s’est penché rapidement pour le ramasser. Il en a ensuite mis la moitié dans sa bouche et s’est retourné vers une petite fille qui n’avait pas de gâteau. Il lui a donné la moitié de son précieux petit trésor. C’est là un exemple de l’amour pur d’un enfant.

Entrée dans le journal : LES CHAMPIONS D’AFRIQUE
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Une des grandes joies que nous procure notre travail ici en Afrique c’est de rencontrer des hommes et des femmes merveilleux qui prennent soin de ces chers enfants. Je les appelle des champions, car c’est vraiment ce qu’ils sont. Dans la plupart des cas, ils ont consacré tout ce qu’ils avaient pour s’occuper des enfants. Ils vivent dans un état de pauvreté absolue et donnent leur temps et leur énergie pour répondre aux besoins fondamentaux des enfants. Je leur demande toujours pourquoi ils ont pris sur eux une telle charge et j’obtiens toujours les trois mêmes réponses.

Beaucoup ont constaté les souffrances des enfants et ne peuvent pas laisser cette situation se perpétuer sans faire tout ce qu’ils peuvent pour répondre à leurs besoins. D’autres sont eux-mêmes orphelins et ressentent que c’est pour eux une bénédiction et une responsabilité de sauver d’autres enfants comme ils l’ont été euxmêmes. Le reste de ces champions ont le sentiment qu’ils sont appelés de Dieu pour s’occuper de ces précieux petits esprits. Lorsque nous constatons la motivation de ces personnes, nous nous engageons à travailler avec eux et à les aider lorsqu’ils tendent la main à ces enfants abandonnés. Il ne se passe pas une journée sans que quelqu’un me fasse un câlin, m’embrasse, me prenne dans ses bras et prie pour moi. J’essaie de leur faire comprendre qu’en fait l’aide et le soutien que nous leur apportons sont des bénédictions qui viennent de Dieu et que nous ne sommes que ses aides. Ils font preuve d’une telle gratitude pour le soutien et l’amour que nous tentons de leur communiquer. Ils ne comprennent pas qu’ils nous apportent beaucoup plus que ce que nous pouvons leur donner. Les liens d’amitié qui se tissent les aident à surmonter toutes les tribulations qu’entraîne le travail qu’ils accomplissent.

Entrée dans le journal : ENFANT ABANDONNÉ
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En marchant dans un bidonville du nom de Kayoli, nous traversions un dépotoir et nous avons trouvé un bébé qui avait été abandonné. Lorsque nous l’avons ramassé, nous avons constaté qu’il n’allait pas très bien. Son visage était flétri et ses petites mains étaient toute plissées. Nous l’avons rapidement amené à l’hôpital où on nous a dit qu’il était né environ six heures plus tôt, il avait encore son cordon ombilical, et il avait besoin de soins. Après qu’on se soit occupé de lui, nous l’avons emmené au poste de police pour l’inscrire comme enfant abandonné. Nous avons ensuite pu le conduire dans un des orphelinats que nous soutenons.

La responsable de l’orphelinat l’a nommé Paul, comme moi. J’ai trouvé que c’était très gentil de sa part. Lorsque j’ai raconté cet incident à ma famille au Canada, une de mes filles m’a confié qu’elle aimerait adopter ce petit garçon, et je m’occupe maintenant des procédures d’adoption. Paul est maintenant âgé de sept mois, et j’étais avec lui aujourd’hui. Il est adorable et il a des yeux magnifiques. Il était fasciné par mes lunettes et j’ai dû faire des pieds et des mains pour qu’elles ne soient pas tordues. Il arrive maintenant à se tenir debout bien qu’il soit encore un peu hésitant. Nous espérons pouvoir le ramener à la maison bientôt.
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Entrée dans le journal : SEUL FACE AU SIDA

Entrée dans le journal : SEUL FACE AU SIDA

Le sida est un terrible fléau qui touche beaucoup plus que les personnes atteintes de la maladie. Nous avons des enfants dont nous prenons soin qui sont orphelins parce que les deux parents sont morts du sida. Nous avons des enfants qui sont nés avec la maladie qui leur a été transmise par leur mère décédée. En Éthiopie, nous visitions un petit village et nous sommes entrés dans une cabane où le chef de famille était un garçon de 10 ans. Il devait prendre soin de ses frères et sœurs plus jeunes âgés de quatre à huit ans. Il devait trouver de la nourriture, s’assurer qu’ils avaient un endroit où vivre et prendre soin d’eux quand ils étaient malades. Dans un autre village, on nous a conduits dans une cabane où vivait un petit garçon de huit ans qui prenait soin de sa grand-mère infirme à la place de ses parents qui étaient tous les deux morts du sida.

Si un jour nous pouvons trouver une cure pour cette terrible maladie qui touche toute l’humanité, il faudra des dizaines d’années avant que nous puissions effacer toutes les peines et les misères qui ont marqué ces jeunes vies.
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