Introduction au Nouveau Testament pour 2023

Terrence C. Smith, pieu de Raymond, Alberta

Bible scholar

Ce n’est pas avant environ 208 après Jésus‑Christ que l’on a donné à un recueil de 27 livres le nom de Nouveau Testament. Les premières versions de ce recueil contenaient des livres que l’on n’y trouve plus et d’autres livres qui n’y étaient pas, mais qui sont font maintenant partie du Nouveau Testament.

Ce qui peut être encore plus surprenant pour un lecteur modern est le fait que ce n’est que vers la fin du quatrième siècle après Jésus‑Christ que le nombre de livres et l’ordre dans lequel ils sont présentés ont été établis, soit presque 250 ans après qu’ils ont été écrits. Il est probable que seulement six des vingt-sept livres ont été écrits dans le but qu’ils soient réunis dans un livre d’écritures. Le reste était des lettres rédigées à l’occasion à l’intention des églises et des gens dans le but de répondre à des questions ou pour apporter des solutions à des problèmes précis auxquels les membres de l’Église étaient confrontés au cours du premier siècle après J.‑C., il y a presque 2000 ans déjà.

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Il n’est pas facile de nous mettre dans l’état d’esprit des gens qui vivaient il y a 2000 ans, compte tenu de toutes les présomptions culturelles et les différences linguistiques qui nous séparent. Imaginez un instant que vous marchez en Grèce vers l’an 150 après J.‑C. Un dimanche, vous passez devant une maison où beaucoup de gens semblent rassemblés et vous entendez une jeune personne qui s’adresse avec assez de ferveur au groupe. Vous l’entendez dire ce qui suit :

Ἰδού, ἐγὼ ἀποστέλλω ὑμᾶς ὡς πρόβατα ἐν μέσῳ λύκων· γίνεσθε οὖν φρόνιμοι ὡς οἱ ὄφεις καὶ ἀκέραιοι ὡς αἱ περιστεραί (Matthieu 10:16).

Abrahamic scroll

Que penseriez‑vous?

Vous penseriez probablement —C’est du grec pour moi! — et vous auriez raison. Puis, comme nous poursuivons notre voyage dans le temps, un homme s’approche, il comprend le grecque koinè et il parle aussi l’anglais. Il explique que le jeune homme citait le fondateur de son église qui disant :

« Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes ».

On pourrait croire que cette personne prêchait que certaines personnes envoyées pour agir en tant que brebis devaient prendre certains aspects de serpent et d’oiseaux afin de se protéger des loups. C’est ça? En quelque sorte, oui.

Il va sans dire qu’il nous fallait une traduction, mais cela ne suffit pas. Il nous faut également savoir ce que représentait pour ces gens les loups, les brebis, les serpents et les colombes dans leur culture. Il est clair que cette citation renferme une métaphore, mais sa signification n’est pas immédiatement évidente. Qui était envoyé et qui étaient les loups et pourquoi étaient-ils des loups? L’affirmation compte également un aspect historique, et la traduction est fondée sur tout un contexte social. Il ne suffit pas de connaître les mots.

Bible

La Bible

L’Église des apôtres utilise comme écritures la bible des Hébreux, l’Ancien Testament. Ils ne possédaient pas les Évangiles ni les autres livres que nous trouvons aujourd’hui dans le Nouveau Testament. Leurs enseignements concernant Jésus et ce qu’il enseignait étaient mémorisés et transmis de bouche à oreille. Les dirigeants de certaines églises avaient copié les lettres de Paul et peut‑être des lettres des autres apôtres qui, selon eux, faisaient autorité et avaient donc été partagées.

La première Église chrétienne utilisait comme écriture la « Septante » (LXX). C’était une traduction de la Bible hébraïque en langue grecque. Elle avait été traduite et compilée en Égypte par des Juifs qui y avaient vécu environ trois cents ans auparavant. Les églises chrétiennes orientales, par exemple l’Église orthodoxe grecque, utilisent encore aujourd’hui la Septante comme bible officielle.

Ptolémée II, un des premiers pharaons grecs d’Égypte, avait demandé aux érudits juifs de traduire en grec les cinq livres de Moïse (la Torah) pour la grande bibliothèque d’Alexandrie. Comme le veut la tradition, soixante-dix érudits ont effectué le travail, et c’est pourquoi cet ouvrage porte le nom de Septuagint (un mot grec qui signifie Soixante‑dix, que l’on écrit souvent LXX, une abréviation).

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L’histoire veut que chacun des soixante‑dix érudits a travaillé seul et que ces derniers ont terminé et compilé leurs travaux, les soixante‑dix traductions étaient identiques. Il est probable qu’on avait créé cette histoire pour calmer les Juifs pieux qui s’inquiétaient que toute traduction changerait les paroles que Dieu avait dites à Moïse et qui avaient tout d’abord été écrites en hébreux. Cette histoire de miracle avait inspiré une confiance générale à l’égard de l’œuvre. D’autres livres de l’Ancien Testament avaient été traduits en langue grecque à peu près à la même époque.

Les textes que possédaient les Juifs se trouvaient sur des rouleaux distincts qui constituaient la Bible hébraïque. Ces rouleaux étaient écrits en hébreux, mais la version grecque (LXX) constituait le seul manuscrit ou livre qui comportait les écrits de l’Ancien Testament réunis dans une seule Bible, un autre mot grec qui signifie un « recueil de livres ». Ce n’est que deux ou trois cents ans après la vie mortelle de Jésus que les livres qui se trouvent dans le Nouveau Testament ont été réunis dans un livre considéré et accepté comme écritures officielles en plus de cette Bible.

Références

Katharine Doob Sakenfeld, et. al. (Ed.), The New Interpreter’s Dictionary of the Bible, 5 vol., Abingdon Press, 2008.

Brown, Raymond E., Fitzmeyer, Joseph A., Murphy, Roland E. (ed.), New Jerome Biblical Commentary; Prentice Hall, 1990.

Carson, D.A., et. al. (ed), New International Version: Biblical Theology Study Bible, Zondervan Press, 2011.