La foi d’Abraham, et « un sacrifice infini et éternel » (Alma 34:10)

Adam and Eve

Dans la section « Idées pour études personnelles des Écritures » du manuel Viens et suis-moi pour la semaine du 23 au 29 septembre, on trouve la citation suivante de Joseph Smith : « Nous ne pouvons croire que les anciens de toutes les époques aient été aussi ignorants du système des cieux que beaucoup le croient, puisque tous ceux qui ont jamais été sauvés l’ont été par le pouvoir de ce grand plan de rédemption, tant avant la venue du Christ que depuis. […] Abraham offrit des sacrifices, et l’Évangile lui fut néanmoins prêché » (« The Elders of the Church in Kirtland to Their Brethren Abroad », The Evening and the Morning Star, mars 1834, 143, josephsmithpapers.org). Cette affirmation précise que l’Évangile de Jésus‑Christ a été enseigné dans toutes les dispensations.

Vivre la loi du sacrifice

Comme il a été révélé à Joseph Smith entre juin et octobre 1830, peu après l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden, ils ont reçu, ainsi que leur postérité, des commandements selon lesquels ils devaient adorer le Seigneur, leur Dieu, et offrir les premiers-nés de leurs troupeaux en offrande au Seigneur (Moïse 5:5). Adam a obéi, mais il ne comprenait pas pourquoi jusqu’à ce qu’un ange lui apparaisse et lui explique : « C’est une similitude du sacrifice du Fils unique du Père, qui est plein de grâce et de vérité.” (Moïse 5:7). Dans le Bible Dictionary, on explique : [Traduction] « Par la suite, s’il y avait de véritables croyants sur terre possédant l’autorité de la prêtrise, des sacrifices étaient offerts. […] Cela a continué jusqu’à la mort de Jésus-Christ qui a mis fin à l’effusion de sang en tant qu’ordonnance de l’Évangile. Dans l’Église, cette pratique est maintenant remplacée par la Sainte Cène, le partage du pain et de l’eau, en souvenir du sacrifice de Jésus-Christ » (« Sacrifices », Bible Dictionary, p. 720).

Nouvelle révélation : le Livre d’Abraham

En juin 1835, Joseph Smith a pu acheter certains papyrus égyptiens et a commencé à traduire ce qui constitue maintenant une partie de La Perle de grand prix et connu sous le nom de Livre d’Abraham. Son contenu confirme clairement qu’Abraham détenait « les annales des pères, des patriarches, concernant le droit à la prêtrise […] la connaissance du commencement de la création et aussi des planètes et des étoiles » (Abraham 1:31). Le Seigneur a également montré à Abraham « les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût » (Abraham 3:22). Il a été témoin de la désignation pré mortelle de Jésus‑Christ comme Sauveur du monde par le Père et du rôle du Christ dans la création. À l’âge adulte, Abraham a toujours gardé les commandements et a recherché sa « désignation à la Prêtrise » (Abraham 1:4).

Abraham facsimile

Cependant, Abraham vivait à une époque de grande apostasie. Son père, Terah, et beaucoup de sa parenté « tournèrent leur cœur vers les sacrifices des païens offrant leurs enfants à leurs idoles muettes » (Abraham 1:7). Au moment où le prêtre Elkéna a levé un couteau au-dessus d’Abraham, il a élevé la voix et « le Seigneur entendit et écouta, et il me remplit de la vision du Tout‑Puissant, et l’ange qui est devant sa face se tint auprès de moi et défit immédiatement mes liens » (Abraham 1:15) et « frappa le prêtre, qui mourut » (Abraham 1:20).

Abraham

Ensuite, l’ange a indiqué à Abraham de quitter la Chaldée : « Voici, je te conduirai par la main, et je te prendrai pour mettre sur toi mon nom, oui la Prêtrise de ton père, et mon pouvoir sera sur toi » (Abraham 1:18). Abraham a épousé Sarah, et en raison des famines, ils ont entrepris leur voyage vers Canaan et l’Égypte. Après avoir surmonté plusieurs incidents de violence traumatisants, Abraham, lorsqu’il était jeune homme, savait que la seule façon de passer au travers de toute épreuve future était de vivre par la foi.

Se soumettre à la volonté de Dieu

Dieu a envoyé à Abraham ses plus grandes tribulations à un moment de sa vie que beaucoup aujourd’hui considéreraient comme « les merveilleuses années de la retraite ». Une importante doctrine de l’Évangile est : « celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé » (Marc 13:13). Lorsque Abraham avait 100 ans et que Sarah avait 90 ans, miraculeusement, leur fils unique naquit. Ils ont élevé Isaac dans l’amour et la droiture. Un jour, avant le décès de Sarah à l’âge de 127 ans (Genèse 23:1), Dieu testa ainsi la foi d’Abraham, lui disant : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai ». (Genèse 22:2). Selon un programme de l’école du dimanche chrétien fourni par les éditeurs de David Cook, [traduction] « L’endroit où Abraham devait sacrifier son fils est maintenant le site du Dôme du Rocher, une magnifique mosquée musulmane. Non loin de là, sur un point plus élevé de la montagne (le mont Morija), se trouve le Calvaire » (« Isaac: Child of the promise and heir of the promises » Church News, archive, 7 mai 1994). 

Dome of the Rock

Il est impossible de comprendre l’angoisse qu’Abraham a dû ressentir lorsqu’il a reçu ce commandement. Nous savons qu’il « se leva de bon matin […] et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac […], et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit » (Genèse 22:3). Abraham obéissait avec foi.

Isaac était aussi volontairement obéissant. Dans beaucoup d’illustrations modernes, on montre Isaac comme un jeune garçon. Cependant, plusieurs études bibliques suggèrent qu’Isaac était plutôt un jeune homme fort (âgé entre 30 et 37 ans) qui aurait pu résister s’il avait choisi de le faire (voir David C. Cook, « Isaac: Child of the promise and heir of the promises »; « How old was Isaac when Abraham was asked by the lord sacrifice him » LDS Doctrinal Studies, 2010; « The Sacrifice of Isaac », Jewish Encyclopedia, 1906). Une preuve physique de la force d’Isaac est qu’il transportait sur son dos tout le bois nécessaire pour l’holocauste (Genèse 22:6). Comme Jésus a porté sa propre croix (Jean 19:17), Isaac a porté ce qu’il fallait pour son propre sacrifice. Il n’est pas non plus impossible qu’Isaac connaissait les antécédents personnels d’incidents traumatisants vécus par son père, et qu’il ait voulu voir s’il pouvait suivre avec foi l’exemple de son père.  

Isaac avait grande foi, car lorsque Abraham « tendit la main et saisit le couteau pour égorger son fils. […] l'ange du Seigneur l'interpella […]. L'ange lui ordonna: « Ne porte pas la main sur l'enfant, ne lui fais aucun mal. Je sais maintenant que tu respectes l'autorité de Dieu […] » (Genèse 22:10-12). Un nombre incalculable de leçons spirituelles ont été enseignées à partir des exemples de foi d’Abraham et d’Isaac et un sacrifice divin avait été préparé.  

Craignons‑nous et aimons‑nous Dieu de cette façon?

Voilà une question à laquelle nous devons tous réfléchir. Elder D. Todd Christofferson du Collège des douze apôtres a expliqué ce qui suit : [Traduction] « nous interprétons généralement le mot crainte comme ‘respect’ ou ‘révérence’ ou ‘amour’; ce qui veut dire que la crainte de Dieu c’est l’amour ou le respect que l’on éprouve à son égard ou à l’égard de ses commandements. […] Nous devrions faire preuve d’un tel amour et d’un tel respect à son égard au point de craindre de faire quoi que ce soit d’incorrect devant sa face » (« A Sense of the Sacred » [Church Educational System fireside for young adults, 7 nov. 2004], 8; speeches.byu.edu). Nous ne pouvons pas nous sauver nous‑même, nous devons compter avec foi sur le Médiateur.

Abraham et Isaac nous enseignent l’importance du sacrifice expiatoire du Christ. Comme en ont témoigné les apôtres des derniers jours : « Il a fait don de sa vie pour expier les péchés de tout le genre humain. C’était là un don inestimable fait par procuration pour tous les gens qui vivraient sur la terre » (« Le Christ Vivant : Le témoignage des apôtres » Le Liahona, mai 2017).