« Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
« Et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé.
« Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha et fit route avec eux.
« Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
« Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes? » (Luc 24:13-17).
Ceci est une histoire de trajet. C’est une histoire littéralement vraie, mais elle peut aussi être considérée comme un type de notre propre cheminement à travers la vie. Deux hommes tristes marchaient, raisonnant et essayant de donner un sens à ce qui s’était passé dans leur vie. Jésus les rejoignit, mais ils ne reconnurent pas qui marchait avec eux.

Cela nous ressemble-t-il parfois?
« L’un d’eux, nommé Cléophas, lui répondit : es-tu seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci?
« Quoi? Leur dit-il. Et ils lui répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
« Et comment les chefs des prêtres et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié.
« Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
« Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au tombeau
« Et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant.
« Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont pas vu » (Luc 24:18-24).

Ces disciples n’étaient pas seulement tristes à cause de la mort de Jésus, mais ils étaient déçus par Jésus. Ils avaient cru qu’il était le Messie qui apporterait le salut à Israël, mais au lieu de cela, il a été pris par les dirigeants juifs, livré aux puissances civiles étrangères et mis à mort. Tous leurs espoirs furent ainsi anéantis. Notez comment ils se sont référés à Jésus en tant que prophète, mais ils se sont abstenus de l’appeler le Messie/le Christ. Peut-être n’y croyaient-ils plus, car Il n’avait pas répondu aux attentes messianiques communément admises pour l’époque. Il n’avait pas libéré Son peuple des Romains. Il n’avait pas régné comme leur roi davidique.

On peut aussi noter le contraste saisissant entre les femmes qui avaient cru et avaient vu Jésus au tombeau, même si elles avaient eu peur, et ces deux disciples masculins qui ne voyaient pas qui Il était et ne pouvaient parler que de leur manque de foi et leur déception. Ils ont mentionné le témoignage des femmes, mais ont dit qu’il ne s’était avéré que partiellement vrai. Le tombeau était ouvert, le corps n’était plus là, mais certains des hommes, en enquêtant sur la situation, n’avait pas vu Jésus ni aucun ange – comme les femmes l’avaient affirmé.
« Alors Jésus leur dit: Ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes!
« Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses et qu’il entre dans sa gloire?
« Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24:25-27).
Leur compagnon de voyage les traitait d’imbéciles à cause de la fausse perspective à laquelle ils s’accrochaient. Il répéta les paroles des prophètes qui parlaient du Messie souffrant de telles choses afin d’être glorifié. Puis, Il passa en revue tous les prophètes qui avaient parlé du Messie. Il changea leur point de vue sur leurs attentes quant à qui et ce que le Messie devrait être.

Jésus avait précédemment demandé aux disciples de veiller avec lui à Gethsémané.
Pensez-vous qu’ils auraient pu apprendre pourquoi il avait dû souffrir s’ils étaient restés éveillés à ce moment-là?
« Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
« Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
«Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna.
« Et leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux » (Luc 24:28-31).

Lorsqu’ils approchèrent du village où ils séjournaient, Jésus semblait vouloir aller plus loin, mais ils lui offrirent leur hospitalité, en l’invitant à passer la nuit et à manger avec eux. Pendant qu’ils soupaient, il prit le pain, le bénit, le rompit et le leur donna. Par ce geste sacramentel, ils se sont souvenus – leurs yeux s’ouvrirent et ils le virent comme étant le Sauveur.

Se souvenir signifie garder la trace de quelqu’un ou quelque chose dans notre mémoire. Comme par exemple; un bras est un membre du corps. Si nous devions rattacher un bras sectionné, nous nous souviendrions comment était fait le bras pour recréer une intégrité corporelle. Lorsqu’ils reconnurent que c’était Jésus, il disparut. C’est la fin de l’histoire.
En quoi cela ressemble-t-il à notre parcours de vie?
Est-ce une coïncidence que le geste sacramentel leur rappela le Sauveur?
Qu’est-ce que l’on s’attend que la Sainte-Cène nous apporte personnellement chaque semaine lorsque nous faisons alliance de toujours nous souvenir de Lui?
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Notons qu’ils perçurent qui était Jésus dans un moment de silence, dans le contexte où il accepta leur accueil et leur hospitalité, au moment où ils pensèrent au sacrement de la Sainte-Cène et de se souvenir de Lui. Tout cela pourrait être des éléments utiles à insérer dans nos vies – si nous voulons que le Sauveur soit plus présent avec nous pendant notre parcours.
Se souvenir peut signifier dans un certain sens essayer de recréer l’entièreté d’une personne. Si nous recréons l’entièreté entre deux personnes qui ne faisaient qu’un et se sont séparées, cela s’appelle la réconciliation, ce qui signifie littéralement « s’asseoir de nouveau avec ». Réconciliation est la traduction la plus courante dans le Nouveau Testament du mot grec qui signifie expiation – réunification.
N.d.T.(Réconciliation vient des racines latines, re, qui signifie «de nouveau», con, qui signifie «avec», et sella, qui signifie «siège». Réconciliation signifie donc littéralement «s’asseoir de nouveau avec» [L'expiation, Russell M. Nelson, Conférence Générale, octobre 1996])

L’expiation ou la réconciliation nous rend un avec Dieu. Se souvenir fait que nous devenons un avec nous-mêmes en pensées et en actions. Lorsque nous nous souvenons toujours de Jésus, nous créons une unité avec Lui par son expiation, mais nous atteignons également une plénitude intérieure en nous-mêmes par ce même processus.
Nous devons toujours nous rappeler que si nous ne sommes pas un – nous ne sommes pas de Lui (Doctrine et Alliances 38:27).